L' art: revue hebdomadaire illustrée (8.1882 (Teil 4))

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L’ART.

qu’il ne se fâche ; il représente les plus terribles mystères avec un sans façon qui rassure ; il va
jusqu'à l’énergie forcée, mais il n’effraye ni ne secoue pas trop violemment; dans son coloris
même, il a horreur des oppositions entre le noir et le blanc, qui plaisent aux Espagnols, des
sombres contrastes de Rembrandt; ce qu’il aime ce sont les tons fondus, harmonieux, les surfaces
animées, ruisselantes d’un éclat qui leur semble propre. Il y a des peintres plus profonds que
Rubens, il y en a qui ont placé plus haut l'idéal et qui font penser davantage ; il n’y en a pas
de plus puissants, il n’y en a pas qui égalent à ce point l’incomparable fécondité de la nature
qui crée en se jouant et conserve toujours comme une sereine et superbe supériorité sur toutes
ses œuvres.

A. Cartault,

Professeur de rhétorique au Lycée de Versailles,
ancien élève de l’Ecole d’Athènes.

Cul-de-lampe

composé par le chevalier E. A. Petitot et gravé par Bossi.