Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0272
DOI Heft:
Nr. 4 (Avril-Mai 1943)
DOI Artikel:L'état et l'activité musicale
DOI Artikel:Masson, Paul-Marie: Les grands concerts parisiens pendant les saisons 1940-41 et 1941-42
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0272
L’ÉTAT ET L’ACTIVITÉ MUSICALE
au génial musicien européen à l’occasion du cent
cinquantième anniversaire de sa mort.
La méthode du festival a été également
appliquée, avec bonheur, à des maîtres français,
tels que Berlioz, Franck, Massenet, Debussy et
Ravel. Pour ces deux derniers, toujours plus lar-
gement goûtés, le public a senti, avec une sur-
prise mêlée de ravissement, qu’ils étaient en train
de devenir de véritables classiques, tout en restant
les initiateurs les plus persuasifs à la musique
d’aujourd’hui et de demain. Dès le 29 décembre
1940, troisième anniversaire de la mort de Maurice
Ravel, les Concerts Lamoureux et les Concerts
Gabriel Pierné lui consacraient à la même heure
un concert. Le Festival Debussy et le Festival Ravel
des 13 et 20 juin 1941, comptent parmi les plus
brillants de la série organisée au Palais de Chaillot
par la Société des Concerts du Conservatoire.
Des musiciens plus récents encore ont eu les
honneurs du festival : le regretté Philippe Gaubert
aux Concerts Pasdeloup (19 octobre 1941), et, parmi
les vivants, M. Arthur Honegger, le grand musicien
helvétique établi en France, dont les cinquante ans ont été fêtés par le Tout-Paris de la
musique, notamment à la Société des Concerts (Festival du 25 juin 1942).
D’ailleurs, malgré la vogue des festivals, les concerts composites sont heureusement
demeurés les plus fréquents, et les Associations y ont fait, comme de juste, une large place
à la musique française. Avec Rameau et Berlioz, des maîtres tels que Saint-Saëns, Fauré,
d’Indy, Roussel et M. Florent Schmitt ont figuré assez souvent sur les programmes (1),
à côté d’éminents musiciens des générations suivantes, comme MM. Marcel Delannoy,
Claude Delvincourt, Jacques Ibert et Igor Strawinsky. Et l’ensemble des musiciens vivants
a été représenté par un bon nombre de « premières auditions ».
L’importance des premières auditions est évidente. C’est par elles que se manifeste
la vie présente de notre art musical, sa pérennité et sa puissance de renouvellement, de même
que le nombre et la qualité des naissances mesurent la vitalité d’une nation. On comprend
que l’Etat s’en préoccupe, et que les Associations symphoniques subventionnées soient
soumises, sur ce point, à certaines obligations qui figurent à leur cahier des charges.
(Photo Studio Harcourt.)
Philippe Gaubert,
ancien chef d’orchestre des Concerts du
Conservatoire et directeur des Concerts
Pasdeloup jusqu’en 1941.
(1) On regrette, par contre, de ne pas y trouver les noms d’Albéric Magnard et de Charles Koechlin.
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au génial musicien européen à l’occasion du cent
cinquantième anniversaire de sa mort.
La méthode du festival a été également
appliquée, avec bonheur, à des maîtres français,
tels que Berlioz, Franck, Massenet, Debussy et
Ravel. Pour ces deux derniers, toujours plus lar-
gement goûtés, le public a senti, avec une sur-
prise mêlée de ravissement, qu’ils étaient en train
de devenir de véritables classiques, tout en restant
les initiateurs les plus persuasifs à la musique
d’aujourd’hui et de demain. Dès le 29 décembre
1940, troisième anniversaire de la mort de Maurice
Ravel, les Concerts Lamoureux et les Concerts
Gabriel Pierné lui consacraient à la même heure
un concert. Le Festival Debussy et le Festival Ravel
des 13 et 20 juin 1941, comptent parmi les plus
brillants de la série organisée au Palais de Chaillot
par la Société des Concerts du Conservatoire.
Des musiciens plus récents encore ont eu les
honneurs du festival : le regretté Philippe Gaubert
aux Concerts Pasdeloup (19 octobre 1941), et, parmi
les vivants, M. Arthur Honegger, le grand musicien
helvétique établi en France, dont les cinquante ans ont été fêtés par le Tout-Paris de la
musique, notamment à la Société des Concerts (Festival du 25 juin 1942).
D’ailleurs, malgré la vogue des festivals, les concerts composites sont heureusement
demeurés les plus fréquents, et les Associations y ont fait, comme de juste, une large place
à la musique française. Avec Rameau et Berlioz, des maîtres tels que Saint-Saëns, Fauré,
d’Indy, Roussel et M. Florent Schmitt ont figuré assez souvent sur les programmes (1),
à côté d’éminents musiciens des générations suivantes, comme MM. Marcel Delannoy,
Claude Delvincourt, Jacques Ibert et Igor Strawinsky. Et l’ensemble des musiciens vivants
a été représenté par un bon nombre de « premières auditions ».
L’importance des premières auditions est évidente. C’est par elles que se manifeste
la vie présente de notre art musical, sa pérennité et sa puissance de renouvellement, de même
que le nombre et la qualité des naissances mesurent la vitalité d’une nation. On comprend
que l’Etat s’en préoccupe, et que les Associations symphoniques subventionnées soient
soumises, sur ce point, à certaines obligations qui figurent à leur cahier des charges.
(Photo Studio Harcourt.)
Philippe Gaubert,
ancien chef d’orchestre des Concerts du
Conservatoire et directeur des Concerts
Pasdeloup jusqu’en 1941.
(1) On regrette, par contre, de ne pas y trouver les noms d’Albéric Magnard et de Charles Koechlin.
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