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L'ART.
tures des Invalides ; son nom se lit encore au bas du
Philippe baptisant l'Eunuque, de Bertin, quoique cette
gravure ait été présentée à l'Académie et enregistrée au
nom de son mari.
Pour son fils enfin, ce fils dont la précocité fit sa gloire,
et avec lequel elle vécut dans la plus étroite intimité jus-
qu'à la fin, elle termina au burin sa première grande
planche, celle du Pannini ; elle grava aussi, d'après ses
premiers dessins, originaux et naïfs, Don Quichotte, la
Charmante Catin, le Chanteur de cantiques. Et tout fait
supposer que, même plus tard, son affection de mère se
plaisait à une active et obscure collaboration
Portrait de Melchior, cardinal de Polignac.
Réduction de la gravure exécutée par Marie-Nicolle Horthemels, en 1714, d'après la peinture d'Alexis-Simon Eelle.
C'était une très bonne femme, fort simple de mœurs
et très réglée dans son travail, janséniste fervente, estimée
et respectée de tous. Son fils la laissa jusqu'au bout se
complaire à ses vieilles habitudes, à ses vieilles amies, à
ses vieilles parentes, ce qui ne laissait point de compli-
quer cet intérieur de célibataire courtisan. Elle mourut
le 2 octobre 1767. On l'enterra le 4. « Un monde infini,
dit Wille, outre l'Académie, accompagnait le corps de la
défunte. Elle était d'une grande douceur, et avait beaucoup
et fort bien travaillé dans la gravure. Elle avait quatre-
vingt-sept ans2, et il y avait bien vingt-sept ans que je la
connaissais et estimais infiniment3. >>
S. Rocheblave.
1. Ainsi on relève encore son nom au bas d'un morceau gravé
pour son fils : Le Grand Lama et le Roi de Tangut (n° 61 de l'His-
toire des Voyages).
2. Quatre-vingt-un en réalité.
3. Journal de J. J. Wille, 1767.
L'ART.
tures des Invalides ; son nom se lit encore au bas du
Philippe baptisant l'Eunuque, de Bertin, quoique cette
gravure ait été présentée à l'Académie et enregistrée au
nom de son mari.
Pour son fils enfin, ce fils dont la précocité fit sa gloire,
et avec lequel elle vécut dans la plus étroite intimité jus-
qu'à la fin, elle termina au burin sa première grande
planche, celle du Pannini ; elle grava aussi, d'après ses
premiers dessins, originaux et naïfs, Don Quichotte, la
Charmante Catin, le Chanteur de cantiques. Et tout fait
supposer que, même plus tard, son affection de mère se
plaisait à une active et obscure collaboration
Portrait de Melchior, cardinal de Polignac.
Réduction de la gravure exécutée par Marie-Nicolle Horthemels, en 1714, d'après la peinture d'Alexis-Simon Eelle.
C'était une très bonne femme, fort simple de mœurs
et très réglée dans son travail, janséniste fervente, estimée
et respectée de tous. Son fils la laissa jusqu'au bout se
complaire à ses vieilles habitudes, à ses vieilles amies, à
ses vieilles parentes, ce qui ne laissait point de compli-
quer cet intérieur de célibataire courtisan. Elle mourut
le 2 octobre 1767. On l'enterra le 4. « Un monde infini,
dit Wille, outre l'Académie, accompagnait le corps de la
défunte. Elle était d'une grande douceur, et avait beaucoup
et fort bien travaillé dans la gravure. Elle avait quatre-
vingt-sept ans2, et il y avait bien vingt-sept ans que je la
connaissais et estimais infiniment3. >>
S. Rocheblave.
1. Ainsi on relève encore son nom au bas d'un morceau gravé
pour son fils : Le Grand Lama et le Roi de Tangut (n° 61 de l'His-
toire des Voyages).
2. Quatre-vingt-un en réalité.
3. Journal de J. J. Wille, 1767.