L' art: revue hebdomadaire illustrée (8.1882 (Teil 4))

Toute terre est une patrie pour l’homme courageux.

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e seigneur de Dunflun s'imaginait qu’il suffit de payer l’œuvre d’un
artiste pour s’en attribuer la gloire. Ne nous étonnons pas trop de
ce procédé; rappelons-nous qu’en France, au xvie siècle, les peintres,
les sculpteurs, quel que fût leur talent, n’étaient aux yeux d’un
gentilhomme que de misérables artisans ; le peu de considération
dont ils jouissaient n’explique que trop le silence de leurs contem-
porains à leur égard et la pauvreté des renseignements qui nous ont
été transmis sur leurs personnes et sur leurs œuvres. Au lieu de le
comparer à un sculpteur, Praxitèle, et à deux peintres, A pelles et
Zeuxis, le seigneur de Dunflun aurait été mieux inspiré pour lui-
même et pour nous en nommant l’habile artiste qu’il dit avoir si richement récompensé. Mais
ce nom qu’il n’a pas voulu nous dire un inconnu nous l’a fait connaître en écrivant, comme on a

Lettre gravée par Pilenski,
d’après Jean Cousin.

i. Voir l'Art, 8e année, tome III, pages 234 et 256, et tome IV, pages 14, 38, 54 et 76.