LETTRES D'ARTISTES ET D'AMATEURS. 217
heureux si je pourrais vous être un jour de quelque utilité; comptez monsieur sur ma reconais-
sance et la parfaite estime avec la quelle j'ai l'honneur d'être
Votre très dévoué serviteur
Nicolô Paganini.
P. S. Ci joint le Programme
du concert
Paris 19. avril 1831
II
A M. La Porte
Monsieur
Sans entrer dans des détails d'intérêts de M. Spagnoletti je désire décidément qu'il conduise
mes concerts. A cet effet je vous prie de l'inviter de ma part, et je suis sûr qu'il ne se refusera.
Je vous prie aussi que dans mes répétition personne ne soit présente, excepté ceux qui sont
absolument nécessaires; C'est mon usage accoutumé.
J'ai l'honneur de vous saluer.
Nicolô Paganini.
1 Juin i83ï.
I
Vendredi soir
Chère bonne Elisa,
Ma fille a mis dans sa tête (et ce qui s'y loge une fois y tient diablement), elle a donc mis
dans sa tête qu'elle irait voir demain le Songe d'une nuit d'été, il ne me reste donc plus qu'à
faire la révérence, et à la conduire en mère bien élevée, au risque d'étouffer par cette abominable
chaleur, ainsi soit-il !
Veuillez être assez bonne pour nous garder un billet pour demain et dites à Aline, à quelle
heure elle pourra venir le prendre.
Mille amitiées de chez nous, pour chez vous.
Suzanne Brohan1.
II
Monsieur le Ministre,
J'ai déjà pu apprécier votre bienveillance, pardonnez moi donc, si je viens encore en solliciter
une preuve. Depuis deux années surtout les services que j'ai rendus à la Comédie française,
m'ont permis de croire,, que j'avais en quelque sorte, le droit de prétendre à une part de traite-
ment, pareille à celle de mes camarades, Chefs d'emplois, comme moi : vous n'ignorez pas
d'ailleurs, Monsieur le Ministre, que mes appointemens ne sont pas en rapport avec les dépenses
auxquelles je suis obligée.
J'ai encore, Monsieur le Ministre une faveur à vous demander, qui se trouve motivée par le
1. Mml! Augustine-Suzanne Brohan, née le 29 janvier 1807, obtint en 1821 le premier prix de comédie, entra en mai 1824 à l'Odéon
et en 1835 à la Comédie-Française. Elle avait à peine trente-cinq ans lorsqu'elle renonça au théâtre.
Tome XXXIV. 33
heureux si je pourrais vous être un jour de quelque utilité; comptez monsieur sur ma reconais-
sance et la parfaite estime avec la quelle j'ai l'honneur d'être
Votre très dévoué serviteur
Nicolô Paganini.
P. S. Ci joint le Programme
du concert
Paris 19. avril 1831
II
A M. La Porte
Monsieur
Sans entrer dans des détails d'intérêts de M. Spagnoletti je désire décidément qu'il conduise
mes concerts. A cet effet je vous prie de l'inviter de ma part, et je suis sûr qu'il ne se refusera.
Je vous prie aussi que dans mes répétition personne ne soit présente, excepté ceux qui sont
absolument nécessaires; C'est mon usage accoutumé.
J'ai l'honneur de vous saluer.
Nicolô Paganini.
1 Juin i83ï.
I
Vendredi soir
Chère bonne Elisa,
Ma fille a mis dans sa tête (et ce qui s'y loge une fois y tient diablement), elle a donc mis
dans sa tête qu'elle irait voir demain le Songe d'une nuit d'été, il ne me reste donc plus qu'à
faire la révérence, et à la conduire en mère bien élevée, au risque d'étouffer par cette abominable
chaleur, ainsi soit-il !
Veuillez être assez bonne pour nous garder un billet pour demain et dites à Aline, à quelle
heure elle pourra venir le prendre.
Mille amitiées de chez nous, pour chez vous.
Suzanne Brohan1.
II
Monsieur le Ministre,
J'ai déjà pu apprécier votre bienveillance, pardonnez moi donc, si je viens encore en solliciter
une preuve. Depuis deux années surtout les services que j'ai rendus à la Comédie française,
m'ont permis de croire,, que j'avais en quelque sorte, le droit de prétendre à une part de traite-
ment, pareille à celle de mes camarades, Chefs d'emplois, comme moi : vous n'ignorez pas
d'ailleurs, Monsieur le Ministre, que mes appointemens ne sont pas en rapport avec les dépenses
auxquelles je suis obligée.
J'ai encore, Monsieur le Ministre une faveur à vous demander, qui se trouve motivée par le
1. Mml! Augustine-Suzanne Brohan, née le 29 janvier 1807, obtint en 1821 le premier prix de comédie, entra en mai 1824 à l'Odéon
et en 1835 à la Comédie-Française. Elle avait à peine trente-cinq ans lorsqu'elle renonça au théâtre.
Tome XXXIV. 33