Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

DOI Artikel:
Revillout, Eugène: Lettre à M. le directeur des musées nationaux sur le don de l' "Exploration Fund" au musée du Louvre
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0261

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LETTRE A M. LE DIRECTEUR DES MUSÉES NATIONAUX, ETC. 207

Plus loin, à propos des quatre chapiteaux hathoriens proportionnés aux colonnes lotiformes et
dont nous possédons un spécimen, il ajoute :

« Au-dessus de la tête, le petit sanctuaire, qui est vu communément sur ce genre de chapi-
teaux (particulièrement à Denderah), est réduit à une corniche ornée d'aspics portant le disque du
soleil. Sur les autres faces sont les emblèmes, soit du nord, soit du midi ; c'est-à-dire, les plantes
qui appartiennent à ces régions. Ils sont disposés entre deux
aspics portant la coiffure correspondante et placés de telle sorte
que leurs tètes sont relevées contre la chevelure de la déesse.
11 y avait deux chapiteaux avec les emblèmes du nord et deux
chapiteaux avec les emblèmes du midi... Sur la surface qui
reposait sur le pilier, Osorkon Ier avait gravé une dédicace. »

Évidemment, dans un espace de 11 mètres sur un peu moins
de 20, il y avait bien la place de mettre les huit colonnes sur-
montées des huit chapitaux hathoriens, mais il n'y aurait pas eu la
place d'en mettre seize. En effet, malgré ces prémisses si claires
et qui nous amenaient forcément à admettre la superposition des
chapiteaux hathoriens aux colonnes surmontées déjà de sortes de
chapiteaux en boutons de lotus, — comme cela a eu lieu, par
exemple, pour les colonnes de Philée, dont j'ai apporté les photo-
graphies, — M. Naville n'en suppose pas moins l'interposition
de colonnes carrées qui n'auraient laissé nulle trace en place,
mais qui auraient supporté les chapiteaux hathoriens. Son argu-
ment consiste à alléguer la comparaison du temple de Deir el
Medinet, dont j'ai apporté également la gravure faite par Lepsius
dans les Denkmœler.

A Deir el Medinet (fig. 2), on trouve alternativement des
colonnes carrées surmontées du sommet du sistre hathorien
(c'est-à-dire de la tête d'Hathor et du naos à clochettes avec
deux anses) et des colonnes à fleurs campaniformes ou de lotus
faites sur le modèle des sceptres de déesses.

Il faut remarquer en effet que la tête d'Hathor n'est inter-
venue dans les colonnes des plus anciens temples que comme
représentation du sistre porté par les prêtresses et des sistres
d'offrande, — dont j'ai fait photographier un spécimen apparte-
nant à notre Musée (fig. 3), — et en même temps que les
colonnes à fleurs de lotus, imitant le sceptre des déesses. Primi-
tivement d'ordinaire, le manche était rond comme dans la célèbre
colonne que M. Naville compare aux nôtres et dont j'ai apporté
la gravure (fig. 4). On y distingue fort bien aussi les deux anses
accompagnant vers le haut le sistre ou naos à clochettes (fig. 5),

les noms des voyageurs qui, après les indications fournies longuement, mais peu illustrées, par notre commission d'Egypte sous Bona-
parte, les ayant vues, en avaient parlé. Sa grande oeuvre a été surtout de rechercher des cartouches royaux semblables à ceux qu'avait trouvés
M. Pétrie, — qui n'y attachait pas la même importance, jugeant que souvent ils avaient été apportés d'ailleurs sur d'anciens blocs de pierre
utilisés de nouveau (car les carrières sont situées loin de la Basse-Egypte), — et tenant à étudier à loisir, en se préoccupant des surcharges
possibles, ceux qui pouvaient se trouver inscrits sur les blocs de pierre gisant sur le sol ou découverts par lui, de faire disséminer ces blocs
sur l'espace attribué par lui à la salle en question, pour les y voir à l'aise. C'est ce travail que représentent les planches XXIX et XXX de
son premier volume.

De même qu'un terrain sans limites naturelles devient pour lui une salle immense, de même toutes les représentations, tous les bas-
reliefs trouvés ensemble sur ce portail, qui est devenu pour lui la salle de fête, ne représentent qu'une seule et même cérémonie historique-
ment accomplie dans cette salle, une procession conduite par le roi Osorkon II. Ce serait durant cette procession que le roi aurait adoré
successivement les dieux locaux, les groupes de dieux, les pléromes divers des différents nomes de l'Egypte, comme si tous avaient dans ce
temple de Bubastis leurs statues, leurs sanctuaires, leurs naos, leurs cultes et leurs prêtres particuliers. Quand le roi rappelle les privilèges
accordés par lui en l'honneur d'Amon aux habitants de sa ville, nommée expressément du nom de Thèbes, M. Naville n'hésite pas à assi-
miler la Thèbes en question avec Bubastis.

Je n'en finirais pas si je voulais entrer dans les détails; mais, sauf pour un des blocs envoyés au Louvre et dont j'aurai à dire quelques
mots plus loin, je renverrai pour tout le reste à un article bibliographique que je ferai bientôt paraître dans ma Revue égyptologique et où
les questions philologiques pourront être traitées "avec les développements nécessaires.
 
Annotationen