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L'ART.
de médecine de Bordeaux, une forte étude de femme dont
le modelé est vrai et d'une grande souplesse, dans le torse
surtout, mais la draperie qui est de poids, si soulevée
qu'elle soit, nuit à l'ensemble. Le titre faisait rêver autre
chose. En revanche, il n'y a que de très chaleureux
éloges à adresser à l'Architecture, marbre destiné au tom-
beau de l'architecte Guérinot; le mouvement de l'élégante
figure est des plus heureux, il en est de même de l'expres-
sion. Le modelé est d'une extrême délicatesse; l'ensemble
d'un grand goût.
M. Alfred Boucher. Nous tenons l'artiste en trop
d'exécution, nous paraît promettre un véritable artiste ; le
jury, cette fois, a fait bonne besogne en lui attribuant une
médaille de deuxième classe, puisque médailles il y a.
A quand leur suppression? Il serait plus que temps de
mettre fin à cette vaine distribution de hochets.
M. Boverie nous a fait songer au regretté Ernest
Christophe dont le faire ne fut jamais exempt d'une cer-
taine dureté, mais qui se survit parce que ses créations
furent toujours fortement pensées. Un sentiment élevé
les inspira constamment ; elles en portent l'empreinte
profonde, témoin : Baiser suprême, cette dernière compo-
haute estime pour lui sition dans laquelle il
cacher que nous atten- ^sSÊ^. exhala en quelque sorte
dions autre chose de Ê^!^^'-toute son âme, ce noble
l'auteur d'Au But et de .ff^Pnp- artiste disciple de Rude,
A la terre, que sa Diane '''■«•^•aA qui professait pour lui
surprise — laquelle est 4fe^.^agÉBpfe une vive affection et l'ap-
une complète erreur — .... ■—™3~~JÇZ -^Sf pela à l'honneur de col-
et sa Nymphe à la co- - —~ JSÊÊf laborer au tombeau de
quille, dont le haut est àm*> " Godefroy Cavaignac.
par trop une réminis- /—3^ V ■* > M. Antonin Carlès.
cence de la Jeune fille à ^~~~^W» Tu» J^> Afme Roger Miclos; buste,
la coquille, de Carpeaux, * .flHt ^E/^#^ marbre. L'auteur de tant
avec cette différence que (f tmm m ■ ''ISfêbM._\ de bustes élégants nous
cette dernière a la tête / jfflMF y^^^^K^^—^^W p Wrfiti\fl semble être cette année
charmante de jeunesse. / . Jr W' v "S. X^^KÊf inférieur à lui-même.
M. Boucher, mal inspiré fT^ sS^^^Ê^^^^^^^ M- N- E- J- Carlier.
cette fois, a donné à son } • \ b^'.-'^P-^Il "SrT* MM Roland; statue,
marbre une tête creuse U|-f BÈKÈ- ' * 1 marbre. Encore une
et déplaisante dont ^tfi fsÊÊw'* éli I commande de l'État
souffre fort l'ensemble flllllp^----- \ il 4 moins qu'heureuse. C'est
qui, sans cela, serait MÊMÊÊÊÊSÊÈi^<^' fît" ia Maison d'éducation
agréable. MB ■ : : K iJI ' de la Légion d'honneur
M. Henri Bouillon. ">^SHL vi; I qui va être gratifiée de
Joseph-Ignace Guillo- "w. I/. ce morceau dépourvu de
tin, doyen de l'Académie mJ, 'fîm j tout caractère, de toute
de Chirurgie, député à mkJ'mÊÊL* valeur d'art. Cela rentre
l'Assemblée constituante; t tv£EmL,-,'.:J. ' dans la catégorie de ces
buste, marbre. On se perd ^HHR, Wf-sculptures que d'aucuns
en conjectures au sujet I||pPf|| W produisent parce que
d'une si injustifiable WÊ A;î 1 i cela rapporte. Aux yeux
commande de l'État ; elle ifclW' ' - de certaines gens c'est
ne peut en effet que prê- | chose sans importance !
ter à rire aux visiteurs / ■ Ce n'est qu'une mauvaise
de la salle du Jeu de 1: H I / j statue de plus au passif
Paume à Versailles. Qu'il / 18 j ! || d'un ministre quelcon-
se soit trouvé un inspec- vff . ï. que, et voilà tout !
