Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
Zitieren dieser Seite
Bitte zitieren Sie diese Seite, indem Sie folgende Adresse (URL)/folgende DOI benutzen:
https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0309
DOI Heft:
Nr. 5 (Juin-Juillet 1943)
DOI Artikel:Portrait
DOI Artikel:Vaudoyer, Jean Louis: Louis Metman
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0309
LOUIS METMAN
celle de la Chinoiserie en Europe ; celles de l’orfèvrerie, de
la porcelaine, de la faïence françaises ; celle de la vigne et
le vin dans l’art ; celle des Artistes français en Italie ;
celle des Ballets Russes ; et, tout au fond du passé, à
l’époque où l’Union Centrale des Arts Décoratifs n’oc-
cupait encore, au Pavillon de Marsan, que quelques salles,
scintille comme un « astre fixe » le souvenir de l’exposi-
tion des Primitifs français, qui délivra tant de sources
secrètes, ou jusqu’alors demeurées confuses et cachées...
Ce goût d’une sûreté presque magique, ce pou-
voir d’attraction et d’aimantation que la personnalité,
l’expérience et l’autorité du Conservateur du Musée
des Arts Décoratifs exerçait sur ses confrères et sur
les collectionneurs, firent que Louis Metman fut tout
naturellement désigné par le Gouvernement pour orga-
niser en 1932, à Londres, cette Exposition d’art français,
que l’exposition de 1937, au Palais de Tokio, égala peut-
être, mais ne surpassa point.
De tous ces travaux passagers et éphémères, il ne demeure aujourd’hui que des
catalogues, quelques photographies, et, dans nos mémoires, les images émerveillées du
souvenir. Mais, à côté de ces Expositions, et au delà d’elles, Louis Metman reste et restera
d’abord l’organisateur du Musée des Arts Décoratifs lui-même. Ce fut là la grande tâche
de sa vie.
En 1863, un groupement comportant plus de fabricants que d’artistes fonda à Paris
une « Union centrale des Beaux-Arts appliqués à l’industrie ». Son ambition principale était
de doter notre pays d’un musée de documents et d’exemples propres à instruire et à éduquer
les artisans. Il fallut beaucoup de ténacité, de patience, d’esprit de suite aux fondateurs de
cette « Union centrale » pour que les « pouvoirs publics » s’intéressassent à elle. Les débuts
furent modestes et difficiles, dans quelques salles perdues du Palais de l’industrie. C’est là
que Louis Metman entra en fonctions, comme attaché, en 1888, et c’est de là qu’il vint,
en qualité de conservateur, prendre possession du Pavillon de Marsan, que Georges Berger,
alors président de l’Union centrale, avait obtenu de l’Etat...
A l’heure où nous écrivons ces lignes, les collections du Musée des Arts Décoratifs
ont été mises à l’abri, et les trois étages du Pavillon de Marsan sont veufs de leurs richesses.
Louis Metman n’aura pas eu la joie, avant de mourir, de les voir de nouveau exposées. Mais,
on le sait, en quarante années, et beaucoup grâce à lui, grâce au charme qu’il exerçait, à la
confiance qu’il inspirait, grâce à son adresse, à son affabilité, à sa courtoisie, l’importance
de ces collections, par dons et par legs, a pris une extension considérable ; et c’est grâce à
Raymond Kachlin.
261
celle de la Chinoiserie en Europe ; celles de l’orfèvrerie, de
la porcelaine, de la faïence françaises ; celle de la vigne et
le vin dans l’art ; celle des Artistes français en Italie ;
celle des Ballets Russes ; et, tout au fond du passé, à
l’époque où l’Union Centrale des Arts Décoratifs n’oc-
cupait encore, au Pavillon de Marsan, que quelques salles,
scintille comme un « astre fixe » le souvenir de l’exposi-
tion des Primitifs français, qui délivra tant de sources
secrètes, ou jusqu’alors demeurées confuses et cachées...
Ce goût d’une sûreté presque magique, ce pou-
voir d’attraction et d’aimantation que la personnalité,
l’expérience et l’autorité du Conservateur du Musée
des Arts Décoratifs exerçait sur ses confrères et sur
les collectionneurs, firent que Louis Metman fut tout
naturellement désigné par le Gouvernement pour orga-
niser en 1932, à Londres, cette Exposition d’art français,
que l’exposition de 1937, au Palais de Tokio, égala peut-
être, mais ne surpassa point.
De tous ces travaux passagers et éphémères, il ne demeure aujourd’hui que des
catalogues, quelques photographies, et, dans nos mémoires, les images émerveillées du
souvenir. Mais, à côté de ces Expositions, et au delà d’elles, Louis Metman reste et restera
d’abord l’organisateur du Musée des Arts Décoratifs lui-même. Ce fut là la grande tâche
de sa vie.
En 1863, un groupement comportant plus de fabricants que d’artistes fonda à Paris
une « Union centrale des Beaux-Arts appliqués à l’industrie ». Son ambition principale était
de doter notre pays d’un musée de documents et d’exemples propres à instruire et à éduquer
les artisans. Il fallut beaucoup de ténacité, de patience, d’esprit de suite aux fondateurs de
cette « Union centrale » pour que les « pouvoirs publics » s’intéressassent à elle. Les débuts
furent modestes et difficiles, dans quelques salles perdues du Palais de l’industrie. C’est là
que Louis Metman entra en fonctions, comme attaché, en 1888, et c’est de là qu’il vint,
en qualité de conservateur, prendre possession du Pavillon de Marsan, que Georges Berger,
alors président de l’Union centrale, avait obtenu de l’Etat...
A l’heure où nous écrivons ces lignes, les collections du Musée des Arts Décoratifs
ont été mises à l’abri, et les trois étages du Pavillon de Marsan sont veufs de leurs richesses.
Louis Metman n’aura pas eu la joie, avant de mourir, de les voir de nouveau exposées. Mais,
on le sait, en quarante années, et beaucoup grâce à lui, grâce au charme qu’il exerçait, à la
confiance qu’il inspirait, grâce à son adresse, à son affabilité, à sa courtoisie, l’importance
de ces collections, par dons et par legs, a pris une extension considérable ; et c’est grâce à
Raymond Kachlin.
261