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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Le cent-onzième Salon de Paris et Le cent-vingt-cinquième Salon de Londres, [5]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0156

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En relatant la très impartiale opinion de critiques anglais sur le dernier Salon de
la Royal Academy, nous avons tenu à prouver que notre propre jugement, si sévère
qu'il soit, est rendu en saine compagnie.

A part quelques exceptions tellement rares qu'elles confirment avec éclat la règle,-
la médiocrité infatuée et la nullité sans bornes régnaient en souveraines indiscutées à
Burlington House, tout comme aux Champs-Elysées et presque à l'égal du Champ
de Mars, ce qui n'est certes pas peu dire.

Le président, Sir Frederick Leighton, commet plus que jamais du grand art de la
force de Farewell! de Hit! d'Atalanta, de Ri^pah, de Corinna of Tanagra et de The
Frigidarium. M. Bouguereau est vraiment un très grand maître — ni plus ni moins
— à côté de ces pauvres machines-là. On n'a pas d'idée du dessin rond, veule,
mesquin, sans trace d'accent, de ce dessin caractéristique du genre de talent que pra-
tique le noble Baronet installé au fauteuil présidentiel qu'illustrèrent Sir Joshua
Reynolds et Sir Thomas Lawrence. Mais il a sur ces célèbres devanciers l'inappré-
ciable supériorité d'être Born Président of the Royal Academy'-, ainsi que nous le
disait un fort galant homme, qui accentuait du plus fin sourire ce mot si spirituelle-
ment acéré.

Ce qu'il y a de très fâcheux dans le cas de Sir Frederick, c'est que s'il est « né Pré-
sident », il ne soit point né artiste. D'aucuns prétendent que cela eût mieux valu. Il est
vrai, pour ne rien celer, que les peintres soutiennent qu'il est, en compensation, un
sculpteur éminent et que les statuaires le renient en prétendant qu'il est, très probable-
ment, un grand peintre.

La vérité, c'est que sa sculpture est aussi dénuée de toute originalité que ses
tableaux, lesquels ont constamment été proprets, lisses, fades, anti-coloristes, vierges
de toute expression à l'égal de certaines peintures à la cire dépourvues de style.
Incapable d'imprimer du caractère à une figure, Sir Frederick multiplie à l'infini les
plis des vêtements et s'imagine que, par cet expédient, il se rapproche des maîtres
illustres dont la simplicité des moyens, la large exécution contribuent au contraire
si puissamment à l'immortelle allure.

Quoi qu'il tente, le faire de Sir Frederick Leighton demeure invariablement petit.

Chose étrange, ce même homme représente, au physique, plus qu'à souhait. Il est
éminemment décoratif, et lorsqu'il monte au fauteuil présidentiel ou plutôt sur son

1. Voir l'Art, 19° /Sl^lsN année, tome I", pages 200, 233
et 252, et tome II, ^*s^mXWi£kSÊSÈik^ paçes 23, 33, 52
et 101. ^sSilÉI&5^ st^ÊÈÊÊÊ^'-*'— ^§

2. Né Président de „#SÈk la KoXal Aca

demy.

Encadrement composé pour les Componimenti Poetici per l'Ingresso Solenne alla Dignita di Procuratore di S. Marco
per Merito di Sua Eccellen^a II signor Gian-Francesco Pisani.
 
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