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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Deshayes, Émile: Considérations sur l'histoire de l'estampe japonaise
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0021

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CONSIDÉRATIONS SUR L'HISTOIRE, ETC. 9

pendant de tout métier, où, depuis Kanaoka (ix° siècle),
bien des grands maîtres ont mis eux aussi de leur
âme et de leur personnalité -, et ne pas craindre de
signaler l'écueil où est venue échouer toute une école 1
préoccupée à l'excès des tours de mains de l'impri-
meur et qui sans cela pouvait conquérir une grande
place, même parmi ses rivales européennes.

Nous laissons, autant que possible, à cet essai les
tournures de phrases et les termes employés par le
traducteur, nous contentant de supprimer les répéti-
tions inutiles.

« Si l'esprit d'imitation, inné dans la nature
« humaine, a conduit à l'invention du dessin, il est
« naturel que ce même esprit ait conduit à l'inven-
« tion de l'estampe. Le dessin, cependant, tout en
« partant de l'esprit d'imitation, n'est véritablement
« complet que lorsqu'il s'y mêle quelque conception
« idéale. C'est précisément cette conception idéale
« qui en fait une œuvre d'art. Un dessin fait par un
« homme de génie peut être supérieur à l'œuvre de
« la nature elle-même et atteindre la perfection.

« Il n'en est pas de même de l'estampe; n'étant
a de son essence autre chose que la reproduction
« d'un dessin, elle commence et finit par l'imitation
« et ne peut s'élever au delà, si merveilleux que
« soient les résultats, qui permettent parfois de con-
« fondre la copie et l'original.

« Elle a cela de commun avec la photographie.

« L'estampe est une source d'information impor-
« tante pour l'étude de la peinture et 'pour les indus-
ce tries artistiques, lorsqu'on ne peut puiser ses rensei-
« gnements sur les originaux eux-mêmes. Sa valeur
« dépend précisément de sa plus ou moins grande
« exactitude dans la reproduction des originaux. Elle
« ne peut prétendre être classée parmi les beaux-arts,
a Une' de ses conditions essentielles est la couleur.

« Tirée simplement en noir, elle donne certes
« déjà l'idée d'une peinture originale, mais elle est
« insuffisante pour servir à l'étude.

ce Les couleurs d'une estampe doivent avoir l'as-
« pect de couleurs posées au pinceau, et cela s'obtient
« en exerçant des pressions variées sur la planche
et gravée.

1. L'Ecole populaire, dont Iwaa Matabei est considéré comme le fonda-
teur, et qui nous fournit les renseignements les plus précis, les plus détaillés
et les plus amusants que nous puissions avoir sur le Japon. On trouve là le
Japon chez lui, se portraicturant lui-même et pour lui-même, dans tous les
détails de son existence, nous révélant ses croyances, ses goûts, ses modes,
ses engouements, ses vices même ; tantôt sérieusement, tantôt en raillant et
cela sans souci des regards indiscrets et de ce « qu'en-dira-t-on », qui semble
tant préoccuper les jeunes générations depuis qu'elles sont venues en Europe
étudier nos civilisations.

Tome LV.

Estampe de Koriousaï (xviii" siècle).
 
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