DOI Heft:
Nr. 5 (Juin-Juillet 1943)
DOI Artikel:Monuments historiques
DOI Artikel:Dupont, Jacques: Nouvelle présentation du Musée de l'Hotel-dieu de Beaune
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0344
MONUMENTS HISTORIQUES
Ta Vierge à T Enfant.
Ivoire gothique du xive siècle.
étains sont remarquables ; le grand bureau aux meubles
du temps de Louis XIV, et cent beautés ignorées qui
méritent une visite, comme cette salle Saint-Hugues dont
la restauration est en cours. Édifiée au xvne siècle, éclairée
par de vastes fenêtres, cette salle de très vastes dimen-
sions fut décorée en 1653 par Nicolas Moillon, qui y pei-
gnit un plafond en trompe-l’œil d’un bel effet et une
décoration murale pour l’accompagner. Jadis claire, cette
pièce n’avait pas été restaurée depuis le Premier Empire
et un feu de cheminée avait achevé de l’enfumer. La
dépose du plafond, le nettoyage des fresques lui ren-
dront son bel aspect d’antan où les anciens lits à rideaux
amarrés le long des murs sont comme autant de barques
à quai.
Le Musée de l’hospice que nous avons connu n’est
plus. On y découvrait côte à côte, dans des vitrines bour-
rées, des faïences de Delft ou du Japon de pacotille, des
éventails et des gravures, d’exquises statuettes gothiques
et de mauvais faux, des ivoires de prix et des râpes à tabac. Tout cela, pauvrement éclairé
Ea Crucifixion.
Ivoire gothique du xive siècle.
par des fenêtres garnies de vitraux, entassé pêle-
mêle dans un fouillis pittoresque, arrivait à lasser
le visiteur, qui n’avait d’yeux que pour l’admi-
rable rétable du Jugement dernier, but de son
pèlerinage.
Le nouveau musée occupe le même local
devenu méconnaissable tant la lumière y pénètre
et joue sur le mur égayé de tapisseries. Un choix
sévère a éliminé les objets qui n’avaient pas leur
raison d’être. Sans reprendre dans l’hospice les
statues ou les meubles qui font l’attrait des salles,
il s’agissait de rassembler tout ce qui intéressait
depuis sa fondation l’histoire de l’établissement
et l’histoire de l’art tout court dans les collec-
tions formées d’apports successifs. Faute de place
il fallut provisoirement sacrifier les époques plus
récentes, xvne et xvme siècles, en attendant que
de nouvelles salles plus vastes et plus accessibles
puissent accueillir toutes ces richesses.
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Ta Vierge à T Enfant.
Ivoire gothique du xive siècle.
étains sont remarquables ; le grand bureau aux meubles
du temps de Louis XIV, et cent beautés ignorées qui
méritent une visite, comme cette salle Saint-Hugues dont
la restauration est en cours. Édifiée au xvne siècle, éclairée
par de vastes fenêtres, cette salle de très vastes dimen-
sions fut décorée en 1653 par Nicolas Moillon, qui y pei-
gnit un plafond en trompe-l’œil d’un bel effet et une
décoration murale pour l’accompagner. Jadis claire, cette
pièce n’avait pas été restaurée depuis le Premier Empire
et un feu de cheminée avait achevé de l’enfumer. La
dépose du plafond, le nettoyage des fresques lui ren-
dront son bel aspect d’antan où les anciens lits à rideaux
amarrés le long des murs sont comme autant de barques
à quai.
Le Musée de l’hospice que nous avons connu n’est
plus. On y découvrait côte à côte, dans des vitrines bour-
rées, des faïences de Delft ou du Japon de pacotille, des
éventails et des gravures, d’exquises statuettes gothiques
et de mauvais faux, des ivoires de prix et des râpes à tabac. Tout cela, pauvrement éclairé
Ea Crucifixion.
Ivoire gothique du xive siècle.
par des fenêtres garnies de vitraux, entassé pêle-
mêle dans un fouillis pittoresque, arrivait à lasser
le visiteur, qui n’avait d’yeux que pour l’admi-
rable rétable du Jugement dernier, but de son
pèlerinage.
Le nouveau musée occupe le même local
devenu méconnaissable tant la lumière y pénètre
et joue sur le mur égayé de tapisseries. Un choix
sévère a éliminé les objets qui n’avaient pas leur
raison d’être. Sans reprendre dans l’hospice les
statues ou les meubles qui font l’attrait des salles,
il s’agissait de rassembler tout ce qui intéressait
depuis sa fondation l’histoire de l’établissement
et l’histoire de l’art tout court dans les collec-
tions formées d’apports successifs. Faute de place
il fallut provisoirement sacrifier les époques plus
récentes, xvne et xvme siècles, en attendant que
de nouvelles salles plus vastes et plus accessibles
puissent accueillir toutes ces richesses.
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