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Lettres d'artistes et d'amateurs
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2l8
L'ART.
très mauvais étât de ma santé. Je voudrais jouir du même privilège que ceux de mes camarades
auxquels vous accordez annuellement deux mois de congé.
Dans ces conditions seulement, je pourrais continuer une profession, que Ton me presse de
quitter à cause de la fatigue et du peu de bénéfice qu'elle m'apporte.
Je prie votre excellence de vouloir bien apprécier, que mes demandes ne dépassent en rien,
les usages de la Comédie, et que les douze mille francs que je sollicite avec deux mois de
congé, par an, sont justement les conditions de l'engagement de Mademoiselle Plessy.
Je m'en remets, Monsieur le Ministre à votre justice, et votre bienveillance, pour espérer
que vous voudrez bien prendre mes demandes en considération, et me mettre en étât de conserver
une position qui peut être secourable à la Comédie française avec le zèle que je désire y
apporter.
Je suis Monsieur le Ministre,
De votre excellence
La très humble et très obéissante
servante
A. Brohan1.
De la Comédie française sociétaire.
Le g février 1847.
III
Cher Monsieur Lassabathie, quand j'ai eu le plaisir de vous rencontrer hier au ministère,
vous m'avez dit que vous aviez quelque chose à me demander. Je répète tout le jour, et je ne
peux aller vous faire ma visite, mais je serais si charmée de pouvoir faire quelque chose qui vous
fut agréable, que je vous prie de me dire vite vite de quoi il est question.
Croyez cher Monsieur à mes meilleurs sentiments
224. r. de Rivoli M. Brohan2.
L'enveloppe, çfui ùorte le timbre postal de Taris 7 novembre 66, est adressée comme suit :
Monsieur Lassabathie3
Au Conservatoire de
Musique et de déclamation
fg Poissonière.
1. M""= Joséphine-Félicité-Augustine Brohan, fille de M™ Suzanne Brohan, née à Paris, dans l'ancien hôtel de Rambouillet, le
2 décembre 1824, remporta le second prix de comédie à l'âge de treize ans et le premier l'année suivante. A quatorze ans et demi elle
débuta au Théâtre-Français dans Tartuffe et dans les Rivaux d'eux-mêmes ; elle a pris sa retraite en février 1808.
2. M"'" Emilie-Madeleine Brohan, fille de M,ne Suzanne Brohan, est née à Paris le 21 octobre !833. En i85o, elle remporta au Conser-
vatoire le prix de comédie et débuta le i5 septembre au Théâtre-Français dont elle est une des sociétaires le plus justement applaudies.
3. Suivant un renseignement que nous devons à l'obligeance de M. Ambroise Thomas, membre de l'Institut, Directeur du Conservatoire
National de Musique et de Déclamation, M. Lassabathie est entré au Conservatoire, comme Administrateur, le 10 juillet 1864; il a été admis
à la retraite le 1" juin 1871 et est décédé le 5 décembre delà même année.
L'ART.
très mauvais étât de ma santé. Je voudrais jouir du même privilège que ceux de mes camarades
auxquels vous accordez annuellement deux mois de congé.
Dans ces conditions seulement, je pourrais continuer une profession, que Ton me presse de
quitter à cause de la fatigue et du peu de bénéfice qu'elle m'apporte.
Je prie votre excellence de vouloir bien apprécier, que mes demandes ne dépassent en rien,
les usages de la Comédie, et que les douze mille francs que je sollicite avec deux mois de
congé, par an, sont justement les conditions de l'engagement de Mademoiselle Plessy.
Je m'en remets, Monsieur le Ministre à votre justice, et votre bienveillance, pour espérer
que vous voudrez bien prendre mes demandes en considération, et me mettre en étât de conserver
une position qui peut être secourable à la Comédie française avec le zèle que je désire y
apporter.
Je suis Monsieur le Ministre,
De votre excellence
La très humble et très obéissante
servante
A. Brohan1.
De la Comédie française sociétaire.
Le g février 1847.
III
Cher Monsieur Lassabathie, quand j'ai eu le plaisir de vous rencontrer hier au ministère,
vous m'avez dit que vous aviez quelque chose à me demander. Je répète tout le jour, et je ne
peux aller vous faire ma visite, mais je serais si charmée de pouvoir faire quelque chose qui vous
fut agréable, que je vous prie de me dire vite vite de quoi il est question.
Croyez cher Monsieur à mes meilleurs sentiments
224. r. de Rivoli M. Brohan2.
L'enveloppe, çfui ùorte le timbre postal de Taris 7 novembre 66, est adressée comme suit :
Monsieur Lassabathie3
Au Conservatoire de
Musique et de déclamation
fg Poissonière.
1. M""= Joséphine-Félicité-Augustine Brohan, fille de M™ Suzanne Brohan, née à Paris, dans l'ancien hôtel de Rambouillet, le
2 décembre 1824, remporta le second prix de comédie à l'âge de treize ans et le premier l'année suivante. A quatorze ans et demi elle
débuta au Théâtre-Français dans Tartuffe et dans les Rivaux d'eux-mêmes ; elle a pris sa retraite en février 1808.
2. M"'" Emilie-Madeleine Brohan, fille de M,ne Suzanne Brohan, est née à Paris le 21 octobre !833. En i85o, elle remporta au Conser-
vatoire le prix de comédie et débuta le i5 septembre au Théâtre-Français dont elle est une des sociétaires le plus justement applaudies.
3. Suivant un renseignement que nous devons à l'obligeance de M. Ambroise Thomas, membre de l'Institut, Directeur du Conservatoire
National de Musique et de Déclamation, M. Lassabathie est entré au Conservatoire, comme Administrateur, le 10 juillet 1864; il a été admis
à la retraite le 1" juin 1871 et est décédé le 5 décembre delà même année.