Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 4)

DOI Heft:
Notre bibliothèque
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0080

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
NOTRE BIBLIOTHÈQUE

« notre éducation qui, sous le rapport artistique, est véritable-
ment déplorable » ; — qui oserait garantir que ce qu'il écrivait
alors a cessé d'être exact ? « Il ne suffit pas qu'un pays ait des
écoles spéciales pour former des artistes, il faut encore que
l'instruction publique soit dirigée de façon à leur faciliter une
clientèle, et le titre d'Arts d'agrément que l'Université emploie
si dédaigneusement quand il s'agit d'études relatives au dessin,
prouve combien peu notre corps enseignant soupçonne dans
quel sens doivent être dirigées les réformes que le pays
réclame pour l'instruction publique. C'est à l'initiative privée
qu'il appartient de faire les premiers efforts pour répandre
l'instruction pratique1. «Tant que l'éducation artistique restera
ce qu'elle est en France, où plus que partout ailleurs elle
devrait être complète, excellente, pratique dans toutes les
directions, et profondément féconde dans toutes ses applica-
tions, le Parlement, trop naturellement, ne comprendra pas,
en réalité, l'immense utilité des Musées; il n'y aura que

cccxxx

Notice sur D. Riocreux, Conservateur du Musée céramique de
Sèvres, par Ambroise Milet, chef de la fabrication à la
manufacture de Sèvres. Un volume petit in-40 de 12G pages.
Librairie de l'Art, J. Rouam, imprimeur-éditeur, 33, avenue
de l'Opéra, Paris, et Remington and Co., Publishers, 134,
New Bond Street, London, i8S3.

C'est à M. de Liesville qu'est due l'heureuse initiative de
la formation d'un comité pour élever un tombeau à Denis-Désiré
Riocreux, cet homme de bien, cet excellent citoyen à qui la
France doit, sinon la première pensée, du moins l'existence
et les brillants développements du Musée céramique de Sèvres.

« Un intervalle de près de dix ans s'écoula avant que le

tombeau pût être érigé. » M. Riocreux est mort le 28 février

1872, âgé de plus de quatre- des institutions de luxe, et

vingt-un ans — et c'est le leur budget continuera à être

3o novembre 1881 qu'a eu .___J~—" ce qu'est le budget du Musée

lieu la cérémonie d'inaugura- de Sèvres, « dérisoire ». Au

A

tion du monument funéraire. __-— point de vue de la richesse

Trésorier du comité, Q |p| [ Q f| (|J'X nationale, des intérêts bien

M. Ambroise Milet a tenu à | ^..„,„„„,„„ _„ ' compris du pays, c'est plus

rendre de son côté un der- que navrant, c'est désas-

nier hommage au digne et CONSERVATEUR treux ; nous ne cessons de le

savant Conservateur du Mu- Qy gÈmmm 0OÈVRES 'ff** f ^ ^ t0nS'

sée céramique en lui consa- _ n ayant d'autre mérite que

crant une excellente étude, + I87Z d'avoir emboîté le pas après

« corollaire et complément Prosper Mérimée dont le

du tombeau ». Impossible de * patriotique cri d'alarme re-

mieux « retracer une vie très ^ FAM[LLE ( g0 AM|S ™onte à 1862. Vingt et un

simple en elle-même et pour- ans se sont écoulés et un

tant bien remplie » ; si elle
a été « fort unie en ses dif-
férentes phases », elle s'est
« principalement attachée à
une œuvre capitale », et elle
doit, comme l'a fort bien jugé

homme aussi compétent que-
le chef de la fabrication à la
Manufacture de Sèvres en
est encore réduit à proclamer
que le budget de l'admirable
Musée dû aux prodiges de

M. Milet, « servir d'exemple savoir, de goût et d'économie

salutaire ». inimaginable accomplis par

Si l'histoire du Musée de Sèvres est absolument admirable
en ce qui concerne Riocreux qui, pour le créer, le classer, le
développer sans cesse, a constamment fait preuve d'un dévoue-

ment sans bornes, elle n'est guère à l'honneur des gouvernants.
« De budget pour cette entreprise, il n'en est presque pas
question à l'origine; et plus tard il devient et reste dérisoire. »
Le pouvoir a toujours subi la triste influence routinière qui
domine aveuglément l'enseignement officiel en matière d'art.
Il y a dix ans que M. René Ménard le constatait dans la
Ga^e'te des Beaux-Arts qu'il dirigeait alors, — à propos de

t. Ga\ette des Beaux-Arts, tome Ier de 1873, page 175.

Riocreux, qui a trouvé en M. Champfleury le continuateur
par excellence de son œuvre, que ce budget continue à être
« dérisoire ». Puisse la voix autorisée de M. Ambroise Milet
être enfin entendue ! Riocreux dont « l'existence toute de
labeur et de bienveillance, toute de dévouement à une œuvre
éminemment utile, a atteint par des moyens simples, persévé-
rants, un résultat vraiment grandiose, qui excite l'admiration
et la reconnaissance. », Riocreux ne formulerait pas d'autre
vœu et n'en désirerait pas plus ardemment la réalisation.

Paul L e r o i.

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
Annotationen