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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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i36

L'ART.

ouvrage sérieux et d'une lecture facile les innombrables
erreurs qui s'étalent dans les volumes de ce genre le plus
en faveur auprès du public. En moins de cinquante pages,
on a là ce que toute personne un peu instruite doit savoir
sur le monument qui a joué un si grand rôle dans notre
histoire et qui abrite aujourd'hui quelques-uns de ces
chefs-d'œuvre, après tout, les seuls vrais titres de gloire
de l'humanité.

III

L'étude sur les monuments religieux de Rouen, par
M. L. de Fourcaud, pour mettre en lumière des œuvres
d'un caractère plus sévère, n'en est pas moins attrayante.
Rouen et ses édifices jouissent d'une réputation de pitto-
resque à peu près universelle, réputation assez méritée,

éclatant hommage à son talent. Sous Charles IX, sous
Catherine de Médicis, pourrait-on dire, sous Henri IV
aussi, les travaux du Louvre furent menés grand train,
mais il restait encore beaucoup à faire à l'époque de
Louis XIII ; certaines parties de l'ancien château exis-
taient encore et c'est à faire disparaître ces disparates que
s'appliquèrent tout d'abord les architectes :

« Tout ce que le plan de Pierre Lescot n'avait pas
obligé de raser du vieux château fort était encore debout,
lorsqu'en 1624, Louis XIII chargea Jacques Le Mercier
des travaux du Louvre. Le contraste était choquant entre
les murailles et les tours de Philippe-Auguste, dont
Charles V avait cependant un peu adouci l'aspect revêche,
et les constructions élégantes de Pierre Lescot, largement
ouvertes à l'air et au soleil, où l'on sentait, dans les bas-
reliefs de Goujon et des artistes qu'il avait inspirés, pal-
piter l'âme d'un monde rajeuni. d'ailleurs, car les plus difficiles

« L'aile septentrionale an- pj| [i II ^#'2^j^^^^>C>fti|l'f \Mf ^~^M£\éM'j II H 11 11 11 II trouvent encore aisément, dans
cienne barrait le chemin à j B ^^^^f^^^^p-}^' ' ~ %l ! ',;l capitale de la Normandie,

l'aile occidentale que Le Mercier j g "fà"* - r «• "\ '^Ifew «fc^lSi V «il cluc^s 1ue soient leur goût ou
voulait tout d'abord prolonger. 1 i| j1 leurs préférences, ample matière

Il abattit la tour de la Librairie, \ I $3^ à admirer. M. de Fourcaud est

la tour du milieu « devers les i |E|P^^^O^ra||^^^^^^^^^^^M, [j j un fervent du Moyen-Age fran-
« jardins » et la courtine qui j y _ '" m "'4^i^P,*^|5^t' ï; Çais, mais il n'a point le travers,

allait de l'une à l'autre. Ainsi, f fftkE^T"" J~ ' ~ 1 ^^^ï^ïlitJ!U'I, * i comme tant de nos contempo-
le Moyen-Age continuait à '^^^^^^l^^^^^^^^^^^^^^^^^^^PI p rains, de s'en dissimuler les
s'écrouler au Louve, i ne fuis ' ' r" \ ■ • ' ~* défauts. 11 les avoue hautement;

le pavillon de ' l'Horloge, où j |^^^^^^^^^p|^^^^^^^^^^^^^^É| l] chef-d'œuvre que Notre-Dame

vingt ans, sculpta les huit belles I ^^^^^|^^^^^^,jf|^^^^^^: , tudes que le monument a subies

cariatides^soutenant le fronton, |j ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^g j pour .arriver à son achèvement;

rin, Poissant, et le"Belge l'.uvs- fj ' ^~'\ -jf'j ' ''"\ 'f'" 'j| ' ' 1 ' ^'l,r"uvé les monuments du

sans aucun changen^ent dans ^ suite, il est bien rare^ de ren-

de l'aile'du couchant, ^celle du ' ' ses'besoins, ses goûts ou cette

moins des frontons et de Fat- Cathédrale de ouen. passion de bâtir qui, semblable

, . c ■ , Tombeau des cardinaux d'Amboise. > c, . . . .

tique, devait se faire attendre a une nevre, s empare a certains

, T (La France artistique et monumentale.)

longtemps. Le Mercier ne put moments des sociétés. A Rouen,

construire qu'une portion du tout autant, sinon plus, que

rez-de-chaussée de l'aile du nord, et ce fut peu de temps
avant sa mort qu'il acheva le pavillon situé au sommet de
l'angle formé par cette aile et l'aile occidentale. »

On peut voir, par ces quelques passages tirés du travail
de M. Kaempfen, combien sont clairement résumées et
exposées les vicissitudes si nombreuses de la construction
du Louvre. Bien peu connaissent l'histoire du bâtiment
qui a fini par abriter notre grand Musée national; tous y
trouveront d'utiles et précieux renseignements qu'on ne
découvrirait qu'en compulsant nombre d'ouvrages trop
spéciaux pour beaucoup de lecteurs ou d'indigestes recueils
de documents. Un second chapitre raconte sommairement
l'histoire du Louvre ; sommairement, cela va sans dire,
car il faudrait, pour entrer dans les détails, refaire une
bonne partie de l'histoire de France ; un troisième cha-
pitre, enfin, est une visite rapide des collections, visite
dans laquelle sont signalés successivement les principaux
accroissements qu'à reçus le Musée et nommés les monu-
ments capitaux de chaque série : Guide du Louvre fort
bien fait et qui, tiré à part, aura certainement un très légi-
time succès ; il ne serait que temps de remplacer par un

dans une autre construction, ces grands défauts du
Moyen-Age sont visibles, en sorte que dans cette immense
église, il n'y a guère que des morceaux à admirer ; il est
juste de dire que ces parties sont, à des titres différents,
de fort beaux échantillons d'architecture : le vieux portail,
le portail des Libraires, le portail de la Calendre, sont,
malgré un peu de sécheresse dans les lignes, des frontis-
pices sculptés dont les Rouennais peuvent se montrer fiers.
Les sculptures, dont le huchier Philippot Viart a illustré
les stalles de la cathédrale, malheureusement si mutilées,
et surtout les superbes monuments funéraires de l'arche-
vêque Maurice, de Pierre de Brézé et des cardinaux
dAmboise font oublier bien des défauts et des inconsé-
quences faciles à relever dans la construction du monu-
ment. Les difficiles questions que soulève le tombeau de
Brézé, M. de Fourcaud ne les résout pas, et c'est fort sage,
car, franchement, si la collaboration de Goujon est pos-
sible, son nom ne s'impose pas en face d'un monument,
fort beau par certains détails, mais un peu conventionnel
dans son ensemble.

L'abbatiale de Saint-Ouen a été souvent comparée à
 
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