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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Dallières, Auguste: Les acquisitions des musées à la vente Spitzer, [1]
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Leroi, Paul: Le cent-onzième Salon de Paris et le cent-vingt-cinquième Salon de Londres, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0072

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52 L'ART.

les collections du British Muséum; les regrets seront moins amers peut-être maintenant que ce
beau calice nous est conservé. Il est sans doute loin d'être aussi somptueux que la coupe du roi
Charles V, mais enfin, faute de grives, dit le proverbe, il faut se contenter de merles; et ce
merle, pour n'être pas tout à fait blanc, est encore suffisamment rare pour qu'on ne le dédaigne
pas.

Auguste Dallières.

(A suivre.)

LE CENT-ONZIÈME SALON DE PARIS

et

LE CENT-VINGT-CINQUIÈME SALON DE LONDRES1

(suite)-

XXIII

Passons sous silence la section dite des Objets d'art ;
c'est agir charitablement, et revenons un instant à M. Oscar
Roty. Il le mérite à tous égards. Il ne se contente pas en
effet de pratiquer son art de la façon la plus élevée ; il
s'attache intelligemment à le populariser. A l'Exposition
universelle de 188g, il nous montrait, à côté de ses pré-
cieuses médailles et plaquettes, un bracelet, véritable
modèle de délicatesse ; un autre bracelet, plus important
encore, figurait parmi ses envois au Salon de 1891. Cette
année, son cadre contenait cette merveilleuse Médaille de
naissance : Maternité, l'œuvre la plus accomplie du Salon,
et,.de plus, l'exquise Plaquette pour Menu que M. Lozé
avait eu l'heureuse pensée de demander à l'éminent
artiste. Ce sont là des innovations charmantes ; leur
succès est trop grand pour qu'elles ne trouvent pas infail-
liblement leur application aux événements grands et petits
de la vie. Toute personne aisée aura bientôt à cœur, pour
peu qu'elle ait du goût, de se constituer artistiquement des
annales familiales en s'adressant à des maîtres tels que
MM. Chaplain et Roty.

XXIV

Messieurs les lithographes — et quels lithographes ! la
quantité au lieu de la qualité ! — messieurs les lithographes,
ligués d'intrigue avec la foule des graveurs sur bois et
avec les burinistes les plus médiocres, se sont livrés cette
année à une véritable débauche de vandalisme. Il n'y avait
qu'un seul graveur au burin digne de la médaille d'hon-
neur ; les connaisseurs désignaient à l'envi M. Adrien
Didier, dont le Portrait de Mllc Jnana Romani, d'après
M. Ferdinand Roybet, est une œuvre qui honore au plus
haut degré l'école française; la tête est un pur chef-d'œuvre.
Reconnaître le mérite d'un artiste d'aussi haute valeur,
d'un homme qui respecte trop son art, qui se respecte trop
lui-même pour ne pas se tenir en dehors de toutes menées
tortueuses, voilà qui, sous aucun prétexte, ne pouvait
convenir à une majorité de gens dépourvus de tout talent;

1. Voir l'Art, 19° année, tome i", pages 200, 2 33 et 252, et
tome ii, pages 23 et 33.

aussi se sont-ils empressés de donner leur mesure en
décernant la médaille d'honneur à la pitoyable estampe
des Bergers d'Arcadie, que Le Poussin, s'il revenait en
ce monde, ne pardonnerait jamais à M. Lamotte. Cette
planche, dans laquelle on chercherait en vain autre chose
que des défauts, a de plus l'apparence d'une mauvaise
gravure du xvne siècle complètement usée.

Tandis que M. Adrien Didier se montre artiste di primo
cartello, M. Achille Jacquet prouve dans les Tirailleurs,
d'après M. Edouard Détaille, qu'il possède à fond tout ce
qui s'apprend ; il ne lui manque que la flamme géniale.
Son frère Jules manque de tout; son enseignement à
l'École des Beaux-Arts doit être des plus étranges, à en
juger par son léna, d'après M. Meissonier. Que peut bien
professer de bon un homme qui commet une planche à ce
point détestable?

M. William Barbotin—■ Prix de Rome de 1884 —
appartient à l'élite des anciens pensionnaires de la Villa
Médicis ; c'est un buriniste savant et souple, qu'attend un
brillant avenir s'il continue, ainsi que nous en sommes
convaincu, à traiter ses planches avec les soins conscien-
cieux et le goût qui distinguent ses deux envois au Salon :
Au bord de la mer, d'après M. Colin,et son beau Portrait
de Lady Lavinia Bingham, d'après Sir Joshua Reynolds.
M. Emile Buland a très élégamment gravé le Portrait de
Mme Récamier, d'après Gérard. Un Portrait fait également
honneur au burin de M. Burney. A signaler aussi Deux
Portraits et Une Vocation, par M. Auguste Danse.

L'intrigue, ourdie contre les artistes d'un vrai talent,
visait principalement les aquafortistes qui, s'ils sont légion,
comptent dans leurs rangs le plus grand nombre de gra-
veurs d'un réel mérite, et à leur tête le premier de tous
les graveurs contemporains: nous avons nommé M.Théo-
phile Chauvel, qui a transformé un faible paysage de
Sir John Everctt Millais : Lingering Autumn, en une
estampe magistrale.

Les représentants de Feau-forte, justement écœurés, se
sont dignement retirés en déclinant toute solidarité avec
des jurés pour qui la question d'art était le moindre des
soucis.

On regrettait l'absence de M"e Léonie Valmon, et on
applaudissait au talent que MIle Gabrielle Poynot a prodi-
 
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