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Lefebvre, Léopold: Les peintres américains à l'Exposition Universelle de Chicago, [2]
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L'ART.
Cari Marr attire la foule avec ses Flagellants ; cela est
très important mais d'une exécution absolument allemande.
Boulanger et Jules Lefebvrc ont eu Francis C. Jones
pour élève. Exchanging Confidences le dit suffisamment.
Walter Mac Ewen, qui habite Paris, a un bien autre
tempérament d'artiste. Sa facture est très supérieure à
celle de la plupart des peintres qui habitent les Etats-
Unis. C'a été une bonne fortune de retrouver ici Telling
Ghost Stories, dont le succès fut grand au Salon de Paris,
plus éclatant encore à l'Exposition Universelle de 188g et
que Charles Giroux a si prestigieusement gravé pour la
Librairie de l'Art; c'est une des plus belles eaux-fortes de
ce temps.
F. D. Millet se recommande par Lacing the Sandal et
At the Inn.
Toute l'éducation artistique de Louis Moeller fut
munichoise. Il débuta par se dépenser en œuvres gigan-
tesques, mais depuis son retour en Amérique il se consacra
exclusivement à de très petits tableaux, d'un dessin savant
et d'une extrême finesse, bien que d'un faire assez large.
Palais de l'Agriculture.
Architectes : MM. MacKim, Mead et White.
Il y a des années que Charles Sprague Pearce a pris
domicile à Auvers-sur-Oise; c'est un des fidèles des Salons
de Paris; on l'y tient avec raison en sérieuse estime; c'est
lin artiste des mieux doués.
C. S. Reinhart se rattache non moins à l'Ecole fran-
çaise, il suffit de voir Washed Ashore pour s'en con-
vaincre.
Prosper L. Sénat, de Philadelphie, expose On the Nile
near Béni Hassan et In the Gulf of Ajaccio, deux bons
paysages d'une couleur chaude, brillante, et composés
avec goût.
Vaillant coloriste. Walter Shirlaw obtient un franc
succès avec deux de ses toiles : Tuning the Bell et Sheep
Shearing in the Bavarian Highlands.
George H. Smillie est un paysagiste à la facture très
franche et possédant une excellente entente des relations
de valeurs.
Jules L. Stewart est surtout connu par son tableau
maintes fois reproduit : The Hunt Bail, qui appartient à
YEssex Club, de Newark; ses autres productions, Bap-
tism, par exemple, sont peut-être plus importantes, mais
offrent moins d'intérêt. Dans The Hunt Bail, M. Stewart
a fort harmonieusement fait jouer les rouges.
Julian Story, fils du sculpteur américain renommé qui
Palais des Pêcheries,.
Architecte : M. Henry tves Cobb.
habite Rome, étudia à Paris et sa manière est essentielle-
ment française. Mlle de Sombreuil, que vous devez con-
naître, le pose favorablement. Cette grande composition
dénote un talent sérieux dont je crois qu'il y a beaucoup
à espérer.
Edwin Lord Weeks, autre Américain parisiennisé,
s'est fait une réputation avec ses Souvenirs du Gange et
de la Perse. Il attire particulièrement l'attention ici avec
son tableau acheté par l'Académie Pennsylvanienne des
Beaux-Arts de Philadelphie : Three Beggars of Cordova.
Dans la section dite de White and Black, les aqua-
relles, pastels, dessins, etc., dénotent chez la plupart des
artistes des États-Unis un talent vraiment remarquable et
très moderne.
Le groupe 13g est loin d'être le plus brillant; c'est
celui de la Sculpture. On y déplore l'absence de l'éminent
statuaire Augustus Saint-Gaudens, l'auteur d'une admi-
rable plaquette en bronze du peintre Bastien-Lepage, et
de la statue de VAmiral Farragut, qui fut si justement
admirée lors de son exposition au Salon de Paris. Je ne
vois guère à signaler que les oeuvres de Paul Bartlett, qui
habite Paris, où son George Washington équestre tran-
chait si favorablement cette année, ainsi qu'un très petit
nombre de morceaux d'élite, parmi la foule de médiocrités
réunies au Champ-de-Mars sous la néfaste présidence de
M. Puvis de Chavannes.
Thomas Shields Clarke qui, lui aussi, a son atelier à
Paris, et dont le plâtre du Pressoir fut si bien accueilli au
L'ART.
