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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 4)

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https://doi.org/10.11588/diglit.19294#0360

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LES MUSEES D’ALLEMAGNE.

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la Flagellation (n° 154), panneau qui porte les monogrammes assez compliqués que nous repro-
duisons ici :


r-

les bourreaux qui entourent le Christ s’exercent à rendre la trivialité de leurs visages plus
repoussante encore par des grimaces tout à fait ridicules, tirant la langue à leur victime, lui
faisant la nique, etc. Quant au coloris, il est plus brutal et plus impitoyable que le dessin
lui-même. Il semble que le peintre n’ait aucune idée de l’harmonie et qu’à l’exemple des sauvages
ou des enfants, pour lui un rouge ne soit jamais assez rouge, ni un bleu assez cru. Chaque ton
étant ainsi poussé à outrance, sans souci du ton voisin, et chaque forme accentuée à l’excès, on

Scène tirée de la légende de saint Hippolyte
(École de Cologne. — Musée de Cologne, n° 172 b.)

imagine 1 effet que peut produire le heurt de ces lignes anguleuses et de ces couleurs
indisciplinées.

Quant aux deux tableaux de l’Autel de Saint-Thomas (n° 2o5) et de l’Autel de la Sainte-
Croix (n° 206), leur auteur est resté inconnu, mais il est facile d’y reconnaître le travail d'un
même artiste. On sait d'ailleurs que l’un et l’autre ont été donnés à quelques années d’intervalle,
le premier tout à la fin du xve siècle et le second en 15o 1 1, au couvent des Chartreux de
Cologne par un patricien de cette ville, le savant juriste Péter Rinck, qui les avait commandés
lui-même et payés chacun environ 200 florins d’or. En face de ces peintures aussi farcies d’inten-
tions que dépourvues de naturel, on sent tout le prix de la simplicité dans l'art. Chaque
personnage cherche ici à faire son petit effet et sollicite indiscrètement votre attention. C’est une
Madeleine à la pantomime expressive dont les joues sont sillonnées de grosses larmes bien
apparentes. Plus loin, une autre Madeleine tenant en main une cassolette s’applique, avec un
soin prétentieux, à faire parvenir à leur adresse les parfums qui s’en échappent; à côté, saint

1. Ces dates positives permettent même de contredire d’une manière formelle l’attribution à Martin Schongauer de ces deux tableaux
et de ceux du même maître que possède le musée de Munich (n“ 63o, 63i, 632). Schongauer, en effet, était mort à Colmar en 1488. Cette
attribution est pourtant affirmée encore dans une étude sur ce dernier peintre, publiée récemment à Vienne par M. A. de Wurzbach.

Tome XXXI.
 
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