Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0345
DOI Heft:
Nr. 5 (Juin-Juillet 1943)
DOI Artikel:Monuments historiques
DOI Artikel:Dupont, Jacques: Nouvelle présentation du Musée de l'Hotel-dieu de Beaune
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LE MUSÉE DE L’HOTEL-DIEU DE BEAUNE
Les Amants, tapisserie de l’époque Louis XII (vers 1500).
au but tant désiré du voyage : au fameux rétable. C’est
Le xve siècle y est particulièrement bien représenté; le grand rétable de Van der
Weyden, exécuté pour la grande salle des malades, la raison d’être du Musée, n’a
pas quitté sa place, où la lumière est bonne. Les panneaux du Jugement dernier sont
toujours sur des murs oppo-
sés, mais toute la salle se trouve
uniformément tendue des fa-
meuses tapisseries à fond rose
où se lit la devise « Seule » parmi
des tourterelles et les armes des
Rollin, créant autour du chef-
d’œuvre l’ambiance rare qu’au-
cun autre musée ne saurait offrir.
Seules quelques sculptures des
xive et xve siècles : une Vierge
à l’Enfant bourguignonne sans
lourdeur, des têtes de vierges ou
d’apôtres sur leurs socles de
pierre, une émouvante Vierge
de pitié, y ajoutent leurs notes
claires parmi les coffres de bois
poli. Aucune couleur étrangère
ne vient ainsi rompre l’harmo-
nie ni distraire l’attention toute
vouée au chef-d’œuvre.
Jadis, j’en appelle au sou-
venir des familiers de l’Hôtel-
Dieu, de ceux qui ne traversaient
pas Beaune sans faire pèlerinage,
la salle voisine ne pouvait retenir
l’attention tant elle était chargée;
c’était une sorte de décourageant
purgatoire imposé avant d’arriver
aujourd’hui une grande salle qui paraît vide par contraste, où les coffres alternent le long
des murs avec les sièges d’autrefois, garnie au centre d’une table de la Renaissance sur un
tapis d’Orient ancien aux tons passés. Au mur, le visiteur retrouvera la tapisserie bien
connue de la vie de saint Êloi sur fond de fleurettes, augmentée d’une pièce plus petite
que l’on a pu reconstituer avec des fragments jadis découpés, aujourd’hui rapprochés, et six
pièces d’une suite à sujets profanes, dont les roses et les blancs chantent les plaisirs de la vie :
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Les Amants, tapisserie de l’époque Louis XII (vers 1500).
au but tant désiré du voyage : au fameux rétable. C’est
Le xve siècle y est particulièrement bien représenté; le grand rétable de Van der
Weyden, exécuté pour la grande salle des malades, la raison d’être du Musée, n’a
pas quitté sa place, où la lumière est bonne. Les panneaux du Jugement dernier sont
toujours sur des murs oppo-
sés, mais toute la salle se trouve
uniformément tendue des fa-
meuses tapisseries à fond rose
où se lit la devise « Seule » parmi
des tourterelles et les armes des
Rollin, créant autour du chef-
d’œuvre l’ambiance rare qu’au-
cun autre musée ne saurait offrir.
Seules quelques sculptures des
xive et xve siècles : une Vierge
à l’Enfant bourguignonne sans
lourdeur, des têtes de vierges ou
d’apôtres sur leurs socles de
pierre, une émouvante Vierge
de pitié, y ajoutent leurs notes
claires parmi les coffres de bois
poli. Aucune couleur étrangère
ne vient ainsi rompre l’harmo-
nie ni distraire l’attention toute
vouée au chef-d’œuvre.
Jadis, j’en appelle au sou-
venir des familiers de l’Hôtel-
Dieu, de ceux qui ne traversaient
pas Beaune sans faire pèlerinage,
la salle voisine ne pouvait retenir
l’attention tant elle était chargée;
c’était une sorte de décourageant
purgatoire imposé avant d’arriver
aujourd’hui une grande salle qui paraît vide par contraste, où les coffres alternent le long
des murs avec les sièges d’autrefois, garnie au centre d’une table de la Renaissance sur un
tapis d’Orient ancien aux tons passés. Au mur, le visiteur retrouvera la tapisserie bien
connue de la vie de saint Êloi sur fond de fleurettes, augmentée d’une pièce plus petite
que l’on a pu reconstituer avec des fragments jadis découpés, aujourd’hui rapprochés, et six
pièces d’une suite à sujets profanes, dont les roses et les blancs chantent les plaisirs de la vie :
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