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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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DCCXVI

Publications de la maison Paul Ollendorff, 28 bis, rue
Richelieu. I. Variétés limousines. — Portraits du vieux
temps, par Emile Fage. In-18 de ix-Sig pages.

II. La Fête, par René Maizeroy. In-18 de 314 pages.

III. Honneur, Patrie, par Pierre Mael. Septième
édition. In-18 de 318 pages.

IV. L'Ame folle, par Georges Lorin. In-18 de

247 pages. . .....

V. A Travers chants, par Maurice Lefèvre. Pré-
face de M. Jules Glaretie, de l'Académie française.
Couverture par J. Chéret. Deuxième édition. In-18 de
287 pages.

M. Emile Fage qui a rendu les plus grands services au
département de la Corrèze — il a en dernier lieu fondé
un Musée à Tulle — M. Fage est un lettré délicat et très
érudit. On éprouve un vif plaisir à le lire et il est à désirer
que son fécond exemple trouve en province de nombreux
imitateurs.

L'auteur des Causeries limousines expose excellemment
le but qu'il a poursuivi en traçant ces Portraits du vieux
temps : « Michelet disait quelquefois aux jeunes gens
qu'il honorait de son amitié et de ses conseils, qu'une des
meilleures et des plus profitables occupations auxquelles
ils puissent se livrer, une fois rentrés chez eux, pour se
délasser des soucis professionnels, serait d'étudier l'his-
toire locale dans les monuments de la contrée, dans ses
hommes célèbres, ses faits et gestes, ses traditions et ses
légendes; de la révéler à ceux qui l'ignorent, de la mieux
faire connaître à ceux qui ont la curiosité des choses
anciennes.

« Tant de gens vivent dans leur province, même dans
leur propre ville, sans rien savoir de son existence, de ses
annales, de ses illustrations ! Ils apprécieraient mieux leur
pays et l'aimeraient davantage, s'ils comprenaient le lan-
gage des édifices et des vestiges que les siècles leur ont
légués;, s'ils n'étaient pas étrangers aux actions de leurs
devanciers, indifférents aux leçons et aux œuvres qu'ils en
ont reçues. »

On ne pouvait mieux appliquer le conseil de Michelet
que ne l'a fait M. Fage en rappelant l'attention sur « une
variété d'esprits peu connus, qui parurent au xvie siècle ;
qui attirèrent, par les talents dont ils étaient doués et le
rôle qu'ils jouèrent, les regards de leurs contemporains
sur leurs actes et leurs ouvrages, et dont les travers et les

fautes, aussi bien que les vertus et les mérites, peuvent
servir d'enseignement.

« Avec Madame des Loges, on pénétrera dans la meil-
leure société du règne de Louis XIII, et dans un des pre-
miers salons politiques et littéraires qui aient été ouverts
à Paris. La raison enjouée de cette femme supérieure,
son caractère, ses sentiments, sa modestie et sa piété, son
esprit de tolérance répandent sur les milieux qu'elle tra-
versa, et sur sa mémoire, un charme élevé et original,
que le voisinage et la renommée de la marquise de Ram-
bouillet ne sauraient éclipser totalement sans injustice.

« Eustorg de Beaulieu, musicien et poète, fut un
disciple de Marot et s'enrôla dans le groupe des nombreux
rimeurs qui fit cortège à la gloire du séduisant ami de
Marguerite de Valois. Sa vie accidentée comme un roman
nous découvre un coin de la Renaissance en province,
dans une petite ville perdue au milieu des montagnes,
éveillée déjà au goût des arts et des lettres, où il passa sa
jeunesse, et qu'il anima de ses aventures, de ses vers et de
ses chansons.

« Pierre de Montmaur, le parasite, eut autant d'érudi-
tion et d'esprit que pas un de son époque. Son amusante
et triste histoire nous édifie sur le sort qui est réservé à
l'esprit sans scrupule et à la science sans dignité.

« On voit, au contraire, avec Pierre de Besse, con-
seiller et prédicateur du roi Louis XIII, ce que peuvent,
sur la destinée de l'homme, le travail et le talent unis à
l'honnêteté; et quelle place il tint, malgré les restes de
barbarie qui gâtent ses sermons, dans l'éloquence de la
chaire au commencement du xvne siècle. »

Les lecteurs de M. Emile Fage seront unanimes à
reconnaître qu'il serait difficile de faire revivre avec plus
d'esprit, d'érudition et de goût, les quatre personnages
que son talent a tirés d'un injuste oubli.

La Fête est un recueil de brèves nouvelles que M. René
Maizeroy a dédiées « à Catulle Mendès, au Maître fémi-
niste (sic) ». Avec la meilleure volonté du monde je ne
parviendrai jamais à prendre M. Catulle Mendès pour un
maître, « féministe » ou pas ; je préfère constater que
M. Maizeroy a l'esprit à la fois observateur et fantaisiste.

Honneur, Patrie sert de conclusion et de couronne-
ment à la trilogie que M. Pierre Maël avait commencée
par ses deux autres romans Charité et Solitude. De nobles
sentiments recommandent cette œuvre.

L'Ame folle est un recueil de poésies que M. Georges
Lorin fait succéder à son autre volume de vers Paris-Rose ;
la forme est élégante, la rime est riche et l'accent souvent
personnel.
 
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