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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Courrier de l'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0035

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COURRIER DE L'ART

MUSÉE DE LAON

Grâce à l'énorme réclame à laquelle se livra M. Albert
Wolff qui se posait en critique d'art impeccable, probable-
ment parce qu'il était dépourvu de goût et écrivait de barbare
façon, une énorme toile au titre prétentieux de Solum
Patrice, exposée au Salon de 1885, valut à son auteur,
M. Pierre Fritel, une bourse de voyage; l'État eut la
faiblesse d'acquérir cette œuvre d'un mérite plus que con-
testable. On sait ce qu'est devenu le talent que M. Albert
Wolff attribuait à M. Fritel.

Quant à Solum Patrice, le Gouvernement, pour s'en
débarrasser, a fini par en encombrer le Musée de Laon
qu'on ne saurait trop plaindre d'être victime d'une telle
faveur.

MUSÉE DE MONTPELLIER1
I

Nous avons annoncé, d'après une dépêche adressée au
journal le Temps, un legs fait à l'important Musée Fabre,
de Montpellier. Désireux de donner à nos lecteurs le plus
de détails possible au sujet de cette libéralité, nous nous
sommes adressé à Montpellier à une personne éminemment
compétente qui nous a répondu que « ce legs n'a existé
que dans l'imagination du Temps » et a obligeamment
ajouté les explications rectificatives suivantes :

« M. Adolphe Ricard était archéologue. Il a légué à la
Société Archéologique dont il était le secrétaire, sa collec-
tion de médailles et une rente de mille francs. Le ou les
tableaux légués au Musée n'ont pas de valeur artistique
réelle, ils n'ont qu'une valeur historique. »

II

Nous apprenons aussi que les exécuteurs testamen-
taires d'Élie Delaunay n'ont guère compris ce qu'ils
devaient et au regretté maître et à un Musée aussi remar-
quable que celui de Montpellier. Celui-ci n'a reçu que
quatre dessins, qui sont insuffisants pour donner une idée
de la très haute valeur d'un tel artiste. Ce sont ■— nous
copions textuellement :

i° Femme agenouillée (simple croquis);

3° Christ (étude de draperie sur papier calque);

3° Apôtre (étude de draperie rehaussée de blanc);

4° Génie (bon dessin, crayon noir, rehaussé de blanc).

III

Le Musée Fabre est confié à la savante direction de
M. Ernest Michel, Directeur de l'École des Beaux-Arts de
Montpellier, ancien Inspecteur de l'Enseignement du
Dessin, Grand Prix de Rome, chevalier de la Légion
d'Honneur et officier de l'Instruction publique. Ce très
zélé et très intelligent fonctionnaire a publié une neuvième
i. Voir l'Art, 19° année, tome I", page 188.

édition, remaniée avec les plus grands soins, du Catalogue
des Peintures et Sculptures exposées dans les Galeries du
Musée Fabre de la Ville de Montpellier 1. Il l'a fait pré-
céder d'une Notice historique et suivre d'une Notice sur
les principales Œuvres d'Art existant dans cette ville en
dehors des galeries du Musée, initiative qu'on ne peut
trop chaleureusement louer et que nous désirons vivement
voir imiter par tous les Catalogues de Musées de pro-
vince.

La Notice historique consacrée au Musée de Mont-
pellier est accompagnée d'une série de renseignements
biographiques qui font connaître les principaux bienfai-
teurs de la précieuse collection municipale :

Francois-Xavier-Pascal Fabre, Jean-Pierre Collot,
Antoine-Louis-Joseph-Pascal Valedau, Charles-Emile
Saint-Étienne, Louis-Alfred Bruyas, Pierre-Frédéric
Peyson et Alexandre Cabanel.

M. Ernest Michel a de plus très fidèlement reproduit
et publié les signatures des diverses oeuvres d'art du
Musée.

Paul Leroi.

MUSÉE DE SOISSONS

Sur la proposition de M. Em. Collet, le zélé conserva-
teur des collections, M. le maire de Soissons a demandé
au Conseil municipal de voter l'appropriation et l'aména-
gement de trois nouvelles salles, ce qui a eu lieu.

Un artiste soissonnais d'un réel mérite, M. Eugène
Salingre, est mort, l'automne dernier, en léguant à la ville
un tableau de Gibier, qui avait figuré au Salon de 1867,
et un Portrait de dame, miniature de Corbin. A la vente
après décès de M. Salingre, le Musée acquit cinq de ses
tableaux : Jeune Fille, Martin-Pêcheur, le Rémouleur,
Pic-Vert et Vue du faubourg de Crise ; un Plat de Delft,
un Plat de Rouen et un Saladier patriotique.

Le tableau d'Eugène Giraud : Dans une Posada, peint
en i853, a été attribué, par le Gouvernement, à la collec-
tion municipale de Soissons.

Citons encore, parmi les acquisitions de la ville : le
Château d'Armentières, aquarelle par Baraquin ; Somno-
lence, peinture de Mme Marie Nicolas; Portrait de Louis
de Bourbon, comte de Soissons, dont le peintre est
inconnu ; Monnaies gauloises du camp de Pomêniers ;
Chef-d'œuvre fait, avant la Révolution, par Mosines, de
Soissons, pour sa réception dans la corporation des
maîtres peintres de cette ville ; Cathédrale de Soissons,
lithographie de Louis Haghe ; Eglise de Bruyères, litho-
graphie par Sagot ; et, en fait de gravures, les portraits de
Jeanne d'Arc, de Gaspard de Coligny, de plusieurs
membres de la famille d'Estrées, de Molière, de Jean et
Louis Racine, du maréchal Serrurier, de Chastenet de
Puységur, député du clergé du Berry aux États-Généraux

1. In-8* de 266 pages, Montpellier, Imprimerie Serre et Ricome,
rue Vieille-Intendance, 5.
 
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