Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0092
DOI Heft:
Nr. 2 (Décembre-Janvier)
DOI Artikel:La vie dans les musées
DOI Artikel:Bazin, Germain: Les échanges franco-espagnols
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LA VIE DANS LES MUSÉES
les rayons d’une roue vers son moyeu; il y parvient avec une étourdissante habileté, cepen-
dant qu’aux extrémités, il compense l’uniformité de ce glissement vers le milieu par quelques
« pentes » adroitement opposées.
Les 19 dessins français qui complètent cet ensemble mériteraient, à eux seuls, une
étude. Ils font partie d’un recueil de la fin du xvie siècle : les Figures des deux premiers Livres
de /’Histoire de la ïieine Arthêmise, que Nicolas Houel, riche apothicaire reçu à la Cour, dédia
« à la Reyne, mère du Roi », avec des vers de sa façon. Les compositions avaient été confiées
aux plus éminents dessinateurs du temps, principalement, si l’on en juge par le style, à
Antoine Caron. Catherine de Médicis, veuve de Henri II, comme Arthêmise de Mausole,
y trouvait une suite allégorique de sa propre existence. Le Musée du Louvre et la Biblio-
thèque Nationale possédaient déjà les autres planches de ce recueil désormais rétabli au
complet. C’est non seulement un document de premier ordre sur notre art encore méconnu
du xvie siècle, mais un témoin de notre histoire : on y suit non pas les épisodes antiques que
promet le titre, mais les scènes contemporaines de la vie de Catherine de Médicis depuis
son arrivée à Marseille avec le Pape et sa réception par François Ier qu’accompagnait le
futur Henri IL Malgré ces précisions et ces portraits, aisément reconnaissables, ces dessins,
qui servirent de modèles à des tapisseries consacrées à Catherine de Médicis, furent utilisés
encore par Marie de Médicis, et même par Anne d’Autriche, que leur veuvage permettait
d’identifier, indifféremment, à l’épouse du roi qu’un tombeau rendit plus illustre que son
existence. Germain BAZIN,
Conservateur au département des Peintures du Musée du 'Louvre.
Frontispice pour « Les Figures des deux Premiers Livres
de l’Histoire de la Peine Arthêmise ».
(Musée du Louvre.)
les rayons d’une roue vers son moyeu; il y parvient avec une étourdissante habileté, cepen-
dant qu’aux extrémités, il compense l’uniformité de ce glissement vers le milieu par quelques
« pentes » adroitement opposées.
Les 19 dessins français qui complètent cet ensemble mériteraient, à eux seuls, une
étude. Ils font partie d’un recueil de la fin du xvie siècle : les Figures des deux premiers Livres
de /’Histoire de la ïieine Arthêmise, que Nicolas Houel, riche apothicaire reçu à la Cour, dédia
« à la Reyne, mère du Roi », avec des vers de sa façon. Les compositions avaient été confiées
aux plus éminents dessinateurs du temps, principalement, si l’on en juge par le style, à
Antoine Caron. Catherine de Médicis, veuve de Henri II, comme Arthêmise de Mausole,
y trouvait une suite allégorique de sa propre existence. Le Musée du Louvre et la Biblio-
thèque Nationale possédaient déjà les autres planches de ce recueil désormais rétabli au
complet. C’est non seulement un document de premier ordre sur notre art encore méconnu
du xvie siècle, mais un témoin de notre histoire : on y suit non pas les épisodes antiques que
promet le titre, mais les scènes contemporaines de la vie de Catherine de Médicis depuis
son arrivée à Marseille avec le Pape et sa réception par François Ier qu’accompagnait le
futur Henri IL Malgré ces précisions et ces portraits, aisément reconnaissables, ces dessins,
qui servirent de modèles à des tapisseries consacrées à Catherine de Médicis, furent utilisés
encore par Marie de Médicis, et même par Anne d’Autriche, que leur veuvage permettait
d’identifier, indifféremment, à l’épouse du roi qu’un tombeau rendit plus illustre que son
existence. Germain BAZIN,
Conservateur au département des Peintures du Musée du 'Louvre.
Frontispice pour « Les Figures des deux Premiers Livres
de l’Histoire de la Peine Arthêmise ».
(Musée du Louvre.)