Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0414
DOI Heft:
Nr. 6 (Aout-Septembre 1943)
DOI Artikel:L'état et l'activité musicale
DOI Artikel:Laurent, Jeanne: L'administration des beaux-arts et la musique en 1941-1942
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0414
L’ÉTAT ET L’ACTIVITÉ MUSICALE
•3 5 4
(Evers Photo.)
Présentation d’un concert en l’honneur de
Charles Gounod, organisé par l’Asso-
ciation Artistique d’Angers en 1880.
et xvme siècles, Aille Cru.ssa.rd avait obtenu un grand succès auprès d’une élite parisienne
et étrangère et s’était signalée à l’attention de l’Administration des Beaux-Arts qui intervint
en 1942, pour l’aider à surmonter des difficultés financières dues aux circonstances.
D’autres groupements parisiens reçurent des subventions de T Administration des
Beaux-Arts mais, en raison de la modicité des crédits, ces subventions ont revêtu le carac-
tère d’un encouragement moral plutôt que d’une aide efficace. Tel a été le cas notamment
pour l’« Orchestre de Chambre de Paris », les « Concerts Marius-François Gaillard», l’« Asso-
ciation de Alusique contemporaine », composée de compositeurs d’ordinaire exécutants, et
l’« Association symphonique des Alembres de l’Enseignement Public ».
En province, la reprise de l’activité musicale eut à surmonter des difficultés dues
aux circonstances : les instruments et les bibliothèques musicales de certaines sociétés avaient
été dispersés ou détériorés, ailleurs la salle des concerts avait été détruite ; il en a été ainsi
à Valenciennes où, par suite de la destruction du Théâtre Municipal, la Société des Concerts
symphoniques du Conservatoire dut donner ses deux premiers concerts de la saison 1940-41
dans une salle de répétitions du Conservatoire. Ce
local ne convenant pas à des concerts publics d’or-
chestre symphonique, le troisième concert fut
donné dans une église. Puis la Société fit une halte
prolongée et relativement satisfaisante dans une salle
de cinéma dont elle avait fait agrandir l’estrade ;
celle-ci ayant été réduite pour servir à des représen-
tations théâtrales, la surface disponible pour l’or-
chestre n’était plus suffisante et, au début de la saison
1942-43, la Société cherchait à nouveau une salle.
Les Sociétés de la zone occupée ont vu dispa-
raître les ressources qu’elles tiraient de la radiodiffu-
sion de leurs concerts. Il en est résulté pour elles
une situation précaire, car le maintien d’un orchestre
de musiciens professionnels habitués au travail en
commun et à une discipline stricte nécessite un
budget important. Le nouvel état de choses a mis en
péril l’existence d’une Société ancienne qui a rendu
d’éminents services à la cause de la musique fran-
çaise, la Société des Concerts Populaires d’Angers
dont toutes les manifestations étaient radiodiffusées.
L’Administration des Beaux-Arts a dû faire
face à cette situation exceptionnelle. Elle dut, pour
y parvenir, procéder à des aménagements de crédits
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(Evers Photo.)
Présentation d’un concert en l’honneur de
Charles Gounod, organisé par l’Asso-
ciation Artistique d’Angers en 1880.
et xvme siècles, Aille Cru.ssa.rd avait obtenu un grand succès auprès d’une élite parisienne
et étrangère et s’était signalée à l’attention de l’Administration des Beaux-Arts qui intervint
en 1942, pour l’aider à surmonter des difficultés financières dues aux circonstances.
D’autres groupements parisiens reçurent des subventions de T Administration des
Beaux-Arts mais, en raison de la modicité des crédits, ces subventions ont revêtu le carac-
tère d’un encouragement moral plutôt que d’une aide efficace. Tel a été le cas notamment
pour l’« Orchestre de Chambre de Paris », les « Concerts Marius-François Gaillard», l’« Asso-
ciation de Alusique contemporaine », composée de compositeurs d’ordinaire exécutants, et
l’« Association symphonique des Alembres de l’Enseignement Public ».
En province, la reprise de l’activité musicale eut à surmonter des difficultés dues
aux circonstances : les instruments et les bibliothèques musicales de certaines sociétés avaient
été dispersés ou détériorés, ailleurs la salle des concerts avait été détruite ; il en a été ainsi
à Valenciennes où, par suite de la destruction du Théâtre Municipal, la Société des Concerts
symphoniques du Conservatoire dut donner ses deux premiers concerts de la saison 1940-41
dans une salle de répétitions du Conservatoire. Ce
local ne convenant pas à des concerts publics d’or-
chestre symphonique, le troisième concert fut
donné dans une église. Puis la Société fit une halte
prolongée et relativement satisfaisante dans une salle
de cinéma dont elle avait fait agrandir l’estrade ;
celle-ci ayant été réduite pour servir à des représen-
tations théâtrales, la surface disponible pour l’or-
chestre n’était plus suffisante et, au début de la saison
1942-43, la Société cherchait à nouveau une salle.
Les Sociétés de la zone occupée ont vu dispa-
raître les ressources qu’elles tiraient de la radiodiffu-
sion de leurs concerts. Il en est résulté pour elles
une situation précaire, car le maintien d’un orchestre
de musiciens professionnels habitués au travail en
commun et à une discipline stricte nécessite un
budget important. Le nouvel état de choses a mis en
péril l’existence d’une Société ancienne qui a rendu
d’éminents services à la cause de la musique fran-
çaise, la Société des Concerts Populaires d’Angers
dont toutes les manifestations étaient radiodiffusées.
L’Administration des Beaux-Arts a dû faire
face à cette situation exceptionnelle. Elle dut, pour
y parvenir, procéder à des aménagements de crédits