Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
Zitieren dieser Seite
Bitte zitieren Sie diese Seite, indem Sie folgende Adresse (URL)/folgende DOI benutzen:
https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0200
DOI Heft:
Nr. 3 (Février-Mars 1943)
DOI Artikel:Architecture et sites
DOI Artikel:Lantier, Raymond: La caverne de Lascaux a Montignac (Dordogne)
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0200
ARCHITECTURE ET SITES
Grandes Vaches.
Peinture de la caverne de Lascaux, relevée
par M. Maurice Thaon.
carrés, divisés en carreaux de couleurs diffé-
rentes, rouge, noire, bistre et mauve violacé,
teinte nouvelle dans la palette des peintres
paléolithiques. Avec beaucoup de vraisem-
blance, M. Maurice Thaon interprète ces repré-
sentations comme des blasons ou des signes
tribaux.
Au delà se creuse un puits profond,
flanqué de deux pupitres rocheux, usés par
le frottement continu des hommes qui s’y
appuyèrent et portant des dessins très fine-
ment gravés. Sur l’une des parois, une mau-
vaise figure de Cheval est tracée à l’aérographe,
sur l’autre on a relevé une scène particulière-
ment curieuse : près d’un Rhinocéros laineux qui s’éloigne à petits pas, un Homme à
demi schématique, en rouge, quatre doigts seulement à chaque main, gît couché sur le dos.
La tête, petite, ressemble à celle d’un oiseau à bec droit. Sous les pieds du mort, est un
objet muni d’un fort crochet, vraisemblablement un propulseur. A droite du personnage,
un Bison, dont le corps est pris en écharpe par une lance, le ventre ouvert par une large
blessure qui laisse échapper les entrailles, est représenté à l’arrêt, le mufle rentré dans la
fourrure. Un peu plus bas se voient les vestiges d’un second Bison beaucoup plus petit.
Un peu en avant de l’Homme, sur un poteau paraissant muni d’une base à barbelure, se
dresse un petit oiseau. S’agit-il de la représentation d’un poteau funéraire, semblable à ceux
de l’Amérique septentrionale et commémorant un accident de chasse mortel ? Les fouilles
qui vont être entreprises au pied de la
La “ Licorne
Peinture de la caverne de Lascaux, relevée
par M. Maurice Thaon.
peinture permettront probablement de ré-
pondre à la question.
La découverte des peintures auri-
gnaciennes de Lascaux égale, comme va-
leur et comme art, celle de la caverne
cantabrique d’Altamira (Espagne). Elle est
d’une importance capitale pour l’histoire
de l’art du Paléolithique supérieur, et les
constatations qui ne manqueront pas d’être
faites quant aux superpositions des tableaux
vont éclairer d’un jour très nouveau les pro-
blèmes de la technique picturale quaternaire.
S’il eût été encore nécessaire, la
178
Grandes Vaches.
Peinture de la caverne de Lascaux, relevée
par M. Maurice Thaon.
carrés, divisés en carreaux de couleurs diffé-
rentes, rouge, noire, bistre et mauve violacé,
teinte nouvelle dans la palette des peintres
paléolithiques. Avec beaucoup de vraisem-
blance, M. Maurice Thaon interprète ces repré-
sentations comme des blasons ou des signes
tribaux.
Au delà se creuse un puits profond,
flanqué de deux pupitres rocheux, usés par
le frottement continu des hommes qui s’y
appuyèrent et portant des dessins très fine-
ment gravés. Sur l’une des parois, une mau-
vaise figure de Cheval est tracée à l’aérographe,
sur l’autre on a relevé une scène particulière-
ment curieuse : près d’un Rhinocéros laineux qui s’éloigne à petits pas, un Homme à
demi schématique, en rouge, quatre doigts seulement à chaque main, gît couché sur le dos.
La tête, petite, ressemble à celle d’un oiseau à bec droit. Sous les pieds du mort, est un
objet muni d’un fort crochet, vraisemblablement un propulseur. A droite du personnage,
un Bison, dont le corps est pris en écharpe par une lance, le ventre ouvert par une large
blessure qui laisse échapper les entrailles, est représenté à l’arrêt, le mufle rentré dans la
fourrure. Un peu plus bas se voient les vestiges d’un second Bison beaucoup plus petit.
Un peu en avant de l’Homme, sur un poteau paraissant muni d’une base à barbelure, se
dresse un petit oiseau. S’agit-il de la représentation d’un poteau funéraire, semblable à ceux
de l’Amérique septentrionale et commémorant un accident de chasse mortel ? Les fouilles
qui vont être entreprises au pied de la
La “ Licorne
Peinture de la caverne de Lascaux, relevée
par M. Maurice Thaon.
peinture permettront probablement de ré-
pondre à la question.
La découverte des peintures auri-
gnaciennes de Lascaux égale, comme va-
leur et comme art, celle de la caverne
cantabrique d’Altamira (Espagne). Elle est
d’une importance capitale pour l’histoire
de l’art du Paléolithique supérieur, et les
constatations qui ne manqueront pas d’être
faites quant aux superpositions des tableaux
vont éclairer d’un jour très nouveau les pro-
blèmes de la technique picturale quaternaire.
S’il eût été encore nécessaire, la
178