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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Courrier de l'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0090

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64

L'ART.

importantes de Sir John Everett Millais : Pilgrims to
St Paul's, peinture qui représente deux invalides de Chel-
sea devant le sarcophage du duc de Wélllington dans la
cathédrale de Saint-Paul.

THE GUILDHALL LIBRARY

M. Charles Welch, qui est à Londres conservateur de
la Bibliothèque de Guildhall— l'Hôtel de Ville de la Cité —
va publier une History of the City and its Liberties, front
the accession of George III to the présent tinte.. L'ou-
vrage sera abondamment illustré de vues de Londres, sous
la direction de M. Philip Norman, celui-là même qui
expose actuellement à la Guildhall Art Gallery une série
considérable de ses dessins et aquarelles.

THE ART GALLERY, DE BIRMINGHAM

M. F. Lines, de Handsworth, lui a fait don de qua-
rante-deux dessins représentant des vues de Birmingham.
Ils sont fort intéressants et dus au talent du père du
donateur et de ses fils.

NATIONAL GALLERY OF IRELAND

M. Walter Armstrong, l'éminent directeur de ce
Musée, a acheté, le 24 juin, pour la Galerie irlandaise,
un Paysage d'Italie, par Willem Romeyn, au prix de
35>guinées1, à la vente publique de la Collection de
tableaux de M. H. Bingham Mildmay, un des associés
de la maison Baring Brothers en liquidation ; cette vente
a été brillamment effectuée à Londres par le ministère de
MM. Christie, Manson et Woods.

Il est éminemment regrettable, dans l'intérêt de la
Galerie Nationale Irlandaise, qu'un homme d'autant de
goût que M. W. Armstrong ne dispose que d'un budget
directorial infime.

MUSÉE DE L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
DE VENISE

Les journaux ont annoncé, il y a quelque temps, que
« la Pinacothèque de Venise venait de prendre possession
d'un important tableau de Tiepolo, qui se trouvait dans
l'église Sainte-Marie, à Castelfranco Veneto ». Nous nous
sommes gardé de reproduire la nouvelle avant de nous
être renseigné auprès d'une personne d'infiniment de
goût et des plus autorisées. Voici ce qu'elle a eu l'extrême
obligeance de nous répondre : « Le Tiepolo en question
n'est pas encore placé au Musée; il est en train d'être res-
tauré. Je l'ai vu et c'est certainement une des œuvres les
plus remarquables du maître. C'est une frise longue de
i5 à 20 mètres et qui a bien 5 mètres de haut. Elle repré-
sente l'épisode des plaies d'Égypte. Moïse occupe le centre
de cette vaste composition. Elle fut peinte pour une
église de la Giudecca qui fut démolie au commencement
de ce siècle. Le gouvernement autrichien relégua ce
Tiepolo, à titre de don, à l'église Santa Libéra, de Castel-
franco. Mais il ne s'y trouvait aucun emplacement suffi-
sant pour une toile d'une telle dimension ; pendant de
longues années, on l'y conserva donc roulée dans un coin
de la sacristie. Il y a six ans, un peintre qui réside à
Venise, M. Wolf, chargé d'exécuter une copie du célèbre
tableau du Giorgione appartenant à la même église, vit par
hasard le chef-d'œuvre de Tiepolo e,t fit d'activés démar-
ches auprès de l'Académie des Beaux-Arts afin qu'il fût
conservé dans son riche Musée. En conséquence, la muni-
cipalité de Venise réclama le Tiepolo que, de son côté; la
municipalité de Castelfranco se refusa à restituer. Mais le
ministère intervint et, sur un ordre de Rome, l'immense
frise reprit le chemin de Venise. Malheureusement, le
sacristain de Santa Libéra en avait tiré parti à son profit :
il la déroulait, moyennant finances, en faveur de tout visi-
teur, puis la roulait à nouveau.Naturellement il est résulté
de ce manège que la peinture s'est écaillée en maints
endroits. Il reste cependant de fort belles parties intactes,
mais d'autres nécessitent une très sérieuse restauration. »

1. g 1S francs 73 centimss.

