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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 4)

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Molinier, Émile: Les majoliques italiennes en Italie, [6]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19294#0214

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LES MAJOLIQUES ITALIENNES EN ITALIE'

(suite)

BOLOGNE. (Fin.)

Comme nous l’avons déjà dit, nous n’avons point l’intention
de décrire les majoliques que possède le musée de l’Université

de Bologne. Qu’on nous permette cependant une observation
au sujet d’un grand vase qui porte la signature suivante dont
nous donnons le fac-similé :

Vasari, dans la vie de Bernardo Buontalenti2, cite un cer-
tain Giulio da Urbino qui faisait des vases pour Alphonse 1 f,
duc de Ferrare3 ; or un Giulio da Urbino n’apparaît dans les
comptes qu’en 1569 et encore ne travaille-t-il pas à Ferrare
mais à Tivoli, dans la villa du cardinal Hippolyte d’Este ;
M. Campori4 en a conclu que Vasari s’est trompé sur le
prénom et a confondu avec d’autres Urbinates, Camillo et Bat-
tista,qui travaillaient en effet pour le duc. M. Frati, au contraire3,
semble vouloir appuyer le texte de Vasari de la signature du
vase du musée de Bologne. Ceci ne peut, à ce qu’il nous
semble, être présenté sous une forme affirmative; le nom de
Giulio est trop commun pour qu’on puisse affirmer que l’artiste
qui travaillait à Rimini en 1535 est le même que celui qui
travaillait à Tivoli en 156g, c’est-à-dire trente-quatre ans plus
tard.

RAVENNE, FAENZA, URBINO, LORETTE

Nous ne dirons que peu de mots de ces trois villes.
A Ravenne, on trouve quelques majoliques à la Biblioteca
Classense. Presque toutes celles qui ont de la valeur ont été
signalées et décrites par M. Malagola ; nous n’y reviendrons
donc pas, nous réservant d’utiliser ces renseignements dans la
rédaction du catalogue du Louvre. —Nous en dirons autant de
Faenza. A Faenza, aucune des pièces qui se trouvent au musée
ne mérite d’être notée et quant à celles qui forment le musée
delà fabrique Fermiani, elles appartiennent, sauf deux ou trois
pièces, à une époque dont nous ne nous occupons pas, à la
lin du xvne et au xvme siècle; ce sont des produits qui ne res-
semblent pas mal aux faïences françaises de la même époque
et qui n’ont absolument rien de commun avec les majoliques
du xve et du xvie siècle. Quant à Urbino, qui pendant si long-
temps inonda l’Europe de ses produits, le compte des pièces
qui y sont restées est facile à faire : une douzaine de pièces de
la décadence au musée, et chez les particuliers un plat qui n’y

est peut-être plus à l’heure qu’il est; il se trouvait dans la mai-
son Castracane. C’est un grand plat circulaire sur lequel est
représenté au centre le Jugement de Paris, d’après l’estampe
de Marc-Antoine; les bords sont ornés de grotesques et de
rinceaux en grisaille sur fond bleu lapis. On l’attribue à Orazio
Fontana, mais comme nous n’avons pu en voir le revers, nous
n’osons nous prononcer. — En tout cas, nous le trouvons, et
comme dessin et comme modelé, supérieur à toutes celles des
œuvres du maître que nous connaissons.

Parmi les majoliques du musée d’Urbino, nous ne trou-
vons à signaler que quatre pièces. D’abord, un petit bas-relief
représentant la Vierge et l’Enfant Jésus; dessin bleu, fond
bleu, reflets métalliques jaune et rouge; il n’est pas sans ana-
logie avec le bas-relief du musée du Louvre signé : Pereslino
i536. — En second lieu, un plat que nous attribuons à Castel
Durante, sur lequel sont dessinés des feuillages en bleu modelé
de jaune, sur fond bleu lapis; il porte la date i55o; un grand
tableau carré (im,3ox i'“,3o) composé de cinq pièces de majo-
liques; il représente San Giorgio ou San Criscentino combat-
tant le dragon ; c’est une pièce du xvne siècle, d’un dessin pas-'
sable, mais d’un ton jaune fort désagréable. Enfin, signalons
un plat de la décadence et que nous serions fort en peine
d’attribuer à une fabrique connue. On y voit une femme éva-
nouie portée sur une litière, précédée de guerriers et d’enfants
tenant des cierges ou sonnant de la trompette, et suivie d’un
roi accompagné de quelques personnages : dessin en manga-
nèse, modelé en jaune; draperies traitées en bleu et en man-
ganèse. Cette pièce est signée, sur la face :

F-M- DOIZ
FIAMINGO
FECIT

Le ton général rappelle Castelli.

Emile Molinier.

(La suite prochainement.)

1. Voir l’Art, 8e année, tome III, page ioo, et tome IV, pages 58, 79, 99, 138 et 157

2. Edition Le Monnier, t. XIII, p. 179.

3. Alfonsc II, né en 1533, duc en 1559, mort en 1597.

4. Notifie... délia Maiolicha... di Ferrara, édition de Pesaro, 1879, p. 133.

5. Dans l’article de la Nuova Antologia cité plus haut.

Le Directeur-Gérant .-EUGÈNE VÉRON.
 
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