Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0201
DOI Heft:
Nr. 3 (Février-Mars 1943)
DOI Artikel:Architecture et sites
DOI Artikel:Lantier, Raymond: La caverne de Lascaux a Montignac (Dordogne)
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LA CAVERNE DE LASCAUX
découverte de Lascaux aurait pour conséquence, comme l’a établi M. Henri Breuil (i),
de confirmer .l’âge paléolithique « indubitable désormais » de la plus grande partie de
l’art oriental espagnol et d’en préciser les origines aquitano-cantabriques. L’art pictural
magdalénien a ignoré l’un des procédés d’expression utilisés par les Périgordiens (Auri-
gnaciens supérieurs) et les groupes du Levante espagnol : la représentation en pers-
pective tordue des encornures des Bovidés, des ramures de Cervidés, et même des
sabots des Équidés. La figuration à Lascaux d’une scène : Homme mort, les armes tombées
entre un Bison éventré et un Rhinocéros, aussi bien que celle du combat de deux Hommes
fument et Chevaux percés de flèches.
Gravure coloriée de la caverne de Lascaux, relevée par M. Maurice Thaon.
contre un Ours, gravée sur la plaquette de Péchialet (Dordogne) (2), prouvent que la compo-
sition scénique n’était point ignorée des Périgordiens. L’une et l’autre de ces images repré-
sentent les premiers essais des grandes compositions picturales qui se développeront dans
la Péninsule ibérique chez les descendants des Aurignaciens supérieurs et qui ont pénétré
par la Castille ou par les ports orientaux des Pyrénées.
Ce sont là des résultats d’une particulière importance pour l’histoire de l’art ru-
pestre dans l’Ouest européen pendant le Paléolithique supérieur. Les deux grands foyers de
peintures aquitano-cantabriques et de l’Espagne orientale n’apparaissent plus comme deux
groupes isolés l’un de l’autre. Les contacts dont on soupçonnait l’existence sont mis en pleine
lumière par la découverte de Lascaux, si riche en enseignements, et ces peintures sont loin
d’avoir encore donné tout ce qu’on est en droit d’attendre de leur interprétation attentive.
Raymond LANTIER,
Conservateur en chef du Musée des Antiquités nationales.
(1) CRAI, 1941, p. 375.
(2) H. Breuil, Rev. anthrop., 1927, p. 191 sqq.
J79
12*
découverte de Lascaux aurait pour conséquence, comme l’a établi M. Henri Breuil (i),
de confirmer .l’âge paléolithique « indubitable désormais » de la plus grande partie de
l’art oriental espagnol et d’en préciser les origines aquitano-cantabriques. L’art pictural
magdalénien a ignoré l’un des procédés d’expression utilisés par les Périgordiens (Auri-
gnaciens supérieurs) et les groupes du Levante espagnol : la représentation en pers-
pective tordue des encornures des Bovidés, des ramures de Cervidés, et même des
sabots des Équidés. La figuration à Lascaux d’une scène : Homme mort, les armes tombées
entre un Bison éventré et un Rhinocéros, aussi bien que celle du combat de deux Hommes
fument et Chevaux percés de flèches.
Gravure coloriée de la caverne de Lascaux, relevée par M. Maurice Thaon.
contre un Ours, gravée sur la plaquette de Péchialet (Dordogne) (2), prouvent que la compo-
sition scénique n’était point ignorée des Périgordiens. L’une et l’autre de ces images repré-
sentent les premiers essais des grandes compositions picturales qui se développeront dans
la Péninsule ibérique chez les descendants des Aurignaciens supérieurs et qui ont pénétré
par la Castille ou par les ports orientaux des Pyrénées.
Ce sont là des résultats d’une particulière importance pour l’histoire de l’art ru-
pestre dans l’Ouest européen pendant le Paléolithique supérieur. Les deux grands foyers de
peintures aquitano-cantabriques et de l’Espagne orientale n’apparaissent plus comme deux
groupes isolés l’un de l’autre. Les contacts dont on soupçonnait l’existence sont mis en pleine
lumière par la découverte de Lascaux, si riche en enseignements, et ces peintures sont loin
d’avoir encore donné tout ce qu’on est en droit d’attendre de leur interprétation attentive.
Raymond LANTIER,
Conservateur en chef du Musée des Antiquités nationales.
(1) CRAI, 1941, p. 375.
(2) H. Breuil, Rev. anthrop., 1927, p. 191 sqq.
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