teur des Beaux-Arts de ' ' " :''" > M. Félix - Maurice
_____ IÉIIiii iL_ ..... !----J-4, . ^ ^ ^ ^
trop et de beaucoup ^ e^-^^^^^^^^^^^ , ""^fTa marbre. Ces Lutteurs,
mais que dire d'un jury J pénible enchevêtrement
d'admission qui n'a pas de membres et de lignes
le droit d'être à ce point Le Chevalier Bavard, à l'aspect le moins sculp-
aveugle et qui n'exclut Statue en bronze, par Aristide Croisy. (Salon de i8o3..) tural, ont obtenu la
pas du Salon cette œuvre médaille d'honneur con.
informe? Ce jury-là, au lieu de ne se laisser guider que
par la question d'art, se préoccupe, probablement avant
tout, de plaire au plus grand nombre, afin d'être réélu.
Comprendre ainsi sa mission constitue un véritable
scandale.
M. Maurice Bonval. En chasse; statue, plâtre. Encore
une médiocre production qu'il eût fallu se dispenser de
récompenser d'une médaille de 3e classe, mais que signi-
fient les médailles !
M. Eugène-Jean Boverie. Caïn; groupe, plâtre. Œuvre
remplie de sentiment et qui, malgré de grandes faiblesses
tre une vingtaine de voix accordées par une élite à
M. Oscar Roty. Ce triomphe est le glorieux résultat du
suffrage universel et du mauvais goût en art. De par la
Vox populi, un bon ouvrier, passé maître en matière
d'entregent, est consacré grand statuaire, aux yeux du
vulgaire, bien entendu. Rien dans ce groupe ne justifie
cet excès d'enthousiasme, mais cela est gros, c'est en
marbre, il règne là dedans un savoir de bon élève de la
rue Bonaparte, n'est-ce pas plus qu'il n'en faut pour la
foule ? Passez muscade! le tour est joué.
Vous chercherez vainement dans les Lutteurs ce côté
L'ART.
de médecine de Bordeaux, une forte étude de femme dont
le modelé est vrai et d'une grande souplesse, dans le torse
surtout, mais la draperie qui est de poids, si soulevée
qu'elle soit, nuit à l'ensemble. Le titre faisait rêver autre
chose. En revanche, il n'y a que de très chaleureux
éloges à adresser à l'Architecture, marbre destiné au tom-
beau de l'architecte Guérinot; le mouvement de l'élégante
figure est des plus heureux, il en est de même de l'expres-
sion. Le modelé est d'une extrême délicatesse; l'ensemble
d'un grand goût.
M. Alfred Boucher. Nous tenons l'artiste en trop
d'exécution, nous paraît promettre un véritable artiste ; le
jury, cette fois, a fait bonne besogne en lui attribuant une
médaille de deuxième classe, puisque médailles il y a.
A quand leur suppression? Il serait plus que temps de
mettre fin à cette vaine distribution de hochets.
M. Boverie nous a fait songer au regretté Ernest
Christophe dont le faire ne fut jamais exempt d'une cer-
taine dureté, mais qui se survit parce que ses créations
furent toujours fortement pensées. Un sentiment élevé
les inspira constamment ; elles en portent l'empreinte
profonde, témoin : Baiser suprême, cette dernière compo-
haute estime pour lui sition dans laquelle il
cacher que nous atten- ^sSÊ^. exhala en quelque sorte
dions autre chose de Ê^!^^'-toute son âme, ce noble
l'auteur d'Au But et de .ff^Pnp- artiste disciple de Rude,
A la terre, que sa Diane '''■«•^•aA qui professait pour lui
surprise — laquelle est 4fe^.^agÉBpfe une vive affection et l'ap-
une complète erreur — .... ■—™3~~JÇZ -^Sf pela à l'honneur de col-
et sa Nymphe à la co- - —~ JSÊÊf laborer au tombeau de
quille, dont le haut est àm*> " Godefroy Cavaignac.
par trop une réminis- /—3^ V ■* > M. Antonin Carlès.
cence de la Jeune fille à ^~~~^W» Tu» J^> Afme Roger Miclos; buste,
la coquille, de Carpeaux, * .flHt ^E/^#^ marbre. L'auteur de tant
avec cette différence que (f tmm m ■ ''ISfêbM._\ de bustes élégants nous
cette dernière a la tête / jfflMF y^^^^K^^—^^W p Wrfiti\fl semble être cette année
charmante de jeunesse. / . Jr W' v "S. X^^KÊf inférieur à lui-même.
