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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Bousquet-Boze, ...: Les paï-pi-bri
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0155

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LES PAI

-PI-BRI.

Le costume du Paï-pi-bri, d'une simplicité adamesque
avant le péché, se compose depuis peu d'un simple pagne,
importation de la pudique Albion. Ils se font sur la poi-
trine de légers tatouages en forme de rayons, adoptés par
une même tribu, une même famille ; ce tatouage leur per-
met de se reconnaître entre eux.

Avec leur tête rasée d'une façon particulière, dont les
détails dépendent du goût, de la fantaisie de chacun, mais
laissant en général une houppe de cheveux au sommet de

la tête, à la nuque et sur les tempes, avec les parties rasées
striées de petites raies régulières, ils donnent l'impression
d'une tête de clown.

De religion, ils n'en ont aucune; ils sont féticheurs et
tout leur est sujet d'adoration.

Ils sont polygames et achètent leurs femmes au prix
moyen de 65 francs pièce. Cette somme est majorée de
près du double — 108 francs — quand c'est un Européen
qui veut devenir acquéreur. A ce prix, les uns et les autres

peuvent s'offrir autant de femmes qu'ils en peuvent nourrir.
Ils n'ont pas d'écriture, à peine un idiome qui leur soit
particulier, et enfin, pour terminer cette rapide notice par
le point le plus caractéristique de leur état social, disons
que ces noirs, dont on a fait de fiers guerriers, sont con-
sidérés comme tellement inférieurs qu'ils sont employés
comme esclaves sur toute la côte du golfe de Guinée.

Ces races, en réalité barbares, sont destinées à se modi-
fier profondément ou même à disparaître. Il y aurait donc
un intérêt très sérieux à en conserver le souvenir, ne fût-ce
que pour se rendre compte du point de départ de leurs

transformations au contact de la civilisation européenne.
Certains artistes nous semblent mieux en position que
tous autres pour se consacrer à ces utiles études ; nous
voulons parler de ceux qui se parent du titre de « Peintre
du Ministère de la Marine ». Cette attache officielle ne
représente le plus souvent qu'une sinécure. Pourquoi ne
pas exiger d'eux qu'ils reproduisent fidèlement les types,
les mœurs, les coutumes des indigènes de nos colonies et
pays de protectorat? Leurs œuvres finiraient par constituer
une galerie documentaire des plus instructives.

Bousquet-Bozf. .

Canot des indigènes de la côte de Km".
 
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