Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0234
DOI Heft:
Nr. 4 (Avril-Mai 1943)
DOI Artikel:Portrait d'artiste
DOI Artikel:Lamy, Fernand: Francis Bousquet
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0234
PORTRAIT D’ARTISTE
de ce bain d’abjection... Et cela n’est pas facile. Je suis saoul de dégoût, mais pas misan-
thrope. »
Ce douloureux état d’esprit si compréhensible n’a pas été, nous en sommes persuadés,
sans influer grandement sur sa santé. Cette année 1942 lui avait cependant valu trois grandes
satisfactions : le succès incontestable de Afo» oncle benjamin à l’Opéra-Comique, le premier
Grand Prix de Rome de son élève Desenclos, la première audition de sa Symphonie Hannibal
aux Concerts Gabriel Pierné; et c’est presque aussitôt tournée cette page de sa vie qu’il
était subitement atteint d’une affection terrible et qui ne pardonne pas.
Dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 décembre 1942 il était pris de violentes
douleurs de tête et, presque aussitôt, tombait dans le coma. Une méningite, d’origine micro-
bienne, l’emportait le lundi 21 décembre à 1 heure du matin. Il avait repris connaissance le
dimanche vers midi pendant une heure environ; il ne pouvait parler mais serrait dans ses
mains celles de la chère compagne de sa vie, qu’il regardait de ce regard si poignant des
mourants, et de grosses larmes coulaient de ses yeux. Puis il retomba dans l’inconscient
jusqu’à l’ultime soupir.
Une foule immense assistait à ses obsèques témoignant d’une sympathie vraie,
puisque, en l’occurrence, désintéressée et qui prouvait l’ascendant qu’avait pris ce Méditer-
ranéen authentique, ce
populations nordiques
traste si marqué avec
compris, il avait aimé
Flandres et du Hainaut
tâche dans son intense
et dont Je cœur, sous
bon et généreux.
Il repose provi-
mais, après la guerre, sa
transportée dans la sé-
cimetière ensoleillé de
tombeau de Frédéric
admirait profondément.
(Photo Lechantre.)
Francis Bousquet et Silvyo Lazzari
après un concours d’honneur
de la classe de chant.
latin intégral, sur nos
cependant d’un con-
ceux de sa race. Il avait
cet immense peuple des
français, si dur à la
et interminable labeur,
une rude enveloppe, est
soirement à Roubaix,
dépouille mortelle sera
pulture familiale, au
Maillane, tout près du
Mistral qu’il aimait et
Fernand LAMY,
Directeur du Conservatoire de
\/alenciennes, Inspecteur
général du C. O. P. M.
198
de ce bain d’abjection... Et cela n’est pas facile. Je suis saoul de dégoût, mais pas misan-
thrope. »
Ce douloureux état d’esprit si compréhensible n’a pas été, nous en sommes persuadés,
sans influer grandement sur sa santé. Cette année 1942 lui avait cependant valu trois grandes
satisfactions : le succès incontestable de Afo» oncle benjamin à l’Opéra-Comique, le premier
Grand Prix de Rome de son élève Desenclos, la première audition de sa Symphonie Hannibal
aux Concerts Gabriel Pierné; et c’est presque aussitôt tournée cette page de sa vie qu’il
était subitement atteint d’une affection terrible et qui ne pardonne pas.
Dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 décembre 1942 il était pris de violentes
douleurs de tête et, presque aussitôt, tombait dans le coma. Une méningite, d’origine micro-
bienne, l’emportait le lundi 21 décembre à 1 heure du matin. Il avait repris connaissance le
dimanche vers midi pendant une heure environ; il ne pouvait parler mais serrait dans ses
mains celles de la chère compagne de sa vie, qu’il regardait de ce regard si poignant des
mourants, et de grosses larmes coulaient de ses yeux. Puis il retomba dans l’inconscient
jusqu’à l’ultime soupir.
Une foule immense assistait à ses obsèques témoignant d’une sympathie vraie,
puisque, en l’occurrence, désintéressée et qui prouvait l’ascendant qu’avait pris ce Méditer-
ranéen authentique, ce
populations nordiques
traste si marqué avec
compris, il avait aimé
Flandres et du Hainaut
tâche dans son intense
et dont Je cœur, sous
bon et généreux.
Il repose provi-
mais, après la guerre, sa
transportée dans la sé-
cimetière ensoleillé de
tombeau de Frédéric
admirait profondément.
(Photo Lechantre.)
Francis Bousquet et Silvyo Lazzari
après un concours d’honneur
de la classe de chant.
latin intégral, sur nos
cependant d’un con-
ceux de sa race. Il avait
cet immense peuple des
français, si dur à la
et interminable labeur,
une rude enveloppe, est
soirement à Roubaix,
dépouille mortelle sera
pulture familiale, au
Maillane, tout près du
Mistral qu’il aimait et
Fernand LAMY,
Directeur du Conservatoire de
\/alenciennes, Inspecteur
général du C. O. P. M.
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