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L'ART.
Baptiste, qui avait alors une grande vogue, ne voulut pas
se plier à ces exigences, et les choses en restèrent là.
On voit, en effet, dans le courant de Tannée suivante,
l'Académie établir un concours entre les agréés d'histoire
pour l'exécution de ce quatrième plafond ; mais, nouveau
contretemps, le concours ne fut trouvé ni assez nombreux,
ni assez bon, et, de guerre lasse, le sieur Antoine-François
Callet, agréé peintre d'histoire du 23 août 1777, ayant
présenté une nouvelle esquisse le -20 mai 1779, l'Académie
le chargea de l'exécution du plafond. Callet, reçu le
25 novembre 1780, exposa son tableau au Salon de 1781 ;
Diderot dit que ce tableau lui a fait un grand plaisir *.
Cette affaire du plafond de la Galerie d'Apollon
explique l'exposition de Htiet au Salon de 1779. Il voulut
montrer qu'il était capable de faire une figure académique
et exposa son grand tableau : Hercule che\ la reine
Omphale, de 10 pieds de haut sur 8 de large, les figures
nues, plus grandes que nature. On sait que son échec fut
complet et que la critique lui conseilla de revenir à ses
animaux.
Le But.
Réduction de la gravure de Gilles Demarteau, d'après la composition exécutée par J. B. Hûet, en 1772.
Ce second échec n'était pas fait pour adoucir l'amer-
tume du premier, et Jean-Baptiste garda rancune à ses
confrères. Il présenta bien à la Compagnie, en 1781, le
■6 octobre, une œuvre de différents genres dessinés et
gravés par lui à la manière du crayon, mais, désormais, il
n'assista presque plus aux séances. C'est à peine si, dans
un intervalle de dix ans, on l'y voit figurer cinq ou six
fois, en hiver, alors qu'il habitait Paris.
Et lorsqu'en 1790 la division éclata au sein de l'Acadé-
mie, lorsque des académiciens et même des agréés, mécon-
tents des privilèges excessifs des officiers, réclamèrent une
réforme radicale des statuts, Hûet fut du nombre de ceux
qui suivirent David, « président des mécontents ». On
trouve sa signature au bas du fameux mémoire intitulé :
1. Il restait aussi à faire, dans la galerie, trois des cinq car-
touches du berceau de la voûte. L'un, de forme ovale, faisant pen-
dant à celui où Le Brun avait peint Morphée, fut donné à Renou,
secrétaire adjoint de l'Académie, pour sa réception, qui eut lieu le
18 août 1781. Sou tableau représentant Castor ou l'Étoile du matin
parut au Salon de la môme année; Diderot le traite assez mal. Le
cartouche principal du centre fut donné à Nicolas Guibal, en 1784,
aussi pour sa réception ; le sujet devait être l'Aurore sur son char,
mais Guibal mourut l'année suivante, et c'est ainsi que ce plafond
échut plus tard à Eugène Delacroix, qui y peignit le sujet bien connu :
Apollon vainqueur du serpent Python.
Enfin, des deux cartouches octogones extrêmes, l'un la Nuit ou
Diane, avait été fait par Le Brun; l'autre, représentant l'Aurore, fut
peint par Muller d'après une gravure faite sur une esquisse de
Le Brun.
L'ART.
Baptiste, qui avait alors une grande vogue, ne voulut pas
se plier à ces exigences, et les choses en restèrent là.
On voit, en effet, dans le courant de Tannée suivante,
l'Académie établir un concours entre les agréés d'histoire
pour l'exécution de ce quatrième plafond ; mais, nouveau
contretemps, le concours ne fut trouvé ni assez nombreux,
ni assez bon, et, de guerre lasse, le sieur Antoine-François
Callet, agréé peintre d'histoire du 23 août 1777, ayant
présenté une nouvelle esquisse le -20 mai 1779, l'Académie
le chargea de l'exécution du plafond. Callet, reçu le
25 novembre 1780, exposa son tableau au Salon de 1781 ;
Diderot dit que ce tableau lui a fait un grand plaisir *.
Cette affaire du plafond de la Galerie d'Apollon
explique l'exposition de Htiet au Salon de 1779. Il voulut
montrer qu'il était capable de faire une figure académique
et exposa son grand tableau : Hercule che\ la reine
Omphale, de 10 pieds de haut sur 8 de large, les figures
nues, plus grandes que nature. On sait que son échec fut
complet et que la critique lui conseilla de revenir à ses
animaux.
Le But.
Réduction de la gravure de Gilles Demarteau, d'après la composition exécutée par J. B. Hûet, en 1772.
Ce second échec n'était pas fait pour adoucir l'amer-
tume du premier, et Jean-Baptiste garda rancune à ses
confrères. Il présenta bien à la Compagnie, en 1781, le
■6 octobre, une œuvre de différents genres dessinés et
gravés par lui à la manière du crayon, mais, désormais, il
n'assista presque plus aux séances. C'est à peine si, dans
un intervalle de dix ans, on l'y voit figurer cinq ou six
fois, en hiver, alors qu'il habitait Paris.
Et lorsqu'en 1790 la division éclata au sein de l'Acadé-
mie, lorsque des académiciens et même des agréés, mécon-
tents des privilèges excessifs des officiers, réclamèrent une
réforme radicale des statuts, Hûet fut du nombre de ceux
qui suivirent David, « président des mécontents ». On
trouve sa signature au bas du fameux mémoire intitulé :
1. Il restait aussi à faire, dans la galerie, trois des cinq car-
touches du berceau de la voûte. L'un, de forme ovale, faisant pen-
dant à celui où Le Brun avait peint Morphée, fut donné à Renou,
secrétaire adjoint de l'Académie, pour sa réception, qui eut lieu le
18 août 1781. Sou tableau représentant Castor ou l'Étoile du matin
parut au Salon de la môme année; Diderot le traite assez mal. Le
cartouche principal du centre fut donné à Nicolas Guibal, en 1784,
aussi pour sa réception ; le sujet devait être l'Aurore sur son char,
mais Guibal mourut l'année suivante, et c'est ainsi que ce plafond
échut plus tard à Eugène Delacroix, qui y peignit le sujet bien connu :
Apollon vainqueur du serpent Python.
Enfin, des deux cartouches octogones extrêmes, l'un la Nuit ou
Diane, avait été fait par Le Brun; l'autre, représentant l'Aurore, fut
peint par Muller d'après une gravure faite sur une esquisse de
Le Brun.