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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 4)

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Cavallucci, C. J.: Luca della Robbia: sa vie et son oeuvre$nElektronische Ressource
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Molinier, Émile: Les majoliques italiennes en Italie, [7]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19294#0253

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LES MAJOLIQUES ITALIENNES EN ITALIE.

219

était destinée à orner le sommet de la coupole alors privée de lanterne; clôture qui avait été
l’objet d'une délibération du conseil, soucieux de rendre l’église au culte. On ignore quelle fut
l’issue de ce concours et si Luca modela réellement la tête en question

Comme il manquait dans la première rangée de la façade septentrionale du Campanile cinq
bas-reliefs destinés à compléter la série commencée par Giotto et par Andrea Pisano, on chargea
Luca d’exécuter ce travail. Vasari affirme que dans le premier compartiment Luca représenta
« Donato pour la grammaire ; dans le second, Platon et Aristote pour la philosophie ; dans le
troisième, un homme qui joue du luth, pour la musique ; dans le quatrième, un Ptolémée pour
l’astrologie; et dans le cinquième, Euclide pour la géométrie 2 ».

J. Cavallucci.

(La suite prochainement.)

1. 1434. « Luca e Donatello facciano ognuno di per sè una testa in forma di modello per doversi poi fare nella gola delta chiusura
délia cupola grande secondo il modello che sarà preferito. » (Cavallucci, Santa Maria del Fiore, page 136.)

2. En ce qui concerne la quatrième et la cinquième composition, Vasari se trompe, puisqu’on trouvé Euclide et Ptolémée réunis dans
la quatrième, et que la cinquième représente un vieillard frappant une enclume avec deux marteaux et symbolisant sans doute l’harmonie
universelle. Quant au joueur de luth, loin d'exprimer la musique instrumentale, nous croyons qu'il n’a été qu’une expression de la poésie
contemporaine, d’autant plus que le mouvement de la bouche donne à supposer qu’il chante.

LES MAJOLIQUES ITALIENNES EN ITALIE1

(suite)

RAVENNE, FAENZA, URBINO, LORETTE. (Fin.)

Il nous reste à parler de la pharmacie des ducs d’Urbin,
conservée à Lorette, ou plutôt à expliquer pourquoi nous ne
nous y arrêterons pas longtemps. Les 348 pots dont se com-
pose aujourd’hui la pharmacie sont tous de la même époque,
c’est-à-dire du milieu du xvi° siècle. Les peintres de majo-
liques avaient alors atteint, au point de vue de la technique de
l’art, la perfection; mais la décadence s’annonçait déjà; nulle
originalité, nulle largeur dans le dessin, ce sont des copies
serviles de l’œuvre des graveurs de la première moitié du
xvie siècle. Quant à la couleur il vaut mieux ne pas en parler; .
c’est toujours le même trait bleu, modelé de bistre, les mêmes
draperies modelées de bistre rouge, les mêmes paysages de
convention. Pour tirer profit de l’étude des vases de la phar-
macie de Lorette, il faudrait pouvoir les comparer avec les
mêmes sujets peints sur des plats ; on pourrait ainsi déterminer
beaucoup de sujets, restituer nombre de pièces à leurs véri-
tables auteurs. Mais cette comparaison est, à l’heure qu’il est,
à peu près impossible; il n’existe aucune photographie de ces
pièces et, à moins d’une mémoire surhumaine, il est bien diffi-
cile de faire à distance d’aussi nombreuses comparaisons.
D'ailleurs, le même résultat peut s’obtenir par l’étude des
pièces signées de la même époque, qui existent dans différentes
collections. Ces vases n’offrent pas cet avantage, puisque l’on
ne sait encore au juste s’ils furent tous fabriqués à Castel
Durante, ou en partie dans cette dernière ville, en partie à
Urbino, en partie à Pesaro. Tout ce que l’on peut avancer,
c’est que la majorité de ces pièces semble sortir de la fabrique
des Fontana; et, en dépit de tout ce que l’on a pu dire des
merveilles de la pharmacie de Lorette, nous ne connaissons
rien qui fasse mieux sentir la décadence profonde de l’art delà
majolique dès le second tiers duxvi* siècle, que la vue de ces
trois cent quarante-huit pots dont les formes n’ont rien de
particulièrement gracieux.

1. Voir l’Art, 8« année, tome III, page 100, et tome IV, pages 58, 79, 99,

PÉROUSE

Qui irait au musée de Pérouse pour étudier les majoliques
italiennes, et celles de Deruta en particulier, éprouverait une
déception complète; il est difficile d’être plus pauvre et, à part
des fragments de pavage provenant de l’église Santa Maria
Nuova, aucune pièce ne mérite d’être signalée; encore ce
pavage est-il des plus médiocres de l’extrême fin du xvi° siècle
sinon du xvne ; il représente des fleurs et des figures allégoriques
telles que la Justice, la Foi, etc., le tout d’un très médiocre
dessin et de ce ton jaunâtre et désagréable que l’on remarque
sur les majoliques de la décadence; on peut voir de nombreux
échantillons de cette fabrication du xvne et du xvm' siècle dans
les rues de Pérouse même, où, sur la façade de nombre de
maisons, sont encore encastrées des plaques de majoliques
représentant des saints ou des sujets de piété.

Heureusement nous devions être amplement dédommagé
par les intéressantes majoliques de la sacristie de San Pietro.
Ce pavage occupe un carré de neuf mètres de côté ou environ;
l’état de ruine dans lequel il se trouve ne permet pas de juger
complètement aujourd’hui de l’effet qu’il devait produire, ni
d’en étudier la composition dans tous ses détails; un grand
nombre des briques émaillées qui le composent ont peut-être
même été déplacées. Toutefois il est facile de voir que tous
les carreaux faisaient partie d’une seule grande composition;
c’est un véritable tapis formé de carreaux rectangulaires de
19 centimètres de côté.

Aux angles de ce tapis se trouvent d’énormes mascarons
surmontés d’un vase d’où partent des rinceaux terminés par
des animaux chimériques. Au centre était un grand médaillon
formé de rinceaux, de figures, de satyres ou de génies ; nous
en donnons un échantillon. Dans d’autres médaillons ovales
se voient deux grandes clefs en sautoir surmontées de la tiare
pontificale et du chiffre S. P. (Sanctus Petrus) dans un car-
touche. Toutes ces compositions sont dessinées en bleu lavé de

i38, 157 et 180.
 
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