L' art: revue hebdomadaire illustrée (8.1882 (Teil 4))

Bourriquos.

Etude d'après nature par Gustave Guillaumet.

SALON DE 1882'

(suite

XXXVII

GUSTAVE GUILLAUMET
(fin)

e vous ai fait connaître le lettré ; c'est exclusivement
du peintre que je vais vous entretenir.

Mais, avant tout, je dois force excuses à mes
lecteurs pour mon très involontaire retard dont je
suis plus que confus. La faute en est à un mien ami,
ours s’il en fut et des moins bien léchés, quoique
nullement méchant, à en croire ceux qu’il n’a pas
obligés. Cet animal, affligé de la manie de m’être
agréable, possédait, depuis le 19 juillet, une lettre,
véritable autobiographie de M. Guillaumet, et . m’avait
juré ses grands Dieux qu’il me la communiquerait.
Il en avait la ferme volonté, cela ne fait pas l’ombre
d’un doute, mais, vous savez, entre la coupe et les
lèvres !...

Bref, cette lettre, il ne me l’a jamais remise et
je gagerais qu’il la cherche toujours pour me la faire
tenir. Peu importe aujourd’hui, puisque j’ai réussi à
m’en procurer copie parfaitement authentique, ma patience, qui est longue, ayant
fort heureusement des bornes. Je n’en sais pas moins grand gré à mon vieil ami de sa bonne
intention, une de celles dont l’enfer est pavé.

C’est à M. Noël Gehuzac qui voulait — il veut comme cela un tas de choses qu'il ajourne
sans cesse au lendemain, absolument comme s’il était né Florentin, — qui voulait, dis-je,
consacrer une étude à M. Guillaumet, que ce dernier adressa de Sèvres, le 19 juillet, la lettre
suivante. Je m’empresse de la reproduire sans y changer une ligne, convaincu qu'on y trouvera
bien autrement d’intérêt qu’à ma prose. Ces notes émanant des artistes eux-mêmes ont quelque

1. Voir l’Art, 8e année, tome II, pages 92, 129, i52, 177, 186, 212 et 254, et tome III, pages 37, 61, 107, i3o, 144, 1G8, 189 et 228.