France. — Le Photo-Club organise une Exposition
internationale d'art photographique qui aura lieu à Paris
du 10 au 3o décembre prochain.

— La Société des Bibliophiles François a publié en
1892, avec des soins et un luxe du meilleur goût, Ylnven-
taire des meubles du château de Pau, i56i-i5Ô2, dont
« le manuscrit original, conservé à la Bibliothèque Natio-
nale, porte dans le fonds François le n° 16813 (ancien
Saint-Germain, François 1147). Il provient de la biblio-
thèque de Séguier, dont le chiffre et les armes sont frappés
sur la reliure en veau. C'est un volume in-folio en
papier, de quatre-vingt-quatre feuillets, écrit à longues
lignes. »

Cette très intéressante publication est suivie d'un Index
alphabétique et précédée d'une introduction de dix-huit
pages due à MM. E. Molinier et F. Mazerolle.

— La Société Archéologique de France, réunie pour
sa session annuelle à Saint-Quentin, vient de décerner une
médaille de vermeil à M. Adolphe Singher en raison du
goût sûr et délicat dont cet amateur a fait preuve en
restaurant la maison de la Reine Bérengère au Mans. Nous
sommes particulièrement heureux de mentionner cette
distinction, une des plus flatteuses pour M. Singher,
parce qu'elle est la plus malaisée à mériter et à obtenir.
Dès les premiers jours, en effet, M. Singher avait conquis
d'emblée les suffrages de la foule ; puis sont venus les
simples amateurs et les artistes, tels que M. Luc-Olivier
Merson, M. Laffilée, etc. Aujourd'hui enfin les archéo-
logues, gens si exigeants, si rarement satisfaits, rendent un
hommage sans réserve à cette jolie maison, maintenant
tout à fait restaurée et que les touristes encombrent du
matin au soir.

— La quarantième Exposition de la Société des Amis
des Arts de Seine-et-Oise a été inaugurée le 2 juillet dans
des Salles du Musée de Versailles et sera close le ier oc-
tobre au soir.

— La Société Dunkerquoise pour l'Encouragement des
Sciences, des Lettres et des Arts, reconnue d'utilité pu-
blique, a organisé dans son pavillon, Square Rom-

.baut, une Exposition des Beaux-Arts qui, ouverte le
14 juillet, sera close le 17 septembre. La Société organise
une loterie dont les lots se composeront d'oeuvres prove-
nant de l'Exposition et seront acquis avec la totalité du
produit de la vente des billets.

■— On ne doit pas marchander les éloges à la munici-
palité de Tarbes pour le soin qu'elle a pris de faire recons-
truire dans un jardin publicTe fort beau cloître de Saint-
Sever de Rustan qui était condamné à disparaître. Les
sculptures de ce monument comprennent deux séries de
chapiteaux historiés, les uns taillés pour le cloître de
Saint-Sever lui-même; les autres provenant du cloître
ruiné de Trie dont les bénédictins de Rustan utilisèrent
les matériaux, lorsqu'ils relevèrent leurs bâtiments claus-
traux saccagés pendant les guerres de religion. Ces cha-
piteaux, sculptés au xvc siècle, présentent de nombreuses
scènes dont les détails sont précieux pour l'histoire du
costume civil et militaire, ainsi que pour l'étude des
croyances religieuses au Moyen-Age. L'un d'eux nous
offre la curieuse légende rabinique sur la mort de Ca'in
tué par Lamec aveugle, légende qui apparaît pour la pre-
mière fois dans une lettre de saint Jérôme au pape Damase,
et qui disparait après le concile de Trente. Ajoutons que
ces sculptures témoignent éloquemment de l'influence des
traditions romanes et du mouvement artistique très pro-
noncé qui se manifesta, au xve siècle, en Béarn, sous la
féconde impulsion de Jean d'Albret et de Catherine de
Foix1.

1 . 11 existe une bonne monographie des sculptures de ce cloître,
publiée à Tarbes, l'année dernière, par M. X. de Cardaillac.

Le Gérant : E. MORE AU.
 
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