Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
Zitieren dieser Seite
Bitte zitieren Sie diese Seite, indem Sie folgende Adresse (URL)/folgende DOI benutzen:
https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0104
DOI Heft:
Nr. 2 (Décembre-Janvier)
DOI Artikel:La vie dans les musées
DOI Artikel:Mauricheau-Beaupré, Charles: Au Musée de Versailles: projets - travaux - acquisitions nouvelles
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0104
LA VIE DANS LES MUSÉES
représente la duchesse de Longueville en veuve, au temps où elle était devenue la plus
illustre pénitente de Port-Royal. La date du portrait, est à chercher entre 1668, époque où
la princesse négocie « la paix de l’Ëglise » et 1672, année où elle perd son fils au passage
du Rhin et se retire à Port-Royal dans un hôtel qu’elle y avait fait bâtir.
Cet ovale, qui a gardé sa bordure ancienne, a dû, sans doute, déjà présider, comme
il le fait à nouveau, une de ces galeries de « saints » du jansénisme, semblable à celle dont
Versailles rassemble pieusement les épaves ou encore à la collection si précieuse par son
origine que j’ai pu naguère étudier en Hollande, au séminaire d’Amersfoort.
La peinture, probe et consciencieuse, dans un excellent état de conservation, a su
rendre l’harmonieuse délicatesse du visage et du teint. Les voiles de deuil et l’âge assom-
brissent à peine la blondeur de Mme de Longueville qu’un autre portrait du Musée nous
montre, en bleu, des fleurs à la main, aux temps orageux de la Fronde et de ses liaisons
avec Marsillac et Nemours. Si Port-Royal, par le truchement de M M. Singlin et de Sacy,
a su donner l’apaisement à cette âme ardente et tourmentée, les « Messieurs » n’ont pas été
sans subir à leur tour son charme et le « portrait » qu’ils ont tracé d’elle et que Sainte-Beuve
a retrouvé, forme sans doute
rapprocher du nôtre : « Elle
disait qu’il aurait été difficile
qu’on y apportât... Tout
visage étaient une musique
L’autre portrait pro-
ciennes. Une habile et pru-
enfin d’exposer cette toile
buée à J.-B. de Champaigne.
Pasquier Quesnel, qui succéda
Arnauld. L’attribution à Jean-
saurait se soutenir. A la mort
avait à peine 47 ans. Il est
toile de Versailles : la plu-
ie représentent octogénaire,
la plus agitée de sa vie où,
le jansénisme.
le commentaire le plus délicat
et le plus raffiné qu’on puisse
disait si bien tout ce qu’elle
de mieux dire, quelque étude
son extérieur, sa voix, son
parfaite... »
vient des collections an-
dente restauration permet
intéressante, autrefois attri-
Elle représente le fameux
en quelque sorte à Antoine
Baptiste de Champaigne ne
du peintre, en 1681, Quesnel
infiniment plus âgé dans la
part des portraits de Quesnel
à l’époque la plus en vue et
Arnauld mort, il incarnait
MAURICHEAU-BEAUPRE,
Conservateur en chef des Musées
de Versailles et des Trianons.
J.-E. Blanche. — Julia darlel.
88
représente la duchesse de Longueville en veuve, au temps où elle était devenue la plus
illustre pénitente de Port-Royal. La date du portrait, est à chercher entre 1668, époque où
la princesse négocie « la paix de l’Ëglise » et 1672, année où elle perd son fils au passage
du Rhin et se retire à Port-Royal dans un hôtel qu’elle y avait fait bâtir.
Cet ovale, qui a gardé sa bordure ancienne, a dû, sans doute, déjà présider, comme
il le fait à nouveau, une de ces galeries de « saints » du jansénisme, semblable à celle dont
Versailles rassemble pieusement les épaves ou encore à la collection si précieuse par son
origine que j’ai pu naguère étudier en Hollande, au séminaire d’Amersfoort.
La peinture, probe et consciencieuse, dans un excellent état de conservation, a su
rendre l’harmonieuse délicatesse du visage et du teint. Les voiles de deuil et l’âge assom-
brissent à peine la blondeur de Mme de Longueville qu’un autre portrait du Musée nous
montre, en bleu, des fleurs à la main, aux temps orageux de la Fronde et de ses liaisons
avec Marsillac et Nemours. Si Port-Royal, par le truchement de M M. Singlin et de Sacy,
a su donner l’apaisement à cette âme ardente et tourmentée, les « Messieurs » n’ont pas été
sans subir à leur tour son charme et le « portrait » qu’ils ont tracé d’elle et que Sainte-Beuve
a retrouvé, forme sans doute
rapprocher du nôtre : « Elle
disait qu’il aurait été difficile
qu’on y apportât... Tout
visage étaient une musique
L’autre portrait pro-
ciennes. Une habile et pru-
enfin d’exposer cette toile
buée à J.-B. de Champaigne.
Pasquier Quesnel, qui succéda
Arnauld. L’attribution à Jean-
saurait se soutenir. A la mort
avait à peine 47 ans. Il est
toile de Versailles : la plu-
ie représentent octogénaire,
la plus agitée de sa vie où,
le jansénisme.
le commentaire le plus délicat
et le plus raffiné qu’on puisse
disait si bien tout ce qu’elle
de mieux dire, quelque étude
son extérieur, sa voix, son
parfaite... »
vient des collections an-
dente restauration permet
intéressante, autrefois attri-
Elle représente le fameux
en quelque sorte à Antoine
Baptiste de Champaigne ne
du peintre, en 1681, Quesnel
infiniment plus âgé dans la
part des portraits de Quesnel
à l’époque la plus en vue et
Arnauld mort, il incarnait
MAURICHEAU-BEAUPRE,
Conservateur en chef des Musées
de Versailles et des Trianons.
J.-E. Blanche. — Julia darlel.
88