Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0338
DOI Heft:
Nr. 5 (Juin-Juillet 1943)
DOI Artikel:L'art et le métier
DOI Artikel:Brunold, Paul: Le musée instrumental du conservatoire de musique
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0338
L’ENSEIGNEMENT OFFICIEL
héritier des Contarini. Simon Contarini se faisait accompagner dans ses ambassades par une
troupe de musiciens d’élite, ce qui justifie l’intérêt de ces instruments.
Le transfert du Conservatoire rue de Madrid fut néfaste pour le Musée, bien qu’une
salle beaucoup plus vaste lui fût destinée. De sordides compressions firent en sorte que le
Musée demeura pratiquement pendant de longues années sans personne qui pût en prendre
soin, et les dégâts qui en résultèrent furent infiniment supérieurs aux économies réalisées.
L’inventaire fut négligé et la présentation des pièces effectuée dans un désordre complet.
Des pièces sans valeur vinrent encombrer une salle déjà trop étroite, tandis que les objets
exposés en bric-à-brac s’ornaient de notices fantaisistes parfois des plus risibles, telle cette
Trompette marine Empire étiquetée Rebab Egyptien, ou ce piano vertical du début du
xixe siècle que l’on faisait admirer aux visiteurs comme le clavecin de Marie-Antoinette.
En 1938 M. Jacques Cliailley, récemment nommé Secrétaire général au Conservatoire,
obtint de M. Henri Rabaud l’autorisation de fermer le Musée et d’y entreprendre person-
nellement, en plus de ses fonctions officielles, des travaux de mise en ordre. Il fit construire
une réserve et des tiroirs de débarras, modifia la présentation des vitrines et entreprit pièce
par pièce la vérification d’inventaire de chacun des objets du Musée et la constitution
d’un double catalogue sur fiches. Il put s’adjoindre pour ce travail
une équipe de spécialistes en tête desquels se place M. Emile Français,
luthier du Conservatoire. Ce travail fut interrompu et bousculé par
la guerre. Repris l’année dernière, il aurait demandé, pour être mené
à bien dans les conditions précaires où il s’accomplissait, plusieurs
années encore. C’est alors que, sur sa demande, M. Delvincourt
obtint du
Commissa -
riat général
au Chômage
la création
d’un chantier
qui devait,
sous sa direc-
tion, permet-
tre de pour-
suivre à une
cadence plus
rapide les tra-
vaux entre-
pris. Grâce
Virginal automatique du xvne siècle. à la parfaite
290
héritier des Contarini. Simon Contarini se faisait accompagner dans ses ambassades par une
troupe de musiciens d’élite, ce qui justifie l’intérêt de ces instruments.
Le transfert du Conservatoire rue de Madrid fut néfaste pour le Musée, bien qu’une
salle beaucoup plus vaste lui fût destinée. De sordides compressions firent en sorte que le
Musée demeura pratiquement pendant de longues années sans personne qui pût en prendre
soin, et les dégâts qui en résultèrent furent infiniment supérieurs aux économies réalisées.
L’inventaire fut négligé et la présentation des pièces effectuée dans un désordre complet.
Des pièces sans valeur vinrent encombrer une salle déjà trop étroite, tandis que les objets
exposés en bric-à-brac s’ornaient de notices fantaisistes parfois des plus risibles, telle cette
Trompette marine Empire étiquetée Rebab Egyptien, ou ce piano vertical du début du
xixe siècle que l’on faisait admirer aux visiteurs comme le clavecin de Marie-Antoinette.
En 1938 M. Jacques Cliailley, récemment nommé Secrétaire général au Conservatoire,
obtint de M. Henri Rabaud l’autorisation de fermer le Musée et d’y entreprendre person-
nellement, en plus de ses fonctions officielles, des travaux de mise en ordre. Il fit construire
une réserve et des tiroirs de débarras, modifia la présentation des vitrines et entreprit pièce
par pièce la vérification d’inventaire de chacun des objets du Musée et la constitution
d’un double catalogue sur fiches. Il put s’adjoindre pour ce travail
une équipe de spécialistes en tête desquels se place M. Emile Français,
luthier du Conservatoire. Ce travail fut interrompu et bousculé par
la guerre. Repris l’année dernière, il aurait demandé, pour être mené
à bien dans les conditions précaires où il s’accomplissait, plusieurs
années encore. C’est alors que, sur sa demande, M. Delvincourt
obtint du
Commissa -
riat général
au Chômage
la création
d’un chantier
qui devait,
sous sa direc-
tion, permet-
tre de pour-
suivre à une
cadence plus
rapide les tra-
vaux entre-
pris. Grâce
Virginal automatique du xvne siècle. à la parfaite
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