Cari Marr attire la foule avec ses Flagellants ; cela est
très important mais d'une exécution absolument allemande.
Boulanger et Jules Lefebvrc ont eu Francis C. Jones
pour élève. Exchanging Confidences le dit suffisamment.
Walter Mac Ewen, qui habite Paris, a un bien autre
tempérament d'artiste. Sa facture est très supérieure à
celle de la plupart des peintres qui habitent les Etats-
Unis. C'a été une bonne fortune de retrouver ici Telling
Ghost Stories, dont le succès fut grand au Salon de Paris,
plus éclatant encore à l'Exposition Universelle de 188g et
que Charles Giroux a si prestigieusement gravé pour la
Librairie de l'Art; c'est une des plus belles eaux-fortes de
ce temps.
F. D. Millet se recommande par Lacing the Sandal et
At the Inn.
Toute l'éducation artistique de Louis Moeller fut
munichoise. Il débuta par se dépenser en œuvres gigan-
tesques, mais depuis son retour en Amérique il se consacra
exclusivement à de très petits tableaux, d'un dessin savant
et d'une extrême finesse, bien que d'un faire assez large.
Palais de l'Agriculture.
Architectes : MM. MacKim, Mead et White.
Il y a des années que Charles Sprague Pearce a pris
domicile à Auvers-sur-Oise; c'est un des fidèles des Salons
de Paris; on l'y tient avec raison en sérieuse estime; c'est
lin artiste des mieux doués.
C. S. Reinhart se rattache non moins à l'Ecole fran-
çaise, il suffit de voir Washed Ashore pour s'en con-
vaincre.
Prosper L. Sénat, de Philadelphie, expose On the Nile
near Béni Hassan et In the Gulf of Ajaccio, deux bons
paysages d'une couleur chaude, brillante, et composés
avec goût.
Vaillant coloriste. Walter Shirlaw obtient un franc
succès avec deux de ses toiles : Tuning the Bell et Sheep
Shearing in the Bavarian Highlands.
George H. Smillie est un paysagiste à la facture très
franche et possédant une excellente entente des relations
de valeurs.
Jules L. Stewart est surtout connu par son tableau
maintes fois reproduit : The Hunt Bail, qui appartient à
YEssex Club, de Newark; ses autres productions, Bap-
tism, par exemple, sont peut-être plus importantes, mais
offrent moins d'intérêt. Dans The Hunt Bail, M. Stewart
a fort harmonieusement fait jouer les rouges.
Julian Story, fils du sculpteur américain renommé qui
Palais des Pêcheries,.
Architecte : M. Henry tves Cobb.
habite Rome, étudia à Paris et sa manière est essentielle-
ment française. Mlle de Sombreuil, que vous devez con-
naître, le pose favorablement. Cette grande composition
dénote un talent sérieux dont je crois qu'il y a beaucoup
à espérer.
Edwin Lord Weeks, autre Américain parisiennisé,
s'est fait une réputation avec ses Souvenirs du Gange et
de la Perse. Il attire particulièrement l'attention ici avec
son tableau acheté par l'Académie Pennsylvanienne des
Beaux-Arts de Philadelphie : Three Beggars of Cordova.
Dans la section dite de White and Black, les aqua-
relles, pastels, dessins, etc., dénotent chez la plupart des
artistes des États-Unis un talent vraiment remarquable et
très moderne.
Le groupe 13g est loin d'être le plus brillant; c'est
celui de la Sculpture. On y déplore l'absence de l'éminent
statuaire Augustus Saint-Gaudens, l'auteur d'une admi-
rable plaquette en bronze du peintre Bastien-Lepage, et
de la statue de VAmiral Farragut, qui fut si justement
admirée lors de son exposition au Salon de Paris. Je ne
vois guère à signaler que les oeuvres de Paul Bartlett, qui
habite Paris, où son George Washington équestre tran-
chait si favorablement cette année, ainsi qu'un très petit
nombre de morceaux d'élite, parmi la foule de médiocrités
réunies au Champ-de-Mars sous la néfaste présidence de
M. Puvis de Chavannes.
Thomas Shields Clarke qui, lui aussi, a son atelier à
Paris, et dont le plâtre du Pressoir fut si bien accueilli au