Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0164
DOI Heft:
Nr. 3 (Février-Mars 1943)
DOI Artikel:La vie dans les musées
DOI Artikel:Bazin, Germain: Au musée du Louvre: les récentes acquisitions du département de la peinture
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LA VIE DANS LES MUSÉES
les primitifs espagnols. Le baptême acquis à la même vente est une œuvre de l’Allemagne du
Sud, péinte au début du xvie siècle. Le sujet en est mystérieux; il ne peut s’agir du Baptême
du Christ, puisque le personnage qui baptise n’est certainement pas saint Jean-Baptiste.
Ce ne peut être qu’un apôtre ou le Christ lui-même. Ce tableau ne représenterait-il pas le
baptême de l’Eunuque par l’apôtre saint Philippe ? Mais il s’agit plus probablement du baptême
de saint ]ean-E>aptiste par le Christ, sujet dont font mention les Evangiles apocryphes et qui
a été représenté au moins une fois, comme l’atteste une inscription des fonts baptismaux
exécutés en 1370 au Baptistère de Florence par un artiste vénitien (1).
Cette œuvre, qui dénote un peintre d’une personnalité originale, n’est pas très éloignée
de l’art de Léonhardt Beck dont le Musée de Vienne conserve un Saint Georges terrassant
le dragon. La facture du paysage fait penser aussi à ceux qui ornent les fonds des tableaux
de Pacher ou de Rueland Frueauf. Tous ces faits nous orientent vers l’Allemagne du Sud
ou le Tyrol. Cependant l’œuvre est exempte du baroquisme qui est celui du Donausiil dont
l’empire s’étend, vers cette époque, dans toute l’Allemagne du Sud; les influences néerlan-
daises, comme celles de Gérard David, Geertgen tôt sin Jans, y sont encore très sensibles,
mais assimilées par le tempérament germanique. Il s’agit là d’une œuvre de caractère, dont
l’acquisition est intéressante pour notre galerie d’art allemand, qui compte si peu de tableaux
primitifs.
(1) Adolfo Venturi, Storia dell’qrte italiana^ t. IV, p. 791, fig. 655.
Germain BAZIN,
Conservateur
au Département des Peintures.
Baptême
de saint Jean-Baptiste ( ?)
142
les primitifs espagnols. Le baptême acquis à la même vente est une œuvre de l’Allemagne du
Sud, péinte au début du xvie siècle. Le sujet en est mystérieux; il ne peut s’agir du Baptême
du Christ, puisque le personnage qui baptise n’est certainement pas saint Jean-Baptiste.
Ce ne peut être qu’un apôtre ou le Christ lui-même. Ce tableau ne représenterait-il pas le
baptême de l’Eunuque par l’apôtre saint Philippe ? Mais il s’agit plus probablement du baptême
de saint ]ean-E>aptiste par le Christ, sujet dont font mention les Evangiles apocryphes et qui
a été représenté au moins une fois, comme l’atteste une inscription des fonts baptismaux
exécutés en 1370 au Baptistère de Florence par un artiste vénitien (1).
Cette œuvre, qui dénote un peintre d’une personnalité originale, n’est pas très éloignée
de l’art de Léonhardt Beck dont le Musée de Vienne conserve un Saint Georges terrassant
le dragon. La facture du paysage fait penser aussi à ceux qui ornent les fonds des tableaux
de Pacher ou de Rueland Frueauf. Tous ces faits nous orientent vers l’Allemagne du Sud
ou le Tyrol. Cependant l’œuvre est exempte du baroquisme qui est celui du Donausiil dont
l’empire s’étend, vers cette époque, dans toute l’Allemagne du Sud; les influences néerlan-
daises, comme celles de Gérard David, Geertgen tôt sin Jans, y sont encore très sensibles,
mais assimilées par le tempérament germanique. Il s’agit là d’une œuvre de caractère, dont
l’acquisition est intéressante pour notre galerie d’art allemand, qui compte si peu de tableaux
primitifs.
(1) Adolfo Venturi, Storia dell’qrte italiana^ t. IV, p. 791, fig. 655.
Germain BAZIN,
Conservateur
au Département des Peintures.
Baptême
de saint Jean-Baptiste ( ?)
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