392 NOTES.
bure ne serait phis détruite ; toutefois on peut dire qu'elle aurait peu d'amplitude,
et sous ce rapport la théorie admise serait suffisamment justifiée du repsoche qui
tient à cette aberration.
14. Mais il faudrait expliquer aussi, comment l'oeil ne donne pas d'aberration de
réfrangibilité (56g). Euler a pensé que cet organe était achromatique par des com-
pensations de réfrangibilités produites par les différentes humeurs du globe oculaire (*).
M. Dulong a fait voir dans le journal des savans, que les diverses couches du cris-
tallin ne pouvaient pas produire l'achromatisme, parce que ces couches augmentent
de densité à mesure qu'elles sont plus proches du centre , en sorte qu'il ne peut y
avoir aucune compensation de réfrangibilité.
Nous prouverons plus loin (38—42 •> notes), par des expériences particulières, que
les rayons différemment colorés suivent en effet des routes différentes dans l'humeur
vitrée ; d'où il faut conclure que si l'œil était organisé comme la théorie admise le
suppose, les images formées sur la rétine seraient irisées.
15. Toutefois d'Alembert prétend expliquer comment il peut y avoir séparation
des rayons colorés dans l'œil , sans que les objets nous paraissent environnés d'iris
(**). Il admet comme une chose prouvée par Jurin , qu'il suffit pour que la vi-
sion soit distincte , que l'image d'un point rayonnant n'occupe qu'un petit espace
au fond de l'œil (***) ; ensuite il suppose que la rétine soit placée de façon à re-
cevoir toujours le foyer du vert : il fait remarquer que le ronge et le violet se
réuniront sur un même cercle, le jaune et le bleu sur un autre cercle , et il pense
que le foyer d'un vert très vif et les cercles concentriques qui devront l'environner,
donneront sensiblement l'impression du blanc. Mais si les choses se passaient comme
d'Alembert l'entend, la vision d'un objet ne serait pure que pour la distance pré-
cise où le foyer du vert serait sur la rétine , ce que l'observation contredit5 car i
ainsi que toutes les personnes qui ont de bons yeux , je vois parfaitement un che-
veu à dix centimètres et à deux mètres de distance. De plus , comment au moyen
d'une image nécessairement confuse, puisqu'elle serait dessinée par des cercles, verrait-
on avec une extrême pureté, des objets aussi déliés que les parties qui composent
les toiles d'araignées (****) , que des fils comme ceux qu'on tire des cocons de vers
à soie , etc. ?
(*) Euler, lettre 43e.
(**) Opuscules de d'Alembert, tome 3, pages 58 et 191.
(***) Ou a vu précédemment (599) , que si la vision pouvait s'opérer dans les circonstances ordi-
naires , au moyen d'images confuses, les images réfléchies et réfractées seraient en général
doubles, et qu'il fallait, puisqu'elles sont toujours simples, que les points qui dessinent ces
images fussent des points d'une extrême netteté : ce qui réfute l'opinion du Docteur Jurin. Cette
opinion d'ailleurs, n'est appuyée que sur des faits trop vagues , ce me semble (voyez l'Optique
de Smith, tome i.er, page 236 , traduction française de 1767) , pour qu'on les regarde comme-
dès preuves.
Une preuve qu'on cesse de voir les objets délicats, par la raison qu'ils font une impres-
sion trop faible sur la rétine, et non pas parce cjue l'image s'agrandit et devient diffuse, c'est
bure ne serait phis détruite ; toutefois on peut dire qu'elle aurait peu d'amplitude,
et sous ce rapport la théorie admise serait suffisamment justifiée du repsoche qui
tient à cette aberration.
14. Mais il faudrait expliquer aussi, comment l'oeil ne donne pas d'aberration de
réfrangibilité (56g). Euler a pensé que cet organe était achromatique par des com-
pensations de réfrangibilités produites par les différentes humeurs du globe oculaire (*).
M. Dulong a fait voir dans le journal des savans, que les diverses couches du cris-
tallin ne pouvaient pas produire l'achromatisme, parce que ces couches augmentent
de densité à mesure qu'elles sont plus proches du centre , en sorte qu'il ne peut y
avoir aucune compensation de réfrangibilité.
Nous prouverons plus loin (38—42 •> notes), par des expériences particulières, que
les rayons différemment colorés suivent en effet des routes différentes dans l'humeur
vitrée ; d'où il faut conclure que si l'œil était organisé comme la théorie admise le
suppose, les images formées sur la rétine seraient irisées.
15. Toutefois d'Alembert prétend expliquer comment il peut y avoir séparation
des rayons colorés dans l'œil , sans que les objets nous paraissent environnés d'iris
(**). Il admet comme une chose prouvée par Jurin , qu'il suffit pour que la vi-
sion soit distincte , que l'image d'un point rayonnant n'occupe qu'un petit espace
au fond de l'œil (***) ; ensuite il suppose que la rétine soit placée de façon à re-
cevoir toujours le foyer du vert : il fait remarquer que le ronge et le violet se
réuniront sur un même cercle, le jaune et le bleu sur un autre cercle , et il pense
que le foyer d'un vert très vif et les cercles concentriques qui devront l'environner,
donneront sensiblement l'impression du blanc. Mais si les choses se passaient comme
d'Alembert l'entend, la vision d'un objet ne serait pure que pour la distance pré-
cise où le foyer du vert serait sur la rétine , ce que l'observation contredit5 car i
ainsi que toutes les personnes qui ont de bons yeux , je vois parfaitement un che-
veu à dix centimètres et à deux mètres de distance. De plus , comment au moyen
d'une image nécessairement confuse, puisqu'elle serait dessinée par des cercles, verrait-
on avec une extrême pureté, des objets aussi déliés que les parties qui composent
les toiles d'araignées (****) , que des fils comme ceux qu'on tire des cocons de vers
à soie , etc. ?
(*) Euler, lettre 43e.
(**) Opuscules de d'Alembert, tome 3, pages 58 et 191.
(***) Ou a vu précédemment (599) , que si la vision pouvait s'opérer dans les circonstances ordi-
naires , au moyen d'images confuses, les images réfléchies et réfractées seraient en général
doubles, et qu'il fallait, puisqu'elles sont toujours simples, que les points qui dessinent ces
images fussent des points d'une extrême netteté : ce qui réfute l'opinion du Docteur Jurin. Cette
opinion d'ailleurs, n'est appuyée que sur des faits trop vagues , ce me semble (voyez l'Optique
de Smith, tome i.er, page 236 , traduction française de 1767) , pour qu'on les regarde comme-
dès preuves.
Une preuve qu'on cesse de voir les objets délicats, par la raison qu'ils font une impres-
sion trop faible sur la rétine, et non pas parce cjue l'image s'agrandit et devient diffuse, c'est