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Molinier, Émile: Notes sur l'exposition de Madrid
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0029
NOTES SUR L'EXPOSITION DE MADRID.
i5
persans ou morisques provenant de Grenade ou de Palencia et qui soulèvent plus d'un problème
au point de vue de l'histoire de la fabrication.
La céramique, qui fut une des branches les plus brillantes de l'industrie morisque, a été
également bien représentée à l'Exposition; mais il faut avouer que, en dehors de deux ou trois
pièces d'un intérêt exceptionnel qui appartiennent au Musée archéologique de Madrid, c'est
surtout à MM. de Valencia et de Osma que Ton doit d'avoir pu contempler là-bas de beaux
spécimens des fabriques de Valence, de Teruel, de Manissès. Les collections de ces deux ama-
teurs sont tout à fait instructives et comptent également de nombreux spécimens de ces faïences,
brutales de facture, mais fort bien comprises au point de vue décoratif, que jadis j'ai, comme
tout le monde, à la suite de Davillier, baptisées du nom de Puente del Arzobispo : encore un
terme à retrancher, et pour cause, du vocabulaire céramique. Des faïences exécutées par des
Panneau en faïence peinte,
par Niccolô Francesco. (Musée de Séville.) — Dessin de L. Henry Poterlet.
Italiens en Italie, il n'y avait que des reproductions, entre autres une bonne copie d'un panneau
extrêmement curieux daté de i5o4 : un Arbre de Jessé, signé NICVLOSO FRANCISCO
ITALIANO ME FECIT, dont on trouvera ici un croquis.
Je m'aperçois que je n'ai soufflé mot des armes prêtées par l'Armeria et présentées avec un
goût délicat et une science au-dessus de tout éloge par M. de Valencia; ni de celles prêtées par
M. le marquis de Casa Torres ; mais c'est un sujet qu'on ne peut se borner à effleurer. J'y
reviendrai quelque jour peut-être dans l'Art après une nouvelle visite à l'Armeria, sous la
direction d'un amateur d'armes aussi épris de son métier. Qu'il me suffise pour aujourd'hui d'avoir
indiqué sommairement l'intérêt exceptionnel de l'Exposition de Madrid, qui, espérons-le, sera le
point de départ d'un mouvement de renaissance pour l'archéologie en Espagne.
Emile Molinier.
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persans ou morisques provenant de Grenade ou de Palencia et qui soulèvent plus d'un problème
au point de vue de l'histoire de la fabrication.
La céramique, qui fut une des branches les plus brillantes de l'industrie morisque, a été
également bien représentée à l'Exposition; mais il faut avouer que, en dehors de deux ou trois
pièces d'un intérêt exceptionnel qui appartiennent au Musée archéologique de Madrid, c'est
surtout à MM. de Valencia et de Osma que Ton doit d'avoir pu contempler là-bas de beaux
spécimens des fabriques de Valence, de Teruel, de Manissès. Les collections de ces deux ama-
teurs sont tout à fait instructives et comptent également de nombreux spécimens de ces faïences,
brutales de facture, mais fort bien comprises au point de vue décoratif, que jadis j'ai, comme
tout le monde, à la suite de Davillier, baptisées du nom de Puente del Arzobispo : encore un
terme à retrancher, et pour cause, du vocabulaire céramique. Des faïences exécutées par des
Panneau en faïence peinte,
par Niccolô Francesco. (Musée de Séville.) — Dessin de L. Henry Poterlet.
Italiens en Italie, il n'y avait que des reproductions, entre autres une bonne copie d'un panneau
extrêmement curieux daté de i5o4 : un Arbre de Jessé, signé NICVLOSO FRANCISCO
ITALIANO ME FECIT, dont on trouvera ici un croquis.
Je m'aperçois que je n'ai soufflé mot des armes prêtées par l'Armeria et présentées avec un
goût délicat et une science au-dessus de tout éloge par M. de Valencia; ni de celles prêtées par
M. le marquis de Casa Torres ; mais c'est un sujet qu'on ne peut se borner à effleurer. J'y
reviendrai quelque jour peut-être dans l'Art après une nouvelle visite à l'Armeria, sous la
direction d'un amateur d'armes aussi épris de son métier. Qu'il me suffise pour aujourd'hui d'avoir
indiqué sommairement l'intérêt exceptionnel de l'Exposition de Madrid, qui, espérons-le, sera le
point de départ d'un mouvement de renaissance pour l'archéologie en Espagne.
Emile Molinier.