Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0243
DOI Heft:
Nr. 4 (Avril-Mai 1943)
DOI Artikel:La vie dans les musées
DOI Artikel:Charbonneaux, Jean: Au département des antiquités Grecques et Romaines: la collection H. de Nanteuil
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0243
LA COLLECTION H. DE NANTEUIL
mais nous avons pu acquérir, dans des conditions exceptionnellement favorables, toute une
série de pièces de qualité qui enrichiront très heureusement nos collections de bronzes
antiques. M. Henri de Nanteuil avait en effet réuni un ensemble unique de statuettes
grecques, notamment d’époque archaïque, qui présentaient toutes un vif intérêt d’ordre
artistique ou archéologique.
Citons d’abord trois figurines archaïques de bergers arcadiens, témoins d’un art
rustique, plein de verdeur, dont nous ne possédions aucun spécimen; puis un Silène hydro-
pique, au ventre énorme, pittoresque caricature ionienne de la même époque. Plusieurs
« Apollons » archaïques viennent s’ajouter à nos séries insulaires ou continentales. Un Héraclès,
Statuette de guerrier blessé.
un Zeus, un guerrier combattant représentent l’art contemporain des frontons d’Egine ou
d’Olympie, auquel appartient également une statuette de guerrier blessé, un genou à terre,
exceptionnelle par la rareté de l’attitude, en « angle de fronton », et par la beauté du dessin.
On peut en dire autant du « discophore », un athlète dont les bras sont brisés mais dont le
geste peut être aisément reconstitué : il élevait des deux mains le disque au-dessus de sa tête,
dans la phase préparatoire qui précède le moment du lancer. L’élégance des proportions,
la souplesse nerveuse du modelé classent cette grande statuette parmi les meilleurs spécimens
de la sculpture préclassique, immédiatement antérieure à 450 av. J.-Ç. Tandis que ce « disco-
phore » relève d’un style à tendances ioniennes, qui paraît s’être développé en grande Grèce,
une Aphrodite en péplos — support de miroir — nous offre une précieuse variante d’un type
cher à l’art péloponnésien, vers le même temps. Et c’est peut-être l’art italiote encore mais
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mais nous avons pu acquérir, dans des conditions exceptionnellement favorables, toute une
série de pièces de qualité qui enrichiront très heureusement nos collections de bronzes
antiques. M. Henri de Nanteuil avait en effet réuni un ensemble unique de statuettes
grecques, notamment d’époque archaïque, qui présentaient toutes un vif intérêt d’ordre
artistique ou archéologique.
Citons d’abord trois figurines archaïques de bergers arcadiens, témoins d’un art
rustique, plein de verdeur, dont nous ne possédions aucun spécimen; puis un Silène hydro-
pique, au ventre énorme, pittoresque caricature ionienne de la même époque. Plusieurs
« Apollons » archaïques viennent s’ajouter à nos séries insulaires ou continentales. Un Héraclès,
Statuette de guerrier blessé.
un Zeus, un guerrier combattant représentent l’art contemporain des frontons d’Egine ou
d’Olympie, auquel appartient également une statuette de guerrier blessé, un genou à terre,
exceptionnelle par la rareté de l’attitude, en « angle de fronton », et par la beauté du dessin.
On peut en dire autant du « discophore », un athlète dont les bras sont brisés mais dont le
geste peut être aisément reconstitué : il élevait des deux mains le disque au-dessus de sa tête,
dans la phase préparatoire qui précède le moment du lancer. L’élégance des proportions,
la souplesse nerveuse du modelé classent cette grande statuette parmi les meilleurs spécimens
de la sculpture préclassique, immédiatement antérieure à 450 av. J.-Ç. Tandis que ce « disco-
phore » relève d’un style à tendances ioniennes, qui paraît s’être développé en grande Grèce,
une Aphrodite en péplos — support de miroir — nous offre une précieuse variante d’un type
cher à l’art péloponnésien, vers le même temps. Et c’est peut-être l’art italiote encore mais
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