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Lafond, Paul: Les tapisseries du chateau de Pau, [2], les quatre saisons
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0231
LES TAPISSERIES DU CHATEAU DE PAU. 179
qui existent entre elles et les peintures originales. Ces différences, que nous ne pouvons aujour-
d'hui apprécier que par les gravures de J. B. de Poilly, sont assez nombreuses, mais, à part
quelques rares exceptions, ne se rencontrent que dans des détails qui n'altèrent l'ensemble et
l'effet général en aucune façon.
Dans les deux pièces que possède le Château de Pau, comme dans toutes les autres d'ailleurs,
les verdures ont pris une importance plus considérable; il en a été de même pour les étoffes qui,
en outre, ont reçu différents ornements qui en ont accru la richesse. C'était là, pour ainsi dire,
une nécessité, les tentures n'étant jamais trop richement ornées. Dans la pièce de Cybèle implo-
rant le retour du Soleil, deux enfants qui se trouvaient dans la peinture, derrière la déesse,
manquent dans la tapisserie. Cette suppression de deux personnages importants du groupe prin-
cipal est-elle l'oeuvre du tapissier où n'est-elle pas le fait de Mignard lui-même, sous les yeux
duquel la tenture a été tissée, qui a sans doute pensé, et peut-être avec raison, donner ainsi à
Le Printemps ou l'Hymen de Z é p h y r e et de Flore.
Suite de tapisseries d'après Mignard. (Château de Pau.) — Dessin de Paul Lafond.
sa composition un aspect plus désolé et plus poignant? Toujours est-il que ce changement n'a pu
être fait sans l'assentiment du peintre.
Nous avons déjà parlé des bordures. Ces bordures qui se trouvent complètes dans la suite
conservée au Garde-Meuble, dont nous nous allons dire deux mots tout à l'heure, ici, au Châ-
teau, n'existent que sur les côtés ; car le haut et le bas de nos tentures, à cause du peu de hau-
teur des plafonds des pièces dans lesquelles elles sont placées, sont directement encastrés dans
la boiserie. Nous avons déjà dit qu'on y retrouve les attributs appropriés aux sujets qu'elles
encadrent. Dans l'Hymen de Zéphyre et de Flore, on ne voit que guirlandes de fleurs, pipeaux,
rubans, outils de jardinage ; dans Cybèle implorant le retour du Soleil, les stalactites de glace,
les coquillages, les oies et canards sauvages et autres animaux de la mauvaise saison sont répétés
à profusion.
Ajoutons à propos de Blain de Fontenay, à qui sont dues ces bordures, qu'il est, avec Ver-
nansal et Du Mens, l'auteur de la tenture chinoise exécutée à la manufacture de Beauvais au
milieu du xviii0 siècle.
La série complète de la Galerie de Saint-Cloud, c'est-à-dire les six pièces qui la composent,
qui existent entre elles et les peintures originales. Ces différences, que nous ne pouvons aujour-
d'hui apprécier que par les gravures de J. B. de Poilly, sont assez nombreuses, mais, à part
quelques rares exceptions, ne se rencontrent que dans des détails qui n'altèrent l'ensemble et
l'effet général en aucune façon.
Dans les deux pièces que possède le Château de Pau, comme dans toutes les autres d'ailleurs,
les verdures ont pris une importance plus considérable; il en a été de même pour les étoffes qui,
en outre, ont reçu différents ornements qui en ont accru la richesse. C'était là, pour ainsi dire,
une nécessité, les tentures n'étant jamais trop richement ornées. Dans la pièce de Cybèle implo-
rant le retour du Soleil, deux enfants qui se trouvaient dans la peinture, derrière la déesse,
manquent dans la tapisserie. Cette suppression de deux personnages importants du groupe prin-
cipal est-elle l'oeuvre du tapissier où n'est-elle pas le fait de Mignard lui-même, sous les yeux
duquel la tenture a été tissée, qui a sans doute pensé, et peut-être avec raison, donner ainsi à
Le Printemps ou l'Hymen de Z é p h y r e et de Flore.
Suite de tapisseries d'après Mignard. (Château de Pau.) — Dessin de Paul Lafond.
sa composition un aspect plus désolé et plus poignant? Toujours est-il que ce changement n'a pu
être fait sans l'assentiment du peintre.
Nous avons déjà parlé des bordures. Ces bordures qui se trouvent complètes dans la suite
conservée au Garde-Meuble, dont nous nous allons dire deux mots tout à l'heure, ici, au Châ-
teau, n'existent que sur les côtés ; car le haut et le bas de nos tentures, à cause du peu de hau-
teur des plafonds des pièces dans lesquelles elles sont placées, sont directement encastrés dans
la boiserie. Nous avons déjà dit qu'on y retrouve les attributs appropriés aux sujets qu'elles
encadrent. Dans l'Hymen de Zéphyre et de Flore, on ne voit que guirlandes de fleurs, pipeaux,
rubans, outils de jardinage ; dans Cybèle implorant le retour du Soleil, les stalactites de glace,
les coquillages, les oies et canards sauvages et autres animaux de la mauvaise saison sont répétés
à profusion.
Ajoutons à propos de Blain de Fontenay, à qui sont dues ces bordures, qu'il est, avec Ver-
nansal et Du Mens, l'auteur de la tenture chinoise exécutée à la manufacture de Beauvais au
milieu du xviii0 siècle.
La série complète de la Galerie de Saint-Cloud, c'est-à-dire les six pièces qui la composent,