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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Rocheblave, S.: Les Horthemels
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0137

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La Fr a n c ii e ~ C o m té conquise pour i. a seconde fois (1674).
Réduction de la gravure de Marie-Madeleine-Horthemels, épouse Cochin, d'après la peinture de Ch. Le Brun.
« pour la Voûte de la Grande Gallerie (sic) de Versailles ».

LES HORTHEMELS

Ils étaient, dit-on, originaires de l'île de Walcheren,
Hollandais en tout cas L Au xvne siècle, vers la fin sans
doute, mais antérieurement à 1682, Daniel Hortbemels
vint s'établir comme libraire à Paris. 11 y épousa Marie-
Anne Peltier2, qui vivait encore en 17 i5, et put signer au
baptême du « petit Cochin ». Il mourut avant cette date,
étant maître-libraire de la paroisse Saint-Benoît. Il avait
eu de Marie-Anne Peltier trois fils et trois filles. Un seul
des fils nous est connu, Frédéric Horthemels, graveur
médiocre, né entre 1680 et 1688 environ, mort subitement
le 5 novembre 173S3. Il fut un des moins bons collabora-
teurs du Recueil de Crozat. On lui doit cependant le dessin
d'un bon portrait de Jacques Boileau, qu'a gravé l'aînée
de ses sœurs1. On retrouve aussi son nom dans cette
Description des Invalides, où l'on relève également celui

1. Les anciens dictionnaires donnent des dates fausses sur les
Horthemels. La Notice de M. Tardieu est venue les rectifier. Nous
la complétons de quelques détails découverts depuis Tardieu.

2. Tardieu dit Cellier. Mais MM. de Concourt ont publié l'acte
de baptême du « petit Cochin » en 1715 :

« Le 22 février a été baptisé Charles-Nicolas, né le jour d'au-
jourd'hui, fils de Ch. Nie. Cochin, graveur, et de Louise-Magdeleine
Horthemèle, son épouse, demeurant rue Saint-Jacques. Le parrain
Ch. Nie. Cochin, peintre, demeurant parvis N. D. de Bonne-Nou-
velle; la marraine Marie-Anne Peltier, veuve de M. Hortemèle,
maître libraire de cette paroisse, et ont signé tous. » (Extrait des
registres de la paroisse Saint-Benoît.) E. et J. de Goncourt, l'Art au
XVIII' siècle, Cochin.

3. Date inconnue à Tardieu. Donnée par les Nouvelles Archives
de l'Art français, i883, p. 358. Nous avons découvert, aux Archives
Nationales, le procès-verbal de .constat de sa mort. On le trouva
dans sa chambre, étendu sur le carreau.

4 Fred. Horthemels del. ad vivum. Maria Horthemels (Madame
Tardieu) sculpsit.

Et au bas : Sic oculos, sic ora gerit Bolleus, at ejus
Si cupis ingenium cernere, scripta lege.

Tome LV.

de Charles-Nicolas Cochin le père. Il est même permis de
croire que c'est à l'occasion de ce recueil que les Cochin
et les Horthemels entrèrent en rapport. L'ouvrage est
des dernières années de Louis XIV. Cochin épouse Made-
leine Horthemels le 10 août 1713, et Tardieu nous
apprend que Madeleine avait « terminé au burin plusieurs
grandes pièces de son mari d'après les peintures de l'église
des Invalides ». Cochin dut connaître la sœur par l'inter-
médiaire du frère, et il était naturel qu'il songeât à s'asso-
cier une femme si experte dans son art, et dont il pouvait
attendre tant de services.

Les trois sœurs sont plus avantageusement connues
que le frère. Ce furent trois burinistes d'un véritable
talent, toutes trois se distinguant par une exécution plus
soigneuse que savante, mais ferme, patiente, méticuleuse,
et toutes trois possédant une entente parfaite de leur
métier. Toutes les trois étaient nées à Paris. La première,
Marie-Anne, née en 1682, devenue veuve d'un écuyer du
nom de Germain Lecoq, épousa, le 20 octobre 1712, le
graveur Nicolas-Henri Tardieu L Elle a gravé elle-même,
d'après l'Albane, Le Brun et Mignard, quelques pièces
assez faibles qui datent sans doute de ses débuts. En
revanche, ses grands portraits sont vraiment de beaux
morceaux. A signaler surtout le Cardinal Thiard de Bissy,
et Gaston de Rohan-Soubise, d'après Rigaud; le Régent,
d'après Santerre ; la Duchesse d'Orléans (princesse Pala-
tine), d'après Rigaud, et Timoléon de Cossé-Brissac, abbé

i. Ces Tardieu furent aussi légion. Celui-ci eut un fils distingué,
Tardieu filius ; mais c'est à l'un de ses frères, Claude Tardieu, que
se rattache le graveur d'histoire P. Alex. Tardieu, né le 2 mars 1756,
mort le 3 août 1844. Alexandre Tardieu était le petit-fils de Claude,
donc le petit-neveu de Nicolas-Henri.

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