M. Boucher, mal inspiré fT^ sS^^^Ê^^^^^^^ M- N- E- J- Carlier.
cette fois, a donné à son } • \ b^'.-'^P-^Il "SrT* MM Roland; statue,
marbre une tête creuse U|-f BÈKÈ- ' * 1 marbre. Encore une
et déplaisante dont ^tfi fsÊÊw'* éli I commande de l'État
souffre fort l'ensemble flllllp^----- \ il 4 moins qu'heureuse. C'est
qui, sans cela, serait MÊMÊÊÊÊSÊÈi^<^' fît" ia Maison d'éducation
agréable. MB ■ : : K iJI ' de la Légion d'honneur
M. Henri Bouillon. ">^SHL vi; I qui va être gratifiée de
Joseph-Ignace Guillo- "w. I/. ce morceau dépourvu de
tin, doyen de l'Académie mJ, 'fîm j tout caractère, de toute
de Chirurgie, député à mkJ'mÊÊL* valeur d'art. Cela rentre
l'Assemblée constituante; t tv£EmL,-,'.:J. ' dans la catégorie de ces
buste, marbre. On se perd ^HHR, Wf-sculptures que d'aucuns
en conjectures au sujet I||pPf|| W produisent parce que
d'une si injustifiable WÊ A;î 1 i cela rapporte. Aux yeux
commande de l'État ; elle ifclW' ' - de certaines gens c'est
ne peut en effet que prê- | chose sans importance !
ter à rire aux visiteurs / ■ Ce n'est qu'une mauvaise
de la salle du Jeu de 1: H I / j statue de plus au passif
Paume à Versailles. Qu'il / 18 j ! || d'un ministre quelcon-
se soit trouvé un inspec- vff . ï. que, et voilà tout !
teur des Beaux-Arts de ' ' " :''" > M. Félix - Maurice
_____ IÉIIiii iL_ ..... !----J-4, . ^ ^ ^ ^
trop et de beaucoup ^ e^-^^^^^^^^^^^ , ""^fTa marbre. Ces Lutteurs,
mais que dire d'un jury J pénible enchevêtrement
d'admission qui n'a pas de membres et de lignes
le droit d'être à ce point Le Chevalier Bavard, à l'aspect le moins sculp-
aveugle et qui n'exclut Statue en bronze, par Aristide Croisy. (Salon de i8o3..) tural, ont obtenu la
pas du Salon cette œuvre médaille d'honneur con.
informe? Ce jury-là, au lieu de ne se laisser guider que
par la question d'art, se préoccupe, probablement avant
tout, de plaire au plus grand nombre, afin d'être réélu.
Comprendre ainsi sa mission constitue un véritable
scandale.
M. Maurice Bonval. En chasse; statue, plâtre. Encore
une médiocre production qu'il eût fallu se dispenser de
récompenser d'une médaille de 3e classe, mais que signi-
fient les médailles !
M. Eugène-Jean Boverie. Caïn; groupe, plâtre. Œuvre
remplie de sentiment et qui, malgré de grandes faiblesses
tre une vingtaine de voix accordées par une élite à
M. Oscar Roty. Ce triomphe est le glorieux résultat du
suffrage universel et du mauvais goût en art. De par la
Vox populi, un bon ouvrier, passé maître en matière
d'entregent, est consacré grand statuaire, aux yeux du
vulgaire, bien entendu. Rien dans ce groupe ne justifie
cet excès d'enthousiasme, mais cela est gros, c'est en
marbre, il règne là dedans un savoir de bon élève de la
rue Bonaparte, n'est-ce pas plus qu'il n'en faut pour la
foule ? Passez muscade! le tour est joué.
Vous chercherez vainement dans les Lutteurs ce côté