Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/​1943

DOI Heft:
Nr. 3 (Février-Mars 1943)
DOI Artikel:
Les théatres subventionnés
DOI Artikel:
Nepveu-Degas, Jean: "La reine morte": a la comédie-franc̨aise
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0166

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES THEATRES SUBVENTIONNÉS

même peu connus ou inconnus, par la voie des Commissions de lecture, soit en demandant
aux auteurs qui ont triomphé ailleurs ou déjà à la Comédie même, des œuvres nouvelles.
C’est la politique de la commande. Mais un type particulier de commandes peut encore
parfois être pratiqué : celles qu’on pro-
pose à un écrivain dont le talent se sera
affirmé dans quelque genre qui ne soit
pas le théâtre. Tel fut le sens de l’appa-
rition, en 1928, chez Jouvet, du Siegfried
de Jean Giraudoux, et de la création, à
la Comédie même, en 1937, de VAsmodée
de M. François Mauriac.
Avec M. de Montherlant, une
chance va s’offrir à une dramaturgie
insuffisamment orientée. La génération
qui a occupé la scène entre les deux
guerres paraît aujourd’hui hésitante au
seuil d’une période nouvelle tandis que
celle qui cherche à lui succéder semble
souvent encore peu sûre de son instru-
ment. Or voici que va être gagnée au
théâtre la voix d’un écrivain à la fois
profondément original et amplement
représentatif, que la scène va bénéfi-
cier de l’appoint d’un style pleinement
neuf — précisément dans la mesure où
il porte témoignage d’une personnalité
hors série. Style — disons pour sim-
plifier de moraliste, avec l’éclat de
ses maximes fermement frappées, mais
avec aussi, par moments, le rythme de
l’éloquence, la chaleur d’un lyrisme contenu. Montherlant, d’ailleurs, semblait de longue
date prédestiné au dialogue. Une de ses premières œuvres, écrite en 1914, à dix-huit ans,
est un drame : P Exil, que lut alors François de Curel. Vingt ans plus tard, en 1936, le mythe
de Pasiphaë fournit à l’auteur le thème d’une « action dramatique » qui fut même essayée à
la scène. Mais entre temps, des œuvres conçues tout à fait en dehors du théâtre avaient,
elles aussi, revêtu à plusieurs reprises la forme dialoguée. Fable lève du Matin affrontait déjà
des personnages. Dans les Olympiques, ils sont onze qui font alterner leurs voix « devant la
Porte Dorée». Enfin le Chant Funèbre pour les Morts de Verdun a le ton direct d’une exhortation.

Claude Lepape. — Vlnfante de Navarre et le Roi Y errante.
Scène du ieracte, Ier tableau, dessinée spécialement pen-
dant une répétition pour la Revue des Beaux-Arts de France.


144
 
Annotationen