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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

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Berggruen, Oskar: L' oeuvre de Rubens en Autriche, [1], Le portrait
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https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0143

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Frise composée par Pierre-Paul Rubens.

Fac-similé de la gravure de Lucas Vorsterman.

L'OEUVRE DE RUBENS EN AUTRICHE1

LE PORTRAIT
m

près avoir examiné les plus importants portraits du maître
dont les collections de Vienne peuvent se glorifier, tournons-
nous vers les œuvres du grand portraitiste qui brillent d'un
moins vif éclat, mais qui suffiraient à elles seules pour
conserver à jamais le nom de leur auteur. Au musée du
Belvédère, nous devons nous arrêter d'abord devant deux
portraits qui font pendants, quoique , leurs dimensions, plus
grandes que nature, soient un peu différentes2, je veux dire
les portraits de Charles le Téméraire et de son beau-fils,
l'empereur Maximilien Ier d'Autriche. A ces peintures la
main du maître seule a touché et on les a trouvées dans sa
succession3; on ne peut plus savoir dans quel but Rubens
les avait entreprises, à une époque qu'il faut placer avant
son voyage pour Paris, en 1622, et pourquoi il les a conser-
vées chez lui. Ces portraits d'apparat sont empreints d'un
grand sentiment décoratif qui éclate dans la pose et dans les magnificences du costume ; ils sont
d'une parfaite conservation et comptent, par la fermeté, la largeur et la transparence du coloris,
parmi les meilleurs morceaux de peinture que le maître flamand ait produits. L'artiste a très
bien caractérisé ces deux figures historiques, surtout celle de l'infortuné rival de Louis XI, dont
la ressemblance physique nous paraît mieux réussie que celle du « dernier chevalier », qui, par
sa mâle beauté et ses allures romanesques, avait gagné le cœur et obtenu la main de la riche
héritière de Bourgogne. Il est vrai qu'au Belvédère on ne peut regarder cette figure de Maximilien
sans penser à la merveilleuse peinture de Durer. Je veux parler du portrait que celui-ci a peint
d'après un saisissant dessin qu'il avait fait de l'empereur, en i5i8, à Augsbourg, un jour où
celui-ci, au milieu des tracas de la Diète, avait pourtant accordé une séance à son peintre
favori. Certes, si Rubens avait connu ce portrait de Durer, il aurait mieux saisi la physionomie
si expressive et si profondément empreinte du caractère de la race à laquelle appartenait le grand
empereur de la Renaissance allemande. Les documents que le maître flamand avait sous la main

1. Voir l'Art, 4" année, tome II, page 153, et tome IV, page 3oq.

2. Les anciens catalogues du musée du Belvédère donnent l'un de ces portraits pour celui de Philippe le Bon, duc de Bourgogne et
père de Charles le Téméraire. L'excellent catalogue que le directeur actuel, M. le chevalier d'Engerth, vient de publier en vue du futur
arrangement de la collection impériale dans le splendide musée qui doit s'ouvrir en 1886, rétablit la vraie dénomination de ce portrait.
(Smith, IX, page 3o,2.) Dans le futur musée impérial, les portraits de Maximilien et de Charles le Téméraire porteront les numéros 1173
et 1174- (Catalogue du chevalier d'Engerth, tome II, page 3q6.)

3. Vv. Noël Sainsbury, Original unpublished papers illustrative of the life of Sir P. P. Rubens, page 23q, a" q5, 96.
 
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