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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Franken, Daniel: Musées néerlandais
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0255

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MUSÉES NÉERLANDAIS.

201

Willem Verboom, un Hendrik de Meyer de 1653, et un
portrait de peintre par Pieter Codde, peut-être le peintre
lui-même.

Une partie très curieuse de la Bibliothèque du Musée
consiste dans la collection des Catalogues de Ventes de
Tableaux, de Dessins, etc. M. Obreen, le directeur actuel
du Musée d'Amsterdam, avait commencé lorsqu'il était
directeur du Musée Boymans cette série éminemment
utile, qui comprend maintenant i,a33 catalogues. Ce
serait un exemple à suivre par les autres directions de
Musées, car ces livrets éphémères souvent, quand ils ne
sont pas illustrés, et chers, se perdent la plupart du temps.

Enfin, le Musée de Rotterdam a reçu d'un amateur
une très belle et fidèle reproduction à l'aquarelle et à la
gouache du magnifique tableau de famille représentant-le
gouverneur général des Indes Van Goens, sa femme et
ses deux fils, par Van der Helst, tableau détruit dans l'in-
cendie de 1864. Cette copie avait été faite en 185 8 par
M. J. Ph. Koelman.

IV

LE MUSÉE DE LEYDE

Décidément la ville de Leyde est plutôt une ville de
science qu'une ville d'art.

Fondée en 1573, par Guillaume d'Orange, après le
siège à jamais mémorable des Espagnols, son Université
a brillé pendant plus de trois siècles dans le monde
savant.

Parmi bien d'autres artistes que Leyde a vus naître, il
en est deux qui sont à juste titre des plus célèbres, Lucas
de Leyde et Rembrand van Ryn.

Leyde possède encore des m'onuments d'architecture,
son hôtel de ville, ses maisons anciennes des xvne et
xvme siècles, son hôtel de Rhynland et d'autres maisons
historiques intéressantes.

Enfin, dans la halle aux draps, elle a gardé le souvenir
de sa plus brillante industrie.

Là siégeaient les maîtres du métier qui poinçonnaient
les draps, d'après leur qualité plus ou moins supérieure,
draps qui étaient demandés, non seulement dans le pays,
mais dans toute l'Europe.

Cette halle portant toujours, en excellente sculpture,
les preuves de sa destination, sert maintenant de Musée
Municipal.

Mais ce Musée a plutôt un caractère savant, historique
avant tout, qu'un cachet artistique.

On n'en peut pas vouloir aux membres du Comité,
savants illustres, mais dépourvus de sentiment artistique.

Les souvenirs de la principale industrie de Leyde, les
souvenirs de la gloire intellectuelle de la ville l'emportent
sur les souvenirs artistiques.

Cependant Leyde possède le tableau le plus important
de Lucas de Leyde, le Jugement dernier, que l'empereur
Rodolphe II voulut acheter en le couvrant de pièces d'or,
un triptyque qui a souffert, mais qui est encore un des
plus beaux restes de l'Ecole hollandaise au xvie siècle,
période dont nous ne conservons en Hollande que si peu
de choses.

Il y a, en outre, au Musée, deux tableaux intéressants
de Cornelis Engelbrechts (146S-1 533), et des portraits
très curieux du xvnc siècle, dont quelques-uns par des
peintres peu connus tels que Dubordieu et autres; un
tableau par un inconnu, le commandant de Leyde pen-
dant le siège de 1573, le chevalier Jacques van der Does,
sa femme et ses neuf enfants.

Enfin, il y a là une réunion d'objets des plus dignes
d'attention, même en dehors de l'intérêt local.

Malheureusement la classification, le placement de
tous ces objets laisse beaucoup à désirer.

Une nouvelle salle, bâtie il y a deux ans et pour
laquelle un citoyen a donné 10,000 florins en souvenir de
son frère, reste toujours avec des murs en plâtre blanc,

des lambris en bois jaune, une lumière mauvaise et les
tableaux accrochés comme dans une salle de vente de
troisième ordre.

Un homme de simple bon goût changerait cela tout
de suite. Il paraît que jusqu'ici on n'en a pas trouvé à
Leyde ou du moins l'homme de goût n'a pas assez d'au-
torité pour se faire entendre. Espérons que l'on réussira à
faire comprendre aux autorités de Leyde qu'elles ne sont
pas dans la bonne voie.

Le Musée est riche, mais il est installé d'une façon
absolument défectueuse. Ce n'est pas la faute du local,
c'est celle des administrateurs.

V

MUSÉES A DORDRECHT

Au temps où le grand pont de 1,400 mètres, près du
Moerdijck, n'existait pas encore et où Dordrecht aussi ne
possédait pas son pont de chemin de fer, le voyage de
Paris en Hollande était pour l'artiste bien autrement beau
en prenant le petit bateau à vapeur au Moerdijck. Les pay-
sages et vues de rivières de Van Goyen,de Salomon Ruys-
dael, de de Vlieger se succédaient.

On allait encore visiter l'antique cité de Dordrecht, ses
quais, ses rues, les incomparables stalles de sa cathédrale.
On déjeunait ou dînait sur le balcon de l'hôtel qui donne
sur la Meuse et d'où l'on jouit d'un panorama cher aux
amis du paysage hollandais.

A présent, trois minutes d'arrêt du train express !

On regarde la ville de loin. Ah ! c'est cela Dordrecht!
et l'on passe.

Pourtant la ville, une des plus anciennes, une des plus
riches de la Hollande, mérite toujours qu'on s'y arrête.

En la parcourant, on pense au Sic transit gloria
mundi. Il existe toujours de grandes fortunes, mais le
mouvement commercial a disparu et le mouvement artis-
tique n'est plus très important. Où donc est le temps, la
fin du xviie siècle, époque de décadence, je le veux bien,
où Dordrecht avait son école de peinture et où toutes les
maisons des riches citoyens regorgeaient de trésors artis-
tiques? C'est presque fini.

Cuypj le plus illustre des artistes de Dordrecht, y avait
laissé ses plus belles toiles. Tout cela est parti à l'étran-
ger pour rien. « Mais ne désespérons pas », comme disait
le premier gouverneur général des Indes néerlandaises,
Pierre-Jacobsz Coen, en 1618.

Il y a un Musée à Dordrecht qui contient de très belles
et bonnes choses : plusieurs grands tableaux d'Ary Schef-
fer, originaire de la ville, de très remarquables tableaux
de l'école moderne néerlandaise et quelques anciennes
peintures. C'est un noyau qui, chaque année, reçoit des
accroissements assez importants.

Les antiquités, le plus souvent des débris de maisons
condamnées à disparaître, ont heureusement échappé à la
destruction et trouvé asile dans ce Musée.

Grâce au bon vouloir des amateurs devenus rares dans
cette riche cité, ces épaves du passé vont être recueillies
dans un antique local fait à souhait pour recevoir ce genre
de collections.

C'est l'antique porte, située tout près de l'hôtel sur la
Meuse dont j'ai parlé, qui va être aménagée pour recevoir
la collection ébauchée. Il y aura assez de place et le
monument sera respecté. Quelques citoyens éclairés,
parmi lesquels M. Van Gyn, connaisseur et amateur
distingué, se sont mis à la tête du mouvement.

Nous espérons que non seulement ce Musée embryon-
naire deviendra bientôt une des plus précieuses collections
des provinces hollandaises, mais surtout qu'il servira à
entretenir le mouvement artistique de la vieille cité et
empêchera toute destruction des monuments anciens qui
existent encore.

On n'en a déjà que trop détruit!

D. Franken Dz.
 
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