Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0117
DOI Heft:
Nr. 2 (Décembre-Janvier)
DOI Artikel:L'enseignement officiel
DOI Artikel:Delvincourt, Claude: Une année de mise au point au conservatoire
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L’ENSEIGNEMENT OFFICIEL
Le Jury du Conservatoire.
(Photo André Zucca.J
I
UNE ANNÉE DE MISE AU POINT
AU CONSERVATOIRE
Au Conservatoire, Monsieur, on conserve. Cette boutade, attribuée par Berlioz,
si je ne m’abuse, à son ennemi intime Cherubini, résume depuis ce temps, avec
une constance de tradition qui est peut-être ce qu’il y a de mieux « conservé » dans
l’histoire de notre grande école, les critiques de mécontents dont le nombre peut se calculer
avec une approximation suffisante par l’équation : « population du monde musico-théâtral,
moins nombre de places disponibles ». Ce que M. Henri Rabaud exprimait sous une autre
forme en constatant que le Conservatoire était l’école en France dont on disait le plus de
mal, et où l’on cherchait le plus à entrer...
Ce conservatisme dont on lui a fait grief est-il un fait ou une légende ? On peut
répondre qu’il est l’un et l’autre.
Il existe d’abord, et il doit exister, par le maintien et la continuation des traditions
artistiques qui ont fait sa force et qui demeurent, sous les variations de teinte que l’évo-
lution impose au stuc qui les revêt, les piliers éternels de tout édifice solide.
Il existe aussi, et, cette fois, indépendamment de la volonté de ses dirigeants, par
la rigidité d’un règlement minutieux qui, en dépit de constantes retouches de détail, demeure
IOI
Le Jury du Conservatoire.
(Photo André Zucca.J
I
UNE ANNÉE DE MISE AU POINT
AU CONSERVATOIRE
Au Conservatoire, Monsieur, on conserve. Cette boutade, attribuée par Berlioz,
si je ne m’abuse, à son ennemi intime Cherubini, résume depuis ce temps, avec
une constance de tradition qui est peut-être ce qu’il y a de mieux « conservé » dans
l’histoire de notre grande école, les critiques de mécontents dont le nombre peut se calculer
avec une approximation suffisante par l’équation : « population du monde musico-théâtral,
moins nombre de places disponibles ». Ce que M. Henri Rabaud exprimait sous une autre
forme en constatant que le Conservatoire était l’école en France dont on disait le plus de
mal, et où l’on cherchait le plus à entrer...
Ce conservatisme dont on lui a fait grief est-il un fait ou une légende ? On peut
répondre qu’il est l’un et l’autre.
Il existe d’abord, et il doit exister, par le maintien et la continuation des traditions
artistiques qui ont fait sa force et qui demeurent, sous les variations de teinte que l’évo-
lution impose au stuc qui les revêt, les piliers éternels de tout édifice solide.
Il existe aussi, et, cette fois, indépendamment de la volonté de ses dirigeants, par
la rigidité d’un règlement minutieux qui, en dépit de constantes retouches de détail, demeure
IOI