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Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/​1943

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Nr. 4 (Avril-Mai 1943)
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La vie dans les musées
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Vergnet-Ruiz, Jean: Au département des peintures: la donation Paul Jamot
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0237

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LA DONATION PAUL JAMOT

Près de trois cents toiles s’entassaient dans sa demeure du quartier des Invalides ; d’autres,
présentées avec plus de recherche, ornaient sa jolie maison de Bièvres, pleine de roses; d’autres
enfin, incroyablement entassées, donnaient un air de chambre du père Goriot à son bureau
du Louvre mystérieusement éclairé d’une vieille lampe à huile sous laquelle les fins d’après-
midi d’hiver il retenait des heures durant, désespoir des appariteurs, ses élèves et ses amis :
colloques et méditations où le cadre de la peinture était souvent dépassé.
L’énumération serait trop longue, non seulement de tout ce qu’il avait su réunir,
mais des quelque cent cinquante toiles entrées dans les collections publiques. Le catalogue
rédigé par Mme Aulanier pour l’exposition de la donation à l’Orangerie des Tuileries en 1941
donne le détail des secondes. Une étude critique en voudrait un volume; presque
toutes offrent de l’intérêt pour l’historien, l’amateur ou l’artiste. On n’y remarque
aucun souci d’école ni de tendance. La peinture française domine; à cela près, c’est
l’entier éclectisme : un primitif, deux
Delacroix, six Corot, un Picasso; et
des Redon, Daumier, Laurent, Denis,
Renoir, Lenain, Matisse. De secrètes affi-
nités l’attiraient vers un tableau, vers
un artiste ; il se moquait de tout le
reste. Seule la sûreté de son goût en
dépassait la variété.
Avec beaucoup de piété, le cata-
logue de Mme Aulanier respecte toutes
les attributions du donateur. Sans man-
quer à la mémoire de Jamot, il est
permis de dire qu’un petit nombre pour-
ront sans doute être revues, mais avec
la plus grande prudence et le respect dû
aux immenses connaissances d’un tel sa-
vant. En général, il tenait fermement
à ses attributions, mais il admettait le
débat et s’inclinait devant l’opinion op-
posée à la sienne quand il la reconnais-
sait mieux fondée. Tout l’opposé d’un
cuistre, il tenait en égale horreur les
farceurs et les pets-de-loup. Les notes
que voici, dont plusieurs sont l’écho
de ses propos, donneront une idée de
l’enrichissement de nos galeries. La Messe de Saint Grégoire. (École d’Amiens.)


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