DOI Heft:
Nr. 5 (Juin-Juillet 1943)
DOI Artikel:La vie dans les musées
DOI Artikel:Aubert, Marcel: Au département de la sculpture: le rétable de Nolay
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0330
LA VIE DANS LES MUSÉES
Asnières-les-Dijon (Côte-d’Or), dans le troisième quart de ce siècle, à Saulx-le-Duc (Côte-
d’Or), dans le dernier tiers, tous deux d’un style bourguignon plus marqué que le rétable
de Nolay. Dans le rétable de Cerilly, dans le nord de l’Allier, la Vierge et les apôtres, vêtus
de lourdes étoffes aux plis larges et calmes, sont debout de chaque côté de la Croix; ce rétable,
d’après Génermont et Pierre Pradel (i), proviendrait de la chapelle Sainte-Catherine du
château voisin de la Bruyère-l’Aubépin que posséda Jacques Cœur entre 1445 et 1456, et
il date peut-être des embellissements exécutés alors par le grand argentier de Charles VII.
Plus bourguignon encore est le rétable de Villecliantria (Jura), de la deuxième moitié du
xve siècle, où les apôtres sont disposés deux à deux sous des arcades, de chaque côté du
Pète Éternel portant le globe du monde et ayant à ses pieds un donateur agenouillé.
Plusieurs rétables du Berry (2) représentent le Christ en croix ou debout et bénis-
sant entre les apôtres. Je citerai notamment ceux de Belleville et de Jussy-Champagne dans
le Cher, où les formes s’épaississent, et celui de Thaumiers aux draperies sèches et cassées.
Ils datent de la fin du xve siècle et subissent, comme tant de sculptures bourguignonnes
de ce temps, l’influence des rétables de bois flamands. Un fragment de rétable des Apôtres
avec sans doute au milieu une Crucifixion qui se trouvait en 1930 chez l’antiquaire Hoogendij k
à Amsterdam, montre des silhouettes plus découpées encore, des plis plus secs, des figures
encadrées de barbes bouclées et calamistrées, de cheveux frisés, caractéristiques de l’art
flamand et rhénan et non pas de l’art bourguignon.
Marcel AUBERT,
Membre de l’institut.
Conservateur en chef
du Département des Sculptures.
(1) Les églises de France, Allier, p. 45.
(2) Solange Pajot, La sculpture en Berry à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, 1942, p. 67-69. (Extr. des Mémoires
de la Soc. des Antiquaires du Centre i)
Le rétable de Nolay. — Vue d’ensemble.
(Premier quart du xve siècle.')
282
Asnières-les-Dijon (Côte-d’Or), dans le troisième quart de ce siècle, à Saulx-le-Duc (Côte-
d’Or), dans le dernier tiers, tous deux d’un style bourguignon plus marqué que le rétable
de Nolay. Dans le rétable de Cerilly, dans le nord de l’Allier, la Vierge et les apôtres, vêtus
de lourdes étoffes aux plis larges et calmes, sont debout de chaque côté de la Croix; ce rétable,
d’après Génermont et Pierre Pradel (i), proviendrait de la chapelle Sainte-Catherine du
château voisin de la Bruyère-l’Aubépin que posséda Jacques Cœur entre 1445 et 1456, et
il date peut-être des embellissements exécutés alors par le grand argentier de Charles VII.
Plus bourguignon encore est le rétable de Villecliantria (Jura), de la deuxième moitié du
xve siècle, où les apôtres sont disposés deux à deux sous des arcades, de chaque côté du
Pète Éternel portant le globe du monde et ayant à ses pieds un donateur agenouillé.
Plusieurs rétables du Berry (2) représentent le Christ en croix ou debout et bénis-
sant entre les apôtres. Je citerai notamment ceux de Belleville et de Jussy-Champagne dans
le Cher, où les formes s’épaississent, et celui de Thaumiers aux draperies sèches et cassées.
Ils datent de la fin du xve siècle et subissent, comme tant de sculptures bourguignonnes
de ce temps, l’influence des rétables de bois flamands. Un fragment de rétable des Apôtres
avec sans doute au milieu une Crucifixion qui se trouvait en 1930 chez l’antiquaire Hoogendij k
à Amsterdam, montre des silhouettes plus découpées encore, des plis plus secs, des figures
encadrées de barbes bouclées et calamistrées, de cheveux frisés, caractéristiques de l’art
flamand et rhénan et non pas de l’art bourguignon.
Marcel AUBERT,
Membre de l’institut.
Conservateur en chef
du Département des Sculptures.
(1) Les églises de France, Allier, p. 45.
(2) Solange Pajot, La sculpture en Berry à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, 1942, p. 67-69. (Extr. des Mémoires
de la Soc. des Antiquaires du Centre i)
Le rétable de Nolay. — Vue d’ensemble.
(Premier quart du xve siècle.')
282