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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 4)

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Colvin, Sidney: Lucas de Leyde
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https://doi.org/10.11588/diglit.19294#0163

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Rinceau d’ornements,
d'après une gravure sur cuivre de Lucas de Leyde.

LUCAS DE LEYDE

Lettre ornée tirée d’un alphabet
gravé par Israël van Meckenen (fin du xv* siècle.)

e peintre-graveur que nous allons étudier aujourd’hui n’appartient
pas, comme quelques-uns de ceux qui nous ont occupé par le passé,
à la catégorie des précurseurs embarrassés et timides. Loin de là,
c est un maître à la fois robuste et délicat, qui a manié le burin
avec autant de finesse que de conscience, et qui a été reconnu non
sans raison par ses contemporains comme un digne rival, pour
le métier sinon pour l’invention, du grand Albert Durer lui—

' Avec cela, Lucas de Leyde tient une place unique dans l’his-
toire de l’art à cause de la maturité qu'atteignirent ses talents
presque avant qu’il fut sorti de l’enfance. Sa précocité fut telle
qu'il paraissait être né, selon la phrase d’un de ses premiers biographes, le burin et le pinceau
à la main. Fils d’un humble peintre nommé Hugues Jacobsz, Lucas vit le jour à Leyde, en 1494,
époque où cette ville était encore loin d’avoir pris la place brillante qu’elle devait occuper plus
tard dans l’histoire intellectuelle et artistique des Pays-Bas. Le jeune Lucas commença à
dessiner sous les yeux de son père, qui le mit ensuite en apprentissage chez Cornelis Engel-
brechtsen, le peintre le plus estimé de la ville. L’enfant se jeta dans ses études avec une
dévorante ardeur qui inspira, dit - on, de graves inquiétudes à sa mère. Cependant rien ne
pouvait l’arracher au travail. Les difficultés techniques disparaissaient devant une volonté aussi
résolue, de sorte qu’à partir de sa quatorzième année, le jeune Lucas se trouva en état d’exercer
par lui-même le double métier de peintre et de graveur. Au moins est-ce à cette année 15o8
qu'appartiennent les premières estampes qu’il a signées avec une date. D’autre part, une tradition
raconte que déjà, en i5o6, un amateur lui avait acheté un tableau de Saint Hubert moyennant
autant de pièces d’or que le jeune peintre comptait d’années.

Ce qui est certain dans tous les cas, c’est que, dès sa première adolescence, Lucas de Leyde
ne cessa pas de travailler en maître dans les deux genres, et que, presque dès ses débuts, ses
talents lui valurent l’aisance aussi bien que la renommée. En peinture, il faisait des retables et
des tableaux d’histoire en grand nombre, travaillant toujours avec le même soin scrupuleux,
tantôt à l’huile sur panneau, tantôt, dans une manière qui lui était particulière, à l’aquarelle ou
à la détrempe sur une espèce de toile très fine. En gravure, il montra une productivité plus
grande encore. Outre quelques dessins faits pour être gravés sur bois, dont nous avons reproduit
pour accompagner cet article, celui de Samson et Dalila et celui de Jacob recevant la nouvelle
de la mort de Joseph, en dehors de ceux-ci, Lucas burinait chaque année de sa propre main
jusqu’à une dizaine de planches, dont quelques-unes étaient de grande dimension et comprenaient
 
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