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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Gabillot, Cyrille: Jean-Baptiste Hüet et l'ancienne Académie de peinture er de sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0145

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Titre composé et gravé par j. B. Hûet.
(D'après une épreuve tirée de la collection de M. Bouillon.)

Jean-Baptiste-Marie Hûet (1745-1,811), « peintre dans
le génre des animaux », eut pour maîtres Dagommer, de
l'Académie de Saint-Luc, Le Prince et Boucher.

Il suivit aussi les cours professés à l'Académie royale
de peinture et de sculpture. L'Académie, tous les trois
mois, distribuait à ses élèves des prix qu'on appelait les
médailles du quartier. Or, dans les procès-verbaux des
séances de l'Académie on lit à la date du 28 mars 1767 :

Avant l'assemblée, Mrs les officiers en exercice pendant le
quartier, conjointement avec M" les Directeurs, Recteurs et adjoints
à Recteur, assemblés pour juger les prix qui sont donnés tous les
trois mois sur les académies des élèves, ont accordé :

Le premier à Stouff, sculpteur;

Le second à Cozette, peintre;

Le troisième à J. B. Hûet, peintre.

Les meilleurs élèves, après épreuve d'une figure acadé-
mique et d'une esquisse, étaient admis, vers la fin de
l'année, à concourir pour ce qu'on nommait les grands
prix. Les tableaux ou bas-reliefs ayant mérité ces prix
étaient exposés le jour de la Saint-Louis dans une des
salles de l'Académie (la petite salle ronde qui précède la
Galerie d'Apollon au Louvre). Il est fort probable que
Htiet essaya de prendre part à ces concours; ce qui est
certain, c'est qu'il n'y obtint aucun résultat. Se sentant

1. Les Httet, Jean-Baptiste et ses trois fils, monographie admi-
rablement illustrée de la façon la plus artistiquement instructive et
qui est l'un des plus brillants succès de la collection des Artistes
célèbres, ont pour auteur M. C. Gabillot, dont les ardentes et
consciencieuses recherches ont si heureusement remis en lumière
l'éminent animalier du xvin" siècle.

M. Gabillot s'est littéralement dévoué à arracher à un juste
oubli la mémoire de Jean-Baptiste Hûet. Il est de la race de ces
dignes lettrés à qui rien ne semble être fait tant qu'il leur reste
quelque chose à faire. Aussi les Hûet étaient-ils à peine publiés que
l'auteur recommençait ses patientes recherches. C'est le résultat de
ses intelligentes investigations que nous sommes heureux de publier
aujourd'hui.

(Note de la Rédaction.!

décidément peu de vocation pour le genre académique, et
ayant au contraire une grande facilité pour les animaux,
Jean-Baptiste prit le parti de se présenter aux suffrages de
l'Académie comme peintre d'animaux1. Il fut agréé dans
la séance du 3o juillet 1768; on lit en effet à cette date
dans les procès-verbaux des séances :

Le sieur Jean-Baptiste Hûet, né à Paris, peintre dans le genre
des animaux, a présenté de ses ouvrages; la Compagnie après avoir
pris les voix à l'ordinaire et reconnu sa capacité a agréé sa présen-
tation. M. le Directeur lui ordonnera ce qu'il doit faire pour sa
réception.

Après son « agréement » comme on disait alors, Jean-
Baptiste fit assez vite le tableau qui lui avait été ordonné
par le Directeur Lemoyne pour sa réception, laquelle eut
lieu un an après, le 29 juillet 1769 :

Le sieur Jean-Baptiste Hûet, peintre dans le genre des animaux,
agréé le 3o juillet 1768, a présenté le tableau qui lui avait été
ordonné pour sa réception, représentant « un dogue qui attaque des
oyes sauvages ». Les voix prises à l'ordinaire, l'Académie a reçu et
reçoit le sieur Hûet académicien, pour avoir séance dans ses assem-
blées et jouir des privilèges, prérogatives et honneurs attribués à
cette qualité, à la charge d'observer les statuts et règlements de
l'Académie, ce qu'il a promis en prêtant serment entre les mains de
M. Le Moyne, Directeur et Recteur.

(Procès-verbaux.)

En marge les chiffres 24 et 8, qui indiquent que Hûet fut reçu
par 24 voix contre 8.

Quelques années après, Htiet crut avoir sujet de se
plaindre de l'Académie, voici dans quelles circonstances :

1. On sait que l'ancienne Académie était un corps ouvert, dont
le nombre des membres n'était pas limité : un artiste se sentant
quelque talent pouvait toujours présenter ses ouvrages et obtenir
le titre d'agréé, qui lui donnait le droit de se dire peintre du roi et
d'exposer aux Salons ; il devait faire ensuite un tableau, ordonné
par le Directeur, et sur ce tableau l'Académie le recevait définitive-
ment comme académicien. Si le tableau était refusé, ce qui arrivait
rarement, le postulant perdait son titre d'agréé. Tel fut, par exemple,
le cas d'Eschard, dont on trouvera le nom un peu plus loin.
 
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