Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0167
DOI Heft:
Nr. 3 (Février-Mars 1943)
DOI Artikel:Les théatres subventionnés
DOI Artikel:Nepveu-Degas, Jean: "La reine morte": a la comédie-franc̨aise
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0167
« LA REINE MORTE » A LA COMÉDIE-FRANÇAISE
à la fois élevée et familière, qui fait écho dans notre mémoire à l’appel aux morts mis par
Giraudoux dans la bouche d’Hector, au 2e acte de sa Guerre de Troie.
Ainsi, la partie qui consistait à amener au théâtre M. de Montherlant valait-elle
pleinement d’être jouée, tant précisément par les inconnues qu’elle mettait en cause que
par l’enjeu qu’elle comportait.
M. Vaudoyer demanda donc à M. de Montherlant d’écrire une œuvre pour la Comédie-
(Photo Marc Vaux.)
Décor de Roland Oudot pour le Ier et le 3e tableau.
Française. Et celui-ci, tenté à son tour par l’expérience, ne refusa pas. Il promit un Tort-
Koyal, ce sujet correspondant à ses préoccupations d’alors. Mais il s’agissait là d’une œuvre
de longue haleine. Bientôt, M. de Montherlant et M. Vaudoyer convinrent qu’en attendant
l’achèvement de son Port-Poyal, l’écrivain tenterait d’offrir à la Comédie-Française une
autre pièce dont la mise au point exigerait de moindres délais. Il semblait en effet à l’Admi-
nistrateur qu’après une période de remise en ordre du répertoire, il était temps que la Comédie-
Française montrât une œuvre nouvelle, qui témoigne de la continuité de la vie intellectuelle
française. Et il persévérait dans le désir que cette première œuvre soit signée de M. de Mon-
therlant. Comme celui-ci n’avait pas de sujet en tête pour cette autre pièce qui lui était
demandée, M. Vaudoyer lui suggéra d’en chercher un dans le théâtre classique espagnol,
il lui fournit même quelques recueils de pièces traduites et empruntées à ce théâtre.
M. de Montherlant ne devait pas tarder à se fixer. Une œuvre l’avait retenu : la Peine
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à la fois élevée et familière, qui fait écho dans notre mémoire à l’appel aux morts mis par
Giraudoux dans la bouche d’Hector, au 2e acte de sa Guerre de Troie.
Ainsi, la partie qui consistait à amener au théâtre M. de Montherlant valait-elle
pleinement d’être jouée, tant précisément par les inconnues qu’elle mettait en cause que
par l’enjeu qu’elle comportait.
M. Vaudoyer demanda donc à M. de Montherlant d’écrire une œuvre pour la Comédie-
(Photo Marc Vaux.)
Décor de Roland Oudot pour le Ier et le 3e tableau.
Française. Et celui-ci, tenté à son tour par l’expérience, ne refusa pas. Il promit un Tort-
Koyal, ce sujet correspondant à ses préoccupations d’alors. Mais il s’agissait là d’une œuvre
de longue haleine. Bientôt, M. de Montherlant et M. Vaudoyer convinrent qu’en attendant
l’achèvement de son Port-Poyal, l’écrivain tenterait d’offrir à la Comédie-Française une
autre pièce dont la mise au point exigerait de moindres délais. Il semblait en effet à l’Admi-
nistrateur qu’après une période de remise en ordre du répertoire, il était temps que la Comédie-
Française montrât une œuvre nouvelle, qui témoigne de la continuité de la vie intellectuelle
française. Et il persévérait dans le désir que cette première œuvre soit signée de M. de Mon-
therlant. Comme celui-ci n’avait pas de sujet en tête pour cette autre pièce qui lui était
demandée, M. Vaudoyer lui suggéra d’en chercher un dans le théâtre classique espagnol,
il lui fournit même quelques recueils de pièces traduites et empruntées à ce théâtre.
M. de Montherlant ne devait pas tarder à se fixer. Une œuvre l’avait retenu : la Peine
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