DOI Heft:
Nr. 5 (Juin-Juillet 1943)
DOI Artikel:La vie dans les musées
DOI Artikel:Bazin, Germain: Au département des peintures: la donation Carlos de Beistegui, I
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0323
LA DONATION CARLOS DE BEISTEGUI
BIBLIOGRAPHIE.
Jules David. — Le peintre Louis David, Paris, 1880, catalogue p. 642.
R. Cantinelli. — David, Paris-Bruxelles, n° 101 du catalogue et p. 73.
Catalogue de la collection Carlos de Leistegui, op. cit.
Germain BAZIN,
Conservateur au Département des Peintures.
(1) Charles Saunier, Louis David, Paris s. d., p. 83.
Jacques-Louis David. — Portrait de Mme de Verninac.
M. de Verninac toute envie d’insister, il ajoutait : « Je suis occupé en ce moment à faire encore
une autre belle jeune femme, Mme Récamier. C’est un tout autre genre de beauté. Je pense
qu’elle voudra que son portrait soit
exposé; alors j’aurai l’honneur de
vous le prévenir et de vous prier
en même temps de me permettre d’y
joindre celui de Mme de Verninac ( 1 ).»
Dans ce texte se traduit le
mépris qu’affectait David pour le
portrait, genre familier, indigne
d’un peintre d’histoire. La gloire
s’est vengée de lui en refoulant dans
les coulisses ses ennuyeuses com-
positions d’histoire pour mettre au
premier plan les portraits, qu’il fai-
sait en rechignant. Si le Sacre est
le plus beau de ses tableaux d’his-
toire, le seul qui soit un chef-
d’œuvre, n’est-ce pas parce qu’il est
une réunion de portraits ? Cette
« belle et calme Junon », comme
l’appelle Cantinelli, est peut-être de
tous les portraits féminins de David,
le plus « antique ». Gracieuse et
fine, l’héroïne de cour et de salon
du xvme siècle s’est virilisée pour
s’adapter à cette période maritale.
L’œuvre de David a une véritable
puissance sculpturale, le raccourci de l’avant-bras gauche est d’une vérité admirable. De
ce xvine siècle qu’il méprise, David a hérité cette science technique que perdront les
romantiques.
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BIBLIOGRAPHIE.
Jules David. — Le peintre Louis David, Paris, 1880, catalogue p. 642.
R. Cantinelli. — David, Paris-Bruxelles, n° 101 du catalogue et p. 73.
Catalogue de la collection Carlos de Leistegui, op. cit.
Germain BAZIN,
Conservateur au Département des Peintures.
(1) Charles Saunier, Louis David, Paris s. d., p. 83.
Jacques-Louis David. — Portrait de Mme de Verninac.
M. de Verninac toute envie d’insister, il ajoutait : « Je suis occupé en ce moment à faire encore
une autre belle jeune femme, Mme Récamier. C’est un tout autre genre de beauté. Je pense
qu’elle voudra que son portrait soit
exposé; alors j’aurai l’honneur de
vous le prévenir et de vous prier
en même temps de me permettre d’y
joindre celui de Mme de Verninac ( 1 ).»
Dans ce texte se traduit le
mépris qu’affectait David pour le
portrait, genre familier, indigne
d’un peintre d’histoire. La gloire
s’est vengée de lui en refoulant dans
les coulisses ses ennuyeuses com-
positions d’histoire pour mettre au
premier plan les portraits, qu’il fai-
sait en rechignant. Si le Sacre est
le plus beau de ses tableaux d’his-
toire, le seul qui soit un chef-
d’œuvre, n’est-ce pas parce qu’il est
une réunion de portraits ? Cette
« belle et calme Junon », comme
l’appelle Cantinelli, est peut-être de
tous les portraits féminins de David,
le plus « antique ». Gracieuse et
fine, l’héroïne de cour et de salon
du xvme siècle s’est virilisée pour
s’adapter à cette période maritale.
L’œuvre de David a une véritable
puissance sculpturale, le raccourci de l’avant-bras gauche est d’une vérité admirable. De
ce xvine siècle qu’il méprise, David a hérité cette science technique que perdront les
romantiques.
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