Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0182
DOI Heft:
Nr. 3 (Février-Mars 1943)
DOI Artikel:Les manufactures nationales
DOI Artikel:Janneau, Guillaume: La réhabilitation des colorants naturels dans la tapisserie
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LES MANUFACTURES NATIONALES
(Photo Kollar.)
plus variées. Dès à présent, d’heureuses
transfusions ont été faites, qui assurent aux
deux grands ateliers, pour l’avenir, des chefs
de pièces brillants.
Dans le passé, de tels échanges
s’étaient produits entre la haute et la basse
lisse, au grand avantage de la tapisserie
française. Faut-il rappeler qu’un des plus
illustres chefs d’atelier des Gobelins, Pierre-
François Cozette, passa de l’un à l’autre
métier ? Ils étaient si voisins l’un de l’autre,
au xvne siècle et pendant toute la première
partie du xvine, qu’entre les Conquestes de
Louis XIV et les tapisseries à sujets mili-
taires de V Histoire du Roy, la différence n’ap-
paraît qu’aux spécialistes; et les répliques
beauvaisines des Hlémens des Gobelins,
notamment, ne se distinguent des pièces
originales que par des attributs spéciaux.
Dans le [passé, les ouvrages de Beauvais
Un atelier de teinture.
cherchaient à
L
Le nouvel atelier de teinture aux Gobelins.
se confondre avec ceux de
l’atelier royal. Ce n’est qu’au
milieu du xixe siècle que,
réduite à l’exécution des ta-
pisseries de siège et des petits
tableaux, limitant son art à
des virtuosités de détail et de
petit format, la manufacture
de Beauvais a perdu le sens
de l’architectural. Dans le
domaine du petit, et malheu-
reusement aussi dans le sens
du petit, Beauvais a produit
de véritables chefs-d’œuvre :
ses trompe-l’œil de 1840
restent inégalés. La tapis-
serie, toutefois, a-t-elle pour
vocation d’imiter jusqu’à
160
(Photo Kollar.)
plus variées. Dès à présent, d’heureuses
transfusions ont été faites, qui assurent aux
deux grands ateliers, pour l’avenir, des chefs
de pièces brillants.
Dans le passé, de tels échanges
s’étaient produits entre la haute et la basse
lisse, au grand avantage de la tapisserie
française. Faut-il rappeler qu’un des plus
illustres chefs d’atelier des Gobelins, Pierre-
François Cozette, passa de l’un à l’autre
métier ? Ils étaient si voisins l’un de l’autre,
au xvne siècle et pendant toute la première
partie du xvine, qu’entre les Conquestes de
Louis XIV et les tapisseries à sujets mili-
taires de V Histoire du Roy, la différence n’ap-
paraît qu’aux spécialistes; et les répliques
beauvaisines des Hlémens des Gobelins,
notamment, ne se distinguent des pièces
originales que par des attributs spéciaux.
Dans le [passé, les ouvrages de Beauvais
Un atelier de teinture.
cherchaient à
L
Le nouvel atelier de teinture aux Gobelins.
se confondre avec ceux de
l’atelier royal. Ce n’est qu’au
milieu du xixe siècle que,
réduite à l’exécution des ta-
pisseries de siège et des petits
tableaux, limitant son art à
des virtuosités de détail et de
petit format, la manufacture
de Beauvais a perdu le sens
de l’architectural. Dans le
domaine du petit, et malheu-
reusement aussi dans le sens
du petit, Beauvais a produit
de véritables chefs-d’œuvre :
ses trompe-l’œil de 1840
restent inégalés. La tapis-
serie, toutefois, a-t-elle pour
vocation d’imiter jusqu